Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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samedi 15 décembre 2018

11 Novembre - 32ème Dimanche du Temps Ordinaire


A l’écoute de l’Evangile de ce dimanche et en imaginant tout à fait la scène de cette pauvre veuve déposant sa précieuse obole nous pourrions rester sur la simple considération de la générosité de la veuve qui, comme le souligne le Seigneur, offre à Dieu en prenant sur son nécessaire. Cette générosité est en effet remarquable mais elle ne constitue que l’aspect visible de l’attitude intérieure de cette femme.
En effet, cette femme est généreuse pour le Seigneur mais par delà cette générosité, elle manifeste également la confiance qu’elle place en Dieu. Ce qu’elle donne au Seigneur fait parti de son budget nécessaire à sa subsistance et même, le Seigneur nous le dit, elle donne tout, tout ce qu’elle avait pour vivre. Avec notre esprit de moderne, nous pourrions dès lors penser à un acte de désespérance de cette veuve, elle donne tout à Dieu avant de rentrer chez elle pour mourir. Mais ce n’est pas ce que sous tend l’Evangile et nous ne voyons pas comment le Seigneur pourrait louer un tel geste qui conduirait à une issue funeste. Non, si la veuve donne tout ce qu’elle possède à Dieu c’est bien parce qu’elle met sa confiance en Dieu, sa Foi l’établi dans une confiance sereine qui lui permet d’être assuré que ce qu’elle a donné à Dieu, Dieu le lui rendra et cela au centuple. Cette attitude de la veuve est d’ailleurs loué par le Seigneur dans un autre passage en l’Evangile selon St Matthieu : « Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? ». Ainsi oui, la veuve a une telle confiance en Dieu qu’elle se dépouille de ce qu’elle a en se fondant uniquement sur la providence divine. Et si la veuve peut agir ainsi, c’est parce qu’elle n’a pas charge de famille, elle ne doit subvenir qu’à ses propres besoin et dès lors elle s’engage seule sur ce beau chemin de la confiance et de l’abandon.
A partir de là, que nous enseigne le Seigneur en ce dimanche. Tout d’abord, le Seigneur nous invite à ne pas juger, ne pas juger ce que nous voyons. Car tout comme dans l’Evangile nous aurions tôt fait de juger de la générosité des gens en fonction du montant qu’atteint leur don. Plus on donne, plus on est généreux. Mais cette lecture là est fausse car les plus pauvres peuvent donner bien davantage que les plus riches proportionnellement à ce qu’ils possèdent. Gardons nous donc de juger ce que font les autres et pour notre part essayons de trouver la juste mesure dans l’aide que nous pouvons apporter.
Ensuite, le Seigneur nous invite également à mettre notre confiance en Dieu à l’image de cette veuve que le Seigneur nous donne en exemple. Mettre notre confiance en Dieu, oh nous savons que c’est ce qu’il nous faut faire mais dans la pratique comment agissons nous, comment pensons nous les projets, les besoins qui sont les nôtres. Mettre sa confiance en Dieu ne signifie pas non plus manquer de prudence mais c’est bien permettre au Seigneur d’être celui sur qui l’on peut compter, Celui sur qui l’on s’appui. Bien souvent, nous menons nos affaires comme nous l’entendons sans que le Seigneur soit impliqué dans nos projets, dans nos choix, notre quotidien. Et c’est seulement si les choses ne vont pas comme nous le voulons que nous nous tournons alors vers le Seigneur que l’on considère alors un peu comme la dernière chance, la roue de secours. Mettre sa confiance en Dieu ce n’est pas cela. Au contraire c’est permettre au Seigneur d’être présent à chaque moment, de l’élaboration à la mise en œuvre car nous croyons que le Seigneur nous donnera la grâce du discernement pour faire les choix judicieux.
Et je me permets de citer une petit exemple d’un prêtre qui raconte : « Quand j’étais aumônier militaire, j’ai dû régler une situation pour le moins complexe qui a traîné sur plusieurs semaines. Je ne voyais pas comment m’en dépatouiller : j’avais beau tourner la question dans tous les sens, c’était inextricable, ingérable. Malgré mon engagement, les rencontres que j’avais proposées, les discussions enclenchées, les propositions autres issues de sortie, rien, nada, que dalle ! C’était, pour moi, une situation d’échec sur toute la ligne. Un jour, à la Messe – je célébrais seul – écœuré, j’ai dit au Seigneur : « Je n’en peux plus, je n’y arrive pas ; maintenant c’est Votre problème, votre affaire : je Vous refile “le pot de pus” : Vous Vous débrouillez avec ! » Je termine la célébration de la Messe et je commence à retirer les ornements, quand le téléphone sonne. C’était une des personnes liées à cette situation délicate qui me dit texto : « Padre : vous n’allez pas le croire – c’est inexplicable – mais il a dit oui, enfin ! » Mes yeux se sont remplis de larmes et j’ai bafouillé deux-trois trucs inaudibles tellement j’étais sous le choc avant de raccrocher. Instinctivement, j’ai tourné le regard vers la croix de l’autel et j’ai dit « Mais quel c… ! » Cela faisait plusieurs semaines que je me débattais avec cette affaire et pas une fois – moi qui suis prêtre de Jésus – je n’ai pensé à la Lui remettre explicitement entre les mains ! Bien sûr, je Lui en avais parlé mais comme on évoque un souci. Je ne Lui avais pas demandé de m’aider, d’éclairer ces personnes, de prendre les choses en main ! Je me croyais assez fort, suffisamment intelligent, raisonnablement diplomate pour régler la crise. Tu parles ! Quel orgueil ! C’est Dieu et Dieu seul qui est le Maître de la vie, du monde, du temps ».
Oh combien parfois nous oublions que Dieu désire avoir sa place pleine et entière en chacune de nos vies, combien nous oublions que Dieu peut bien plus que ce nous même pouvons faire, alors comptons sur le Seigneur en vivant à ses côtés, ayons une confiance absolue en Lui, de cette confiance ancrée dans l’Amour infini que Dieu nous porte.
Et en ce dimanche du centenaire de l’armistice, nous ne pouvons que penser à tous ces hommes qui ont donné leurs vies pour notre terre de France. Eux qui étaient cernés par la souffrance, le sang et la mort. Dans ces paysages funèbres nombreux sont les soldats qui ont permis à Dieu de les accompagner et voici deux petits exemples parmi une multitude :
Le Lieutenant Pierre Fourier de Rozières écrit à sa mère « si ma vie ne doit pas répondre à l’idéal que je me suis proposé, le Bon Dieu me fera la grâce de me reprendre à l’instant même où j’accomplirai un devoir utile. Il fera toujours pour le mieux ».
Pour Noël Groslière, soldat natif de Clermont-Ferrand, blessé au front, écrivant à sa mère le 20 avril 1917 de l’hôpital auxiliaire de Laval, sa « chance est due aux exercices de piété que [sa mère] a dû faire et aux reliques qu’il avait sur [lui] »
Même au milieu de l’enfer de ce conflit atroce, Dieu demeurait présent aux côtés de ceux qui comptaient sur Lui. Alors nous, en ces temps qui sont les nôtres, dans ces combats qui sont les nôtres bien moins atroces que ceux évoqués, comptons sur le Seigneur, abandonnons-nous à Lui et dès lors la paix s’établira en nos âmes car nos vies seront conduites par le Christ Lui-même.
Amen.

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