Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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samedi 9 août 2014

3 août - 18ème Dimanche du Temps Ordinaire



« Rien ne peut nous séparer de l’Amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur », telle est l’affirmation que nous révèle St Paul et qui doit illuminer chacune de nos âmes quelles qu’elles soient. Car cette affirmation est totale et plénière, rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ. L’amour du Christ est total, plénier, inconditionnel. Dieu nous aime voilà la certitude sur laquelle nous pouvons bâtir nos existences. Et cet amour est identique aussi bien pour le plus grand des pécheurs que pour le plus grand saint car tel un père idéal Dieu aime chacun de ses enfants de la même manière, ô peut-être souffre-t-il des errances d’un de ses enfants, peut-être désire-t-il un changement de cap pour l’un de ses enfants mais cela n’influe pas sur l’amour qu’Il porte à chacun d’eux qu’importe les actes qu’ils peuvent poser. Mais il n’est parfois pas aisé de garder ferme cette certitude de l’amour divin lorsqu’il nous faut affronter de grande difficulté car certains chrétiens ont soutenu l’idée que Dieu tiendrait toutes choses dans ses mains, la pluie comme le soleil, la santé et la maladie, les tremblements de terre… Jean Calvin, fondateur d’une grande ligne du protestantisme, Jean Calvin était un ardent défenseur de cette idée que rien n’arrive sans que ce soit déterminé par Dieu, et que le hasard n’existe pas. Certains textes bibliques peuvent être compris dans ce sens, mais cela ne rend pas cette théorie meilleure. Elle est souvent une souffrance supplémentaire pour les victimes, et elle a fait perdre la foi à un nombre incroyable de gens. Mais ils perdent la foi en un dieu qui n’existe pas. C’est plutôt une bonne chose, en soi, de perdre une illusion, c’est comme cela que l’on devient un petit peu plus adulte, mais la désillusion peut être si cruelle que l’on en sort blessé. Et St Paul ne joue pas ce jeu de la superstition ou jeu de ces sectes qui attirent de pauvres gens par de fausses promesses de protection et de guérisons. St Paul nous dit que l’amour de Dieu est bien réel, mais que ce n’est pas cela qui empêchera que nous subissions, malheureusement, la souffrance, l'angoisse, la violence et autres catastrophes.
Ainsi, ce qui est dramatique pour l’être chrétien c’est que lorsque survient la détresse, l'angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le supplice ou bien encore la mort, lorsque cela survient il y’a une tentation néfaste qui consiste à rendre Dieu responsable de ceci ou de cela, de rendre Dieu responsable et de s’en détourner, de s’en éloigner, de s’en séparer. Comment Dieu peut-Il nous aimer et laisser telle ou telle chose arriver ? Et en plaçant cette question dans un contexte actuel, comment Dieu peut-Il aimer les chrétiens d’Irak et les laisser être anéanti ? Et la réponse à ces questions se trouvent dans cette double alliance de l’amour de Dieu et de la liberté de l’homme. Car bien sûr que Dieu soutient le chrétien persécuté, Il le soutient parfois jusqu’à la grâce du martyr qui ouvre en grand les portes de la béatitude mais si Dieu aime le chrétien persécuté Il aime également le persécuteur et patiente envers Lui en pleurant sur le mal qu’il commet et en espérant sa conversion. Relisons toujours les évènements du monde et de nos propres vies en fondant notre analyse sur l’amour inconditionnel du bon Dieu envers l’humanité, tout en considérant la capacité qu’à l’homme d’être le meilleur ou le pire, et en considérant également que le référentiel de tout cela n’est pas notre vie d’ici-bas mais l’éternité car comme nous le dit le Christ en St Matthieu : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme ». Et je pense que cela est difficile pour nous tous d’entendre mais surtout de vivre existentiellement tout cela car nous voulons réussir notre vie et bien souvent, trop souvent, en considérant notre réussite à la manière du monde alors qu’une vie réussie est une vie sanctifiée, une vie sainte qui est habitée par l’amour de Dieu et qui se verra ouvrir les portes du Royaume éternel.
Ainsi oui nous pouvons et devons souffrir intérieurement avec les martyrs chrétiens mais non pas à la manière du monde, il nous faut nous laisser éclairer également par quelques mots de Ste Thérèse de Lisieux qui écrivit : « Le Martyre, voilà le rêve de ma jeunesse, ce rêve il a grandi avec moi sous les cloîtres du Carmel... Mais là encore, je sens que mon rêve est une folie, car je ne saurais me borner à désirer un genre de martyre... Pour me satisfaire, il me les faudrait tous... Comme toi, mon Epoux Adoré, je voudrais être flagellée et crucifiée... je voudrais mourir dépouillée comme St Barthélémy... Comme St Jean, je voudrais être plongé dans l'huile bouillante, je voudrais subir tous les supplices infligés aux martyrs... Avec Ste Agnès et Ste Cécile, je voudrais présenter mon cou au glaive et comme Jeanne d'Arc, ma sœur chérie, je voudrais sur le bûcher murmurer ton nom, o Jésus... En songeant aux tourments qui seront le partage des chrétiens au temps de l'Antéchrist, je sens mon cœur tressaillir et je voudrais que ces tourments me soient réservés... Jésus, Jésus, si je voulais écrire tous mes désirs, il me faudrait emprunter ton livre de vie, là sont rapportées les actions de tous les Saints et ces actions, je voudrais les avoir accomplies pour toi... ».
Rappelons-nous que dans les premiers siècles chrétiens, le martyr était désiré car il demeure la voie éminente de l’entrée en Paradis. Et ne nous étonnons pas outre mesure, même si nous devons la déplorer et la combattre, ne nous étonnons pas outre mesure de la persécution qui atteint le monde chrétien car les disciples ne sont pas plus grand que le maître, les chrétiens ne sont pas plus grands que le Christ qui fut cloué sur une croix. Il nous faut considérer tout cela avec un réalisme saisissant qui n’a rien à voir avec une mentalité de victime. Comme l’affirmait récemment le patriarche d’Antioche, dans ce monde ici-bas « le chrétien est vulnérable car il ne veut ni la guerre, ni les armes, ni les partis politiques » ; [le martyr], « c’est une tradition chez les chrétiens » mais malgré la persécution, malgré la détresse, l'angoisse, la faim, le dénuement, le danger, le supplice ou bien encore la mort le chrétien sait qu’il peut compter sur le bon Dieu qui le secourt et le soutient, non pas à la manière du monde mais en vue de ce qui compte réellement, en vue de l’éternité.
Chers amis, ayons soif de l’éternité, désirons là en désirant Dieu, agissons en vue de l’éternité et donc en vue de Dieu et dès lors notre vie sera réussi non pas à la manière de ce monde qui passe mais à la manière de l’Eternel qui par définition demeure. Avançons toujours avec certitude : « Rien ne peut nous séparer de l’Amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur ».
Amen.

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