Après
la trahison de Juda, l’arrestation au jardin de Gethsémani, les injures les
crachats et les railleries des gardes et des soldats, après la flagellation et
le couronnement d’épines, après le portement de cette croix écrasante jusqu’en
haut du Golgotha, après la crucifixion liant ses mains et ses pieds à cette
croix mortifère, le dernier souffle du Seigneur semblait marquer la victoire de
la mort et la fin de l’aventure, engloutissant dans les ténèbres chaque
miracle, chacune des paroles enseignées. La pierre du tombeau a été roulée,
emprisonnant en son sein le corps sans vie du Seigneur, du messie. Un silence
de mort s’est emparé du monde et dans le cœur des disciples la honte de
l’abandon côtoyait l’hébétude de l’instant. Durant trois jours, un silence
assourdissant égrena chaque minute, le tombeau s’imposant toujours davantage.
Mais
le troisième jour, l’impossible advint, le Christ s’est relevé d’entre les
morts, le Christ est vivant portant sur son corps glorieux les marques de sa
passion. Le Christ est vainqueur de la mort et par sa victoire éclatante le
Christ a manifesté au monde son identité divine. Vainqueur des ténèbres le
Christ certifie par sa résurrection que chacune de ses paroles, chacun de ses
miracles sont bien paroles et actions divines. Jaillissant du tombeau, le
Christ permet au monde d’entrer dans la belle espérance, dans la certitude de
l’Eternité que le Seigneur nous a acquise par son sang. Cette Eternité à
laquelle le Christ ressuscité invite chacun. Voilà la réalité de ce jour, voilà
le nouveau monde qui naît de ce tombeau vide.
Le
monde ancien perclus de certitudes humaines, abandonné à l’anéantissement de la
mort, désespéré de ne pas se savoir aimé à l’infini, ce monde ancien est
anéanti par la victoire du crucifié qui permet au monde de renaître, qui permet
au nouveau monde de s’établir en se nourrissant de l’enseignement divin délivré
par le Seigneur, en reconnaissant l’Amour divin qui désire rejoindre chaque
homme, en prenant conscience de la réalité de l’Eternité.
Et
bien chers amis, nous appartenons à ce nouveau monde et il nous faut chasser de
nos esprits et de nos réflexions tout relan de l’ancien monde ; car oui,
Dieu Lui-même nous enseigne à chaque page d’Evangile dessinant par ses paroles
le chemin qui doit être le nôtre dans la radicalité de la vie chrétienne ;
car oui, Dieu nous manifeste son Amour pour chacun de nous, cet Amour qui
transparaît dans le don du sacrifice de la croix, cet Amour infini qui
transcende le temps et l’histoire par la résurrection ; car oui, Dieu nous
montre que l’Eternité s’ouvre à nous et que nous y entrerons en nous confiant à
la miséricorde infinie fruit de l’Amour divin.
Voilà
ce que le Christ vivant et présent au milieu de nous désire nous enseigner en
cette sainte nuit. Alors laissons nous ravir par la victoire du crucifié qui
est certes un évènement d’il y’a plus de 2 000 ans mais cet évènement nous
rejoint nous tous en ce soir, le Christ vivant désire nous rejoindre nous tous
en ce soir.
Et
pour cela, chassons de nos âmes les ténèbres du doute et du péché, chassons de
nos vies toute prétention orgueilleuse, chassons de nos intelligences toutes
ses opinions qui vont à l’encontre de l’enseignement du Christ et de l’Eglise,
chassons de nos cœurs tout attachement désordonné qui ne permettent pas au
Seigneur de prendre la place qui doit être la sienne en chaque instant de nos
vies. Ne faisons pas de nos vies des tombeaux que les contingences de la vie
mondaine ne cessent de vouloir établir en nos âmes. Ressuscitons avec le
Christ, laissons le Christ nous ressusciter en nous faisant vivre de sa vie,
accueillons le Seigneur non pas avec parcimonie, non pas avec la crainte de
nous perdre nous même ou de perdre l’illusion de notre toute puissance,
accueillons le Christ totalement en nos cœurs en nous laissant saisir par
l’Amour divin dont le Seigneur désire nous combler, accueillons le Christ
totalement en nos intelligences en nous laissant enseigné par Lui et par
l’Eglise, accueillons le Christ totalement en nos âmes en nous fixant sur
l’Eternelle béatitude. Car oui, le Christ est ressuscité pour nous donner à
tous de ressusciter c'est-à-dire de vivre de sa vie.
Et
en ce soir, deux parmi nous vont faire ce pas décisif, deux parmi nous vont s’avancer
pour dire à la face du monde leur choix du Christ en recevant le don ineffable
du baptême. Mais nous le savons tous, le baptême n’est que le début du chemin,
de ce chemin de la vie chrétienne qui est faite d’abandon en Dieu, qui est
faite de combat spirituel pour que le Christ ressuscité règne en nos vies, qui
est portée par cette joie sereine de se savoir enfant de Dieu, qui est relevée
par la miséricorde infini du Seigneur, qui est faite pour l’Eternité. Bien cher
Aude, bien cher Patrice, ce chemin de vie avec le Christ va s’inaugurer
pleinement en ce soir et dès lors, comme nous tous, faites une place réelle au
Seigneur en vos vies, demeurez fidèle aux sacrements, à la messe du dimanche, à
la confession régulière. Le Christ va habiter vos âmes, gardez-lui la première
place. Et pour nous tous, que leurs baptêmes nous rappelle également que toute
notre vie chrétienne n’est que le fruit de la grâce divine et que nous tous
nous devons avoir à cœur de vivre du Christ, Lui qui est notre vie.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire