Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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dimanche 14 août 2016

24 juillet - 17ème Dimanche du Temps Ordinaire

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En ce dimanche, je désire m’arrêter avec vous sur la première lecture, sur ce dialogue étonnant entre Dieu et Abraham. Le sujet de cette discussion concerne le châtiment qui est à infliger à une ville, Sodome et Gomorrhe, pour punir ses nombreux crimes. Ce châtiment semble être conséquent car la faute qui pèse sur cette ville est une faute lourde. Les actions de cette ville semblent la conduire droit à l’éradication pure et simple.
Face à cette délibération de châtiment, Abraham se lève et avec humilité il intercède en faveur de cette ville. Et il y’a déjà à cet instant un bel enseignement qu’il nous faut recevoir car nous pourrions tout à fait penser une réaction différente de la part d’Abraham. En effet, Abraham aurait pu se réjouir du châtiment à venir, ou, tout du moins, sans se réjouir il aurait pu tout simplement prononcer cette phrase que nous entendons si souvent, elle l’a bien cherché, elle l’a bien mérité, ce n’est que justice, ou toute autre formule du même acabit. Abraham ne se situe pourtant pas du tout dans ce registre, il ne se situe pas en pourfendeur de la justice mais bien comme intercesseur, comme apôtre de miséricorde.
Et c’est ainsi que le dialogue s’instaure entre Dieu et Abraham, ce dernier cherchant à sauver cette ville sans renier la faute dont elle est porteuse mais en mettant en avant que dans cette ville il peut se trouver au moins cinquante, quarante cinq, quarante, trente, vingt ou enfin même dix justes. A cause de ces justes, le châtiment serait inique. Et c’est là que se situe le deuxième enseignement en ce sens où, bien sûr que nous ne jugeons pas des villes entières mais nous avons cette capacité de jugement les uns sur les autres. Et même si nous savons que celui qui se pose en juge se considère lui-même comme critère du bon, du bien et du vrai, le jugement fait parti de notre manière de fonctionner mais tout en disant cela il nous faut affirmer que notre jugement a besoin d’être aiguisé, a besoin d’être éduqué. Ainsi, avant de juger l’action de quelqu’un et de prononcer un jugement définitif, irrévocable, nous pouvons laisser Abraham nous interroger pour savoir s’il n’y pas au moins cinquante, quarante cinq, quarante, trente, vingt ou enfin même dix pour cent de bon en cette personne. Cela ne signifie pas qu’il ne doit pas y avoir de châtiment à cause de ces dix pour cent de bon mais plutôt qu’à cause de ces dix pour cent de bon le châtiment doit être mesuré pour ne pas être inique, pour ne pas être injuste. C’est seulement à ce prix que la justice s’accorde avec la charité.
Et prenons ici un peu de hauteur en considérant notre histoire humaine. Sans trop tergiverser, nous pouvons reconnaître que, pris dans sa globalité et dans la grandeur de l’histoire, le monde entier est porteur d’une faute lourde, dès lors nous pouvons reconnaître que le châtiment du monde devrait être la pure et simple destruction. Ce monde si mauvais, si injuste, si méchant, si sale, ce monde ne mérite pas de subsister. Cette réflexion n’est pas étrangère par ailleurs à notre modernité. Ce monde ne mérite pas d’être. Et bien peut-être que c’est bien le cas, peut-être que le châtiment que le monde mérite est bien celui de la destruction. Mais, n’y a-t-il pas cinquante, quarante cinq, quarante, trente, vingt ou enfin même dix juste dans le monde ? En reprenant le psaume 143 qui nous dit, je cite : « aucun vivant n’est juste devant Toi Seigneur », nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas même un seul juste qui mériterait que le monde soit sauvé. Triste constat pour notre humanité. Et c’est là que se dessine et se rend visible toute la bonté divine qui a permis qu’un juste appartienne à notre humanité et cela par l’incarnation. Dieu se fait homme en Jésus qui parce qu’Il est Dieu est pleinement juste et parce qu’Il est homme permet qu’un homme juste habite le monde. Et c’est ainsi qu’à cause de ce seul et unique juste, c’est ainsi que grâce au Christ notre monde subsiste et grâce au Christ chaque personne humaine peut demeurer dans l’éternelle béatitude. Laissons-nous inonder par la constatation de la bonté de Dieu à l’égard de notre monde, à l’égard de chacun de nous.
Le troisième enseignement de ce passage de l’écriture concerne l’intercession en tant que telle, concerne la prière d’intercession. Abraham intercède pour cette ville afin de lui éviter la destruction et Dieu est attentif à sa prière, Dieu est attentif à l’appel à la clémence que lance Abraham. Et bien il nous faut nous aussi reprendre conscience de la valeur de notre prière, de la valeur de notre prière d’intercession. Lorsque nous prions pour untel ou untel, Dieu est attentif à notre prière et Il se laisse attendrir par nos supplications. Lorsque nous prions pour une personne malade, intercédons pour elle, c'est-à-dire, intercédons pour sa guérison et, si cela ne peut être, pour qu’elle puisse se préparer à entrer dans l’éternité. Lorsque nous prions pour une personne qui connaît de grandes difficultés, intercédons pour qu’elle puisse trouver force et soutient dans une attention plus grande au Seigneur dans sa vie. Lorsque nous prions pour la conversion d’une personne, intercédons afin que Dieu ne cesse jamais de frapper à la porte de son cœur dans l’espérance que cette personne s’ouvrira à la bonté et à la présence divine. Prenons conscience que nous avons tous cette belle mission d’intercéder les uns pour les autres et si nous regardons un peu autour de nous, si nous considérons notre microcosme nous ne pouvons que prendre conscience combien notre prière est essentielle et surtout, nous ne pouvons que prendre conscience du fabuleux mystère de la prière car c’est seulement lorsque nous serons au ciel que nous pourrons voir tous les fruits de nos prières qui sont des fruits parfait discrets mais bien souvent si essentiels.

            

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