« Jésus,
Fils de David, aie pitié de moi », ce cri qui parcourt l’évangile nous
pouvons bien sûr le faire nôtre et il devrait d’ailleurs accompagner chaque
instants de nos existences. Car, par ce cri jeté au pied du Seigneur, chacun
reconnaît cette capacité qu’a Dieu de nous accompagner en chaque moment de notre
vie. Par ce cri, l’homme reconnaît que Dieu n’est pas cet observateur
impassible des déboires de notre temps et de nos propres déboires mais qu’au
contraire, Dieu est celui qui désire rejoindre chaque difficulté, chaque
souffrance pour être le soutient si nécessaire, pour être l’auteur du Salut qui
permet à la lumière de jaillir au milieu des ténèbres. Par ce cri, l’homme
reconnaît la proximité de Dieu, il reconnaît l’Amour de Dieu pour lui. Et surtout
ne considérons pas que cette réalité n’est qu’un romantisme suranné,
rappelons-nous que c’est bien l’essentiel de la Révélation du Seigneur Jésus en
qui Dieu s’est fait proche de chacun de nous. Et, dès lors, nous pourrions, en
ce dimanche, nous interroger : quelle est la place que nous donnons au
Seigneur en nos vies, en chacune de nos journées ? Est-ce que le Seigneur
ne trouve une place réelle que lors de la messe du dimanche ? Ou bien au
contraire, est-ce que le Seigneur est véritablement la pierre fondatrice de
notre vie, ce compagnon de route que Dieu désire être pour nous tous, cet ami
véritable et aimant ?
Voilà
bien là, la question essentielle de notre propre vie de Foi, de notre relation
au Seigneur. Certains vont reprocher au Seigneur de ne pas agir dans leur vie
mais est-ce qu’ils permettent à Dieu d’être présent dans leur existence, est-ce
qu’ils permettent à Dieu d’agir en leur vie ? Si Dieu n’a pas sa place
dans ma vie, si je ne me confie pas au Seigneur dans mes projets, mes actions,
mes élans, si je ne m’en remets pas à la miséricorde divine reconnaissant mes
propres limites et faiblesses, dès lors comment Dieu pourrait agir en mon
existence ? Et pourtant nombreux sont ceux qui vont reprocher tant de
choses au Seigneur qu’ils vont se séparer de sa présence rejetant la Foi comme
une niaiserie et s’enfermant dès lors dans une existence sans avenir et sans
sens en se coupant de la source de la vie.
L’aveugle
de l’Evangile agit différemment. Il est aveugle. Son handicape il ne le
reproche pas à Dieu. Il reconnaît, peut-être sans le dire, l’autonomie de la
nature imparfaite qui draine en son sillage ses lots de déficiences naturelles
ou maladives. L’aveugle n’accuse pas Dieu comme si Dieu avait voulu de sa
volonté première qu’il soit aveugle, il n’accuse pas Dieu mais au contraire il
se confie à Lui.
Et
il y’a un court passage qui pourrait nous échapper mais qui est empli de sens.
Jésus s’arrête et appelle l’aveugle qui se jette à ses pieds. Aussi bien vous
que moi, à la place du Seigneur Jésus nous aurions tôt fait de rendre
immédiatement la vue à cet aveugle sans poser de question car il semble
tellement évident que ce que désire un aveugle c’est de retrouver la vue. Mais
le Seigneur n’agit pas ainsi, au contraire le Seigneur lui pose la question
« que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Pourquoi est-ce que le
Seigneur interroge l’évidence ? Et bien tout simplement pour permettre à
l’homme d’exprimer sa Foi. Jésus ne guérit pas pour guérir mais Jésus guérit
afin d’atteindre l’âme et de permettre à celui qui est guérit d’émerger à la
Foi et à l’Eternité. Pour le dire autrement, la guérison miraculeuse, en plus
d’être l’expression même de la bonté de Dieu envers ses enfants, est également
le signe de sa puissance rédemptrice car la guérison du corps ne sert à rien si
l’âme n’est pas conduite sur le chemin de la Foi et du Salut. Et l’aveugle va
poser cet acte de Foi, cet acte de reconnaissance de la présence de Dieu, il va
reconnaître que le Christ est Maître et Seigneur en l’appelant :
« Rabbouni ». Il va reconnaître que le Christ a cette capacité de le
sauver, de le sauver de son aveuglement et de le sauver en vue de l’Eternité.
Et c’est ainsi que l’aveugle guérit grâce à sa Foi au Christ va se mettre à la
suite du Christ.
Ainsi
pour nous, réaffirmons de tout notre cœur notre Foi, notre attachement au
Seigneur Jésus, confions-nous à Lui à chaque instant, vivons dans sa présence,
adressons-nous au Seigneur bien souvent au long de nos journées et portons dans
notre prière cette question que le Seigneur pourra nous adresser :
« que veux tu que je fasse pour toi ? » et faisons que notre
réponse soit simplement l’expression de notre désir d’être tout à Dieu.
Amen.
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