C’est aujourd’hui, en ce dimanche,
que le Christ Lui-même par l’intermédiaire de Ste Faustine, c’est aujourd’hui
que le Christ nous demande célébrer Sa Divine Miséricorde et il nous faut
reconnaître que nous avons bien du mal à saisir la réalité de la miséricorde du
Seigneur car nous tentons de mesurer la miséricorde divine à l’aune de notre
propre capacité à faire miséricorde. Alors que notre propre capacité à
pardonner apparaît insignifiante face à la miséricorde infinie du Seigneur. Il
nous faut donc chercher à pénétrer ce mystère de la miséricorde divine et si le
Christ nous demande de la célébrer le 1er Dimanche après Pâques
c’est bien pour nous signifier combien sa passion, sa mort et sa résurrection
sont des œuvres de miséricorde, combien sa passion, sa mort et sa résurrection
sont portés par le désir d’apporter le salut, la rédemption, le pardon à
l’ensemble de l’humanité. En effet, pourquoi le Christ s’avance t’il dans
Jérusalem alors qu’Il sait bien quel sera son sort si ce n’est par amour pour nous,
si ce n’est pour nous manifester l’Amour infini du Père, si ce n’est pour nous
obtenir miséricorde ? Pourquoi le Christ laisse t’Il Juda quitter la cène,
son dernier repas où Il se donne à nous dans l’eucharistie si ce n’est pour que
s’accomplisse l’œuvre pour laquelle Il s’est fait homme cette œuvre qui est
celle de notre salut qui procède de Sa miséricorde ? Pourquoi le Christ se
laisse t’il arrêter, malmener, flageller, couronner d’épines si ce n’est pour
faire de chacune de ses souffrances, de ses douleurs un hymne à l’Amour divin,
une manifestation du prix auquel Il consent pour racheter l’humanité ?
Pourquoi le Christ se laisse t’il crucifier laissant dès lors la mort
l’enserrer de ses griffes jusqu’à son dernier souffle si ce n’est par désir de donner
Sa vie, par désir de se livrer tout entier pour notre rédemption, pour régler
la dette du péché et nous ouvrir à la miséricorde ? Pourquoi le Christ
ressuscite si ce n’est pour nous manifester à tous que l’œuvre est accomplie,
que la miséricorde divine est à la portée du monde ?
Ainsi, oui, la miséricorde porte en
définitive l’ensemble de la vie du Seigneur Jésus et transparaît d’une manière
admirable en sa passion et cela même envers celui qui l’a trahit, Juda, et cela
même envers ses bourreaux. A ce sujet, le Bienheureux Claude La Colombière
écrivait : « [Il est certain que la trahison de Judas, l’abandon des
Apôtres, les auteurs même de sa persécution] il est certain que tout cela ne
fut pas capable d’exciter en Jésus le moindre ressentiment de haine ou
d’indignation, [il est certain] que cela ne diminua nullement l’amour que Jésus
avait pour ses disciples et pour ses persécuteurs, [il est certain] que Jésus
s’affligea extrêmement et de bonne foi du tort qu’ils se faisaient à eux-mêmes,
et que ce qu’il souffrait, bien loin de le troubler, adoucissait en quelque
sorte sa douleur, parce que Jésus voyait que ses douleurs pourraient être un remède
aux maux de ses ennemis. Je me représente donc ce cœur sans fiel, sans aigreur,
plein d’une véritable tendresse pour ses ennemis, que nulle perfidie, nul
mauvais traitement ne peut émouvoir à la haine ». Voilà la réalité de la
miséricorde divine, voilà la réalité du Sacré-Cœur du Christ qui enduraient
chacune des douleurs de la passion et qui les enduraient pour ceux là même qui
les lui infligeaient. La miséricorde divine n’est donc pas une mièvrerie de
pieux dévots déconnectés de la réalité du monde, la miséricorde divine s’est manifestée
dans le sang du Seigneur qui lui donne toute sa valeur.
Et
bien chers amis, cela est également vrai pour chacun de nous, lorsque nous nous
éloignons du Seigneur, lorsque nous l’écartons de nos vies, lorsque nous
choisissons une autre voie que celle de l’évangile, lorsque nous préférons
notre propre volonté à celle que le Seigneur nous révèle, en un mot, lorsque
nous péchons, Dieu nous poursuit pour nous faire miséricorde voilà la réalité
de la miséricorde divine, voilà ce que le Seigneur a voulu rappeler au monde
par ces âmes choisies que furent Ste Marguerite Marie, le Bienheureux Claude La
Colombière ou encore bien sûr Ste Faustine. Ainsi oui, redisons le en ce
dimanche, aucun homme n’est exclue de la miséricorde divine et toute âme qui se
tourne volontairement vers le Seigneur portée par une contrition extrême et
réelle obtiendra miséricorde. Et l’Evangile nous le rappelle, la miséricorde
divine ne s’applique pas d’une manière désordonnée mais Dieu a voulu qu’elle
soit portée par le sacrement de la confession et ainsi, par décret divin si
j’ose dire, le sacrement de la confession devient le moyen pour recevoir la
miséricorde divine c’est ce que rappelle le Seigneur Jésus à Ste Faustine
lorsque le Seigneur lui dit :
« Quand
tu vas te confesser, sache que c'est moi-même qui t'attends dans le
confessionnal. Je ne fais que me cacher derrière le prêtre, mais c'est moi seul
qui agis dans l'âme. Ici, la misère de l'âme rencontre le Dieu de Miséricorde.
Dis aux âmes qu'à cette source de Miséricorde elles ne puisent qu'avec le vase
de la confiance. Lorsque leur confiance est grande, il n'y a pas de borne à mes
largesses. Les torrents de ma grâce inondent les âmes humbles. Les orgueilleux
seront toujours dans la misère et la pauvreté car ma grâce se détourne d'eux
pour aller vers les âmes humbles ».
Voilà
la belle réalité du sacrement de la confession, réalité qui rappelle au prêtre
que je suis qu’il n’est qu’un instrument de la miséricorde divine, réalité qui
rappelle au peuple chrétien combien ce sacrement doit être célébré souvent.
Mais la contemplation de la miséricorde divine est également pour nous tous un
criant appel à devenir, nous tous, des disciples de miséricorde. Ô combien il
est affligeant de voir des âmes meurtries par la rancune et par la haine alors
que leur délivrance se trouve dans un acte de miséricorde. Ô combien il est affligeant
de voir des âmes s’exclure elle-même du sacrement de la confession par opinion
erronée, par orgueil insensé ou par fausse humilité alors qu’il demeure le remède
à tous les maux de l’âme et le fondement de la vie spirituelle.
Ainsi
en ce dimanche, laissons-nous ravir par la miséricorde divine, approchons ce
mystère insensé qui nous montre le Seigneur sous son vrai visage qu’est celui
de l’Amour fou, de l’Amour fort qui s’exprime dans cette miséricorde infinie
qu’Il veut nous appliquer, laissons nous ravir par la miséricorde divine et en
implorant pour nous même la miséricorde du Seigneur prenons l’engagement
solennel de recourir souvent au sacrement de la confession afin d’y puiser les
forces nécessaires qui ferons de nous tous des disciples de miséricorde en nos
vies. Dieu veut nous faire miséricorde afin que nous soyons nous même
miséricordieux.
Amen.
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