Cette
parabole que nous livre le Seigneur dans l’Evangile que nous venons d’entendre
nous offre une formidable lecture pour l’existence en général et pour notre
propre existence en particulier. En effet chaque personne et nous également
nous avons débuté dans l’existence porteurs de certains talents, c'est-à-dire
porteurs de certaine capacités. Ces capacités elles peuvent nous être naturelles
et il est bien vrai, même dans cet ordre naturel, que nous n’avons pas tous les
mêmes capacités, et rappelons-nous ici que si nous sommes tous égaux en dignité
nous ne le sommes nullement en termes de capacité. Ainsi, nous avons tous reçu
et ce naturellement un certain nombre de capacités ; ces capacités
naturelles viennent s’ajouter à d’autres capacités qui nous ont été transmises
par notre éducation, par le milieu dans lequel nous avons grandi, dans lequel
nous avons évolué. Et là encore, remarquons bien que nous ne sommes pas égaux
non plus en cet ordre mais que bon nombre de disparité demeurent. Ainsi
l’ensemble de ces capacités qui sont nôtres, qu’elles soient innées
c'est-à-dire naturelles, ou qu’elles soient acquises c'est-à-dire fruit de
notre propre milieu et de notre propre chemin, ces capacités que nous avons,
elles peuvent demeurer inutiles si nous ne les utilisons pas tout au long de
l’existence. Mais inversement, ces capacités peuvent croître lorsqu’elles sont
assumées.
Prenons
un exemple extrême, pensons à Mozart. Mozart avait une capacité hors normes
dans le domaine de la musique, cette capacité naturelle a été favorisée par le
milieu dans lequel il a grandi et qui l’a porté à devenir le plus grand
compositeur de tous les temps. Mais si Mozart n’avait pas écrit toutes ces
œuvres et bien son talent serait demeuré silencieux, inutile ; et nous
n’aurions pas aujourd’hui la joie d’écouter ces œuvres, ces pièces qui ont
suscité tant et tant de musiciens, tant et tant de talents jusqu’à nos jours.
Nous
le voyons bien, dans l’ordre de l’humanité, cela se vérifie, le talent exploité
conduit à un certains degrés de plénitude pour celui qui l’exploite et
rejaillit également sur ceux qui le côtoient. Cela est vrai dans l’ordre
naturel mais cela est également vrai dans l’ordre spirituel. En effet, tous, le
jour de notre baptême nous avons reçu le don de la Foi, nous avons reçu, en
nous, Dieu Lui-même. Cette présence divine est venue comme féconder nos
capacités naturelles en leur donnant une dimension surnaturelle. Et dès lors,
nos capacités naturelles ont reçu une nouvelle mission celle de soutenir et
d’accompagner notre chemin de Foi, notre chemin de vie chrétienne, notre chemin
de sainteté.
Pour
reprendre l’exemple de Mozart, ses capacités exceptionnelles ont été mises à
profit pour la Foi et pour la gloire de Dieu car un des chefs d’œuvres les plus
reconnus étant bien la messe de requiem qu’il composa.
Ainsi,
ne nous y trompons pas, nos grandeurs humaines ne sont pas en concurrences avec
notre Foi, avec notre vie spirituelle car notre Foi ne nous créé pas
schizophrène mais au contraire, nos grandeurs humaines sont appelées à coopérer
à la vie de Foi, nos grandeurs humaines sont appelées à servir Dieu, à servir
la présence de Dieu en notre monde.
Vous
me direz que nous ne sommes pas tous des Mozart en ce sens où nous n’avons pas
tous des capacités hors du commun et bien, le Seigneur le sait et ce que le
Seigneur nous demande ce n’est pas de construire des châteaux en Espagne mais
ce que le Seigneur nous demande c’est d’agir et d’œuvrer à notre niveau. C’est
bien ce que le Christ nous enseigne : « tu as été fidèle pour peu de
choses, je t’en confierai beaucoup ». Œuvrer déjà à notre niveau, dans
cette existence qui est la nôtre, dans les rencontres qui la composent, voilà
ce que le Seigneur attend de nous. Œuvrer à notre niveau dans cette grande
œuvre qu’est la vie paroissiale, voilà ce que le Seigneur attend de nous.
Pensons dans le même sens à ce que disait Ste Thérèse de l’Enfant Jésus :
« ramasser une épingle avec amour convertit des âmes ». Ramasser une
épingle, n’y a-t-il pas geste plus insignifiant dans l’ordre naturel mais le
faire avec amour produit des fruits surnaturels infinis.
Ainsi
il nous faut agir et œuvrer comme disciples du Christ à notre mesure. Penser
que nous n’avons pas la capacité d’agir tels les saints que nous vénérons et
dés lors demeurer immobile et statique serait bien la plus grande erreur que
nous pourrions faire ici-bas. Car même si nos capacités nous semblent parfois
insignifiantes gardons toujours à l’esprit que le Seigneur compte sur nous,
Dieu compte sur nous ! Alors ne nous enfouissons pas mais au contraire,
agissons, œuvrons, témoignons. Dieu compte sur nous et Dieu nous connaît mieux
que nous même, Dieu connaît nos capacités mieux que nous même, et tout comme il
suffit d’une pichenette pour démarrer la plus complexe chute de dominos, de même,
nos actions, aussi infimes soient-elles, Dieu peut leur faire produire des
fruits de grâces incommensurables. Alors surtout, œuvrons, œuvrons pour la plus
grande gloire de Dieu car soyons en assuré, Dieu compte sur chacun de nous et
nous avons tous une partition à jouer dans cette belle œuvre de Dieu.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire