L’argent, c’est l’argent
qui est au cœur de la controverse lancée par les pharisiens afin de piéger le
Seigneur Jésus. Et il nous faut bien reconnaître que de l’argent nous en avons
tous ; plus ou moins peut-être mais nous en avons tous. L’argent permet la
vie en société à travers le commerce, l’argent a donc une certaine nécessité
dans l’ensemble de la vie sociale. Les impôts eux-mêmes ont une utilité et même
si nous ne sommes jamais heureux de payer les impôts de la TVA aux impôts sur
le revenu, nous espérons tous que l’argent versé nous permettra une croissance
de l’urbanisme, une croissance de la qualité de vie. L’argent, les impôts, le
commerce tout cela n’est donc pas mauvais en soi. Mais il nous faut faire
attention à ne pas faire de l’argent notre première préoccupation. Nous
connaissons tous le fameux adage qui nous dit que « l’argent ne fait pas
le bonheur » mais nous savons également tous qu’il y contribue mais si
l’argent contribue au bonheur c’est dans un certain usage.
Dans notre société
matérialiste, le message qui nous est relayé à longueur d’émissions télévisées
ou de pages de magazine c’est que l’argent est essentiel au bonheur et le
bonheur est vu comme la possession d’une magnifique villa en bord de mer sur
une côte italienne entourée de vignoble à flanc de coteaux et par une vie qui
ne s’embarrasserait pas d’une quelconque activité professionnelle mais ne
serait consacré qu’aux plaisirs de la balnéothérapie, du golf et de voyages
autour du monde. Pour la majeur partie de nos contemporains et peut être un peu
pour nous même nous portons inconsciemment cette vision matérialiste du
bonheur. Cette vision qui se fissure lorsque l’on voit que les plus riches ne
sont pas les plus heureux et là encore nous retrouvons un autre adage
populaire : « ils ont pourtant tout pour être heureux ». Aujourd’hui,
on veut gagner de l'argent pour vivre heureux et tout l'effort et le meilleur
d'une vie se concentrent pour le gain de cet argent. Mais le bonheur est oublié
et le moyen pris pour la fin.
L’argent n’est donc pas
un synonyme du bonheur et si l’argent ne fait pas le bonheur alors il nous faut
rechercher qu’elle peut être la source du bonheur véritable. Et nous aurons
beau tourner cette question dans tous les sens nous ne pourrons qu’aboutir à la
dimension existentielle du bonheur, le bonheur c’est ce qui donne sens à l’existence.
La mort nous ravira tout sauf ce qui perdurera malgré elle. La mort nous ravira
tout sauf notre âme qui traversera la mort pour se présenter à Dieu. Et face au
bon Dieu, l’argent ne nous sera d’aucun secours, seul la charité dont nous
aurons fait preuve dans la foi au Christ aura une quelconque importance. Car ne
nous y trompons pas, c’est la foi qui doit nous conduire à incarner la charité
même de Dieu. Et ainsi donc, c’est la foi qui s’incarne dans la charité et qui
nous conduit au bonheur. Nous sommes bien loin de la villa sur la côte
italienne, nous sommes bien proche de ce qui nous est possible maintenant et
tout de suite. L’Italie est lointaine par rapport à nos âmes qui sont toutes
disposées à vivre de la grâce de Dieu par les sacrements de confession et
d’eucharistie.
Et c’est dans cette
perspective de foi que l’argent trouve sa place au service de la charité. L’argent
nécessaire à notre subsistance, il est juste que nous en usions, mais sur notre
superflu, n’oublions pas d’en user avec charité. C’est bien ce que désire
signifier la finale de l’évangile de ce dimanche, rendez à César ce qui est à
César et à Dieu ce qui est à Dieu. L’argent à rendre à César désigne l’argent
qui nous permet de subvenir à nos besoins et de participer aux besoins de nos
sociétés, l’argent à rendre à Dieu désigne la nécessaire charité dont nous
sommes appelés à faire preuve. Car la véritable valeur de l’argent n’est pas
comptée en euros mais en œuvre charitable qu’il permet. Comme le disait un
auteur américain : « l’argent que je dépense pour moi peut être une
corde à mon cou ; l'argent que je dépense pour les autres peut me donner les
ailes d'un ange ».
Alors en ce dimanche,
demandons au Seigneur qu’il nous préserve de tout attachement déraisonnable à
l’argent, qu’Il nous donne la grâce d’en avoir assez pour notre subsistance et
qu’il nous donne la force d’en user également avec une grande charité. Car
rappelons-nous que dans l’éternité la valeur de l’argent ne se comptera pas en
euro mais en œuvres de charité qu’il aura permis.
Amen.
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