Aujourd’hui,
nous nous rappelons dans un devoir de mémoire l’ouverture de ce conflit qui
conduisit le monde à l’horreur de la mort et du sang, qui conduisit le monde
dans une guerre sanglante. Comment le monde a-t-il pu sombrer dans de telles
ténèbres ? Le pourquoi peut être analysé, fruit d’antagonisme entre
puissances européennes, quêtes coloniales et économiques mais je laisse cela
aux historiens toutefois le comment nous appartiens car ce qui s’est passé hier
pourrait appeler à se reproduire demain et il nous faut garder le regard clair
afin que de telles horreurs ne puissent plus advenir en notre monde. Le
« plus jamais ça » doit résonner en nos cœurs, en nos âmes.
Et
il y’a une citation de Marguerite Yourcenar que j’apprécie particulièrement et
qui s’applique selon moi à la célébration de ce jour, Marguerite Yourcenar
disait « le hasard est le prête nom de la providence divine ». Et
bien laissez-moi voire le doigt de la providence nous donner le texte
d’évangile de ce jour qui fait initialement référence à un massacre d’une moins
grande envergure que la 1ère guerre mondiale mais d’un massacre tout
de même perpétré par Pilate à l’encontre de plusieurs Galiléens. Laissons de
côté la question de l’évangile et transposons y la nôtre à savoir :
« comment faire pour que l’atrocité de la guerre n’appartienne pas à notre
avenir ? » et laissons le Seigneur nous répondre : « si
vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière ». La
conversion, voilà l’issue à laquelle est appelé le monde, conversion à la
charité, conversion à la vertu, conversion à l’éthique vraie reçue de la Loi
naturelle et de l'enseignement divin, conversion de l’homme au Christ c'est-à-dire conversion de l’homme à
l’homme-Dieu, au Dieu-homme qu’est le Christ.
« Aimez-vous
les uns les autres », « priez pour ceux qui vous persécutent »
seule la foi au Christ nous y conduit en nous éloignant de tout désir de
vengeance, en prévenant les sursauts de colère qui pourraient paraître légitime,
en apaisant toute soif de pouvoir. Et c’est bien ce que le monde a oublié, ce
que l’Europe a oublié à la veille de l’ouverture de ce conflit qui n’engendrera
que la mort, qui n’engendrera que les pleurs de ces 8 millions de familles qui
ont vu périr les leurs, qui transformera les tranchées en obscurs tombeaux.
Mais
au milieu de ce chant d’angoisse et d’horreur de nombreux faits héroïques ont
fait resplendir la grandeur de ce qu’est l’homme. L’Homme avec un grand H qui est
capable du pire mais qui perd dans ce pire toute son essence et son identité.
L’Homme avec un grand H qui est capable du meilleur et qui au péril de sa vie a
pu permettre la sauvegarde d’une multitude. Les médailles scintillantes
voulaient rendre gloire à ces actes qui expriment non la grandeur de faits de
guerre mais la grandeur de l’homme qui au milieu de l’horreur peut trouver la
voie de l’héroïsme pour autrui.
Et
si nous pouvons recevoir un enseignement de ce jour, par-delà l’appel résonnant
du Seigneur à notre propre conversion pour notre salut, recevons l’enseignement
de ces héros qui dans l’horreur ont fait resplendir le don de soi, la charité
en ses habits les plus scintillants et tâchons en notre vie d’être aussi de
ceux-là, d’être de ces héros du quotidien qui privilégient l’autre, qui
privilégient la paix et la construisent, qui privilégient la charité.
Alors
prions, prions pour tous ceux qui ont perdu la vie en cette guerre atroce,
rendons grâce pour les faits héroïques qui y ont été accomplis et prions
également pour nous même afin qu’à notre mesure nous construisions un monde
plus juste et plus fraternel, un monde où la guerre ne pourrait avoir sa place,
construisons le déjà en nos familles, puis en nos cités et en notre pays afin
que demain ne soit pas comme hier. Si nous voulons changer le monde, commençons
par nous changer nous-même ou pour être plus précis si nous voulons changer le
monde, commençons par nous laisser changer nous-même par le Christ. Amen.
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