Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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vendredi 12 février 2016

10 février - Mercredi des cendres

« Laissez-vous réconcilier avec Dieu », comme ces quelques mots ont quelque chose d’étrange, nous laisser réconcilier avec Dieu. Bien souvent c’est le mouvement inverse qui nous habite, nous désirons nous réconcilier avec Dieu. Lorsque par exemple nous nous approchons du sacrement de la confession, nous sommes bien porté par un tel désir, c’est nous qui voulons, c’est nous qui nous mettons en mouvement, qui nous approchons, qui nous avançons. Et pourtant, et pourtant il nous faut bien reconnaître que nous nous approprions un désir et un mouvement qui nous dépasse et qui ne trouve pas son origine en nous. Dieu est principe, origine de ce mouvement de retour vers Lui. Ainsi lorsque nous désirons revenir à Dieu, être rétabli dans sa grâce, ce désir s’origine d’abord en Dieu car c’est Dieu qui n’a de cesse de nous appeler, de nous rechercher, de nous ramener à Lui.
Il s’agit bien d’un changement de référentiel, d’un changement de perspective qui manifeste combien Dieu se soucie de nous, qui manifeste que l’œuvre la plus grande que nous sommes appelés à accomplir ici-bas consiste à accueillir le désir divin, consiste à accueillir la volonté de salut que Dieu a pour chacun de nous, consiste à nous laisser saisir par cette quête de Dieu à notre encontre. Alors oui, il nous faut nous laisser réconcilier avec Dieu car Dieu est à l’origine de tout mouvement vers Lui. Mais ce qui nous appartient c’est de nous approprier ce désir de réconciliation, c’est de reconnaître que nous avons besoin d’être réconcilié avec Dieu. Et ce petit pas qui semble insignifiant est en réalité bien difficile à mettre en œuvre réellement car il suppose que nous reconnaissions que nous ne sommes pas parfait, que nous ne sommes pas saint, que nous ne sommes pas tout à Dieu. Ô il est vrai que nous n’aurions pas l’orgueil de dire que nous sommes parfaits ou saints ou tout à Dieu mais si nous ne le disons pas nous le vivons bien souvent. Pour bien comprendre cela il suffit de constater combien nous avons cette capacité à nous trouver des excuses : « j’ai fait ceci ou cela, j’ai pensé ceci ou cela mais c’est parce que j’y étais obligé, obligé par les évènements ou bien par les personnes ». Nous avons une formidable capacité à nous déresponsabiliser. Et même, sans aller si loin, nous nous sommes malheureusement bien souvent habitué à nos errances comme si nos errances étaient une fatalité qui ne mettait pas en jeu notre volonté et notre intelligence. Pour reconnaître cela, il suffit de poser un regard réaliste sur notre fonctionnement qui peut-être porté par notre orgueil mais qui peut également être porté par le démon qui n’a de cesse de nous fermer les yeux sur nos péchés pour que nous poursuivions insidieusement sur cette voie.
En nous disant cela, il ne s’agit pas bien entendu de nous abîmer dans la désespérance mais il s’agit de prendre conscience que nous avons bien du mal à poser un regard juste sur nous-mêmes. Nous disons que nous ne sommes pas parfaits mais nous nous accommodons de nos imperfections qui tendent à s’établir en nous même et à prendre de plus en plus d’importance. Dès lors, il nous faut nous attacher au réel, à la réalité de notre personne, à la réalité de notre agir et de notre pensée en considérant tout cela dans la réalité éternelle qu’est Dieu en Lui-même. Et en prenant un peu de hauteur avec nous-mêmes nous ne pourrons que constater combien nous avons besoin d’être constamment réconcilié avec Dieu et combien Dieu a hâte de nous réconcilier avec Lui.
Pour nous aider à cela, il nous suffit de nous comparer à nos frères et sœurs les saints du ciel pour percevoir combien nous sommes loin d’eux. Il ne s’agit pas ici d’humiliation mais de réalisme qui conduit à l’humilité. Et c’est bien ce que désire signifier le geste de l’imposition des cendres dans un rappel criant de notre inconsistance pour nous qui sommes poussières et qui retournerons à la poussière, dans un rappel criant de la main que Dieu nous tend pour élever la poussière que nous sommes jusque dans la gloire de la béatitude, dans un rappel criant de la nécessité que nous avons à accueillir toujours plus intensément la grâce dont Dieu nous comble.
Alors lorsque nous nous approcherons pour recevoir les cendres, ayons ce sentiment intérieur d’humilité, ayons ce sentiment de reconnaissance de la bonté infini de Dieu pour nous Lui qui a tout donné pour la poussière que nous sommes, ayons ce sentiment de disponibilité à l’Amour de Dieu qui nous réconcilie avec Lui. Et débutons ce carême non pas avec de grands projets mais avec ce désir d’être toujours plus disponible au Seigneur avec ce désir unique qui fait les saints du ciel.

Amen.

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