Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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lundi 11 juillet 2016

10 Juillet - 15ème Dimanche du Temps Ordinaire

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« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » cette question qui initie l’évangile de ce dimanche et qui permet l’enseignement du Seigneur Jésus, cette question demeure essentielle certes dans la réalité de la vie éternelle mais peut-être et surtout dans ce désir qui doit être le nôtre d’entrer dans cette vie éternelle, dans cette espérance foncière d’être uni au Seigneur en l’éternelle béatitude. Ainsi, il nous faut tout d’abord nous demander quelle est notre espérance ? Est-ce que nous espérons la vie éternelle ? Mais avant que de s’interroger sur ce mouvement existentiel, il nous faut peut-être nous interroger sur ce qu’est la vie éternelle. A ce sujet, le Pape émérite Benoît XVI nous éclaire, je le cite :
« L'expression "vie éternelle" cherche à donner un nom à cette réalité connue inconnue. Il s'agit nécessairement d'une expression insuffisante, qui crée la confusion. En effet, "éternel" suscite en nous l'idée de l'interminable, et cela nous fait peur; "vie" nous fait penser à la vie que nous connaissons, que nous aimons et que nous ne voulons pas perdre et qui est cependant, en même temps, plus faite de fatigue que de satisfaction, de sorte que, tandis que d'un côté nous la désirons, de l'autre nous ne la voulons pas. Nous pouvons seulement chercher à sortir par la pensée de la temporalité dont nous sommes prisonniers et en quelque sorte prévoir que l'éternité n'est pas une succession continue des jours du calendrier, mais quelque chose comme le moment rempli de satisfaction, dans lequel la totalité nous embrasse et dans lequel nous embrassons la totalité. Il s'agirait du moment de l'immersion dans l'océan de l'amour infini, dans lequel le temps - l'avant et l'après - n'existe plus. Nous pouvons seulement chercher à penser que ce moment est la vie au sens plénier, une immersion toujours nouvelle dans l'immensité de l'être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie. » Benoît XVI, Spe salvi § 12
D’une manière plus personnelle, pensant la vie éternelle, je tends à l’imaginer comme étant une plénitude de bonheur infinie et éternelle. Et, par exemple, si nous considérons nos vies, nous pourrons très certainement trouver un de ces moments de bonheur qui nous a fait exprimer le désir que ce moment ne s’arrête jamais. En la temporalité qui est la nôtre, cet instant de bonheur intense a peu à peu laissé place à d’autres moments moins heureux et peut-être même malheureux. Et bien la vie éternelle c’est en quelque sorte ce désir exaucé de voir un instant de bonheur plénier durer toujours. Et ne nous y trompons pas, le bonheur, nous le savons tous même si parfois nous l’oublions, le bonheur véritable n’est pas attaché à des possessions matériels mais il est parfois présent dans des moments d’une simplicité étonnante faits de calme et de silence, faits d’une présence amicale ou amoureuse, faits d’un moment de grâce vécu dans la prière. Même ici-bas, c’est bien les relations qui sont sources de ce bonheur véritable. Et bien l’éternité, la vie éternelle elle-même est faite de relation, de cette relation unique et intense avec le bon Dieu. En l’éternité, Dieu nous comblera de par sa présence aimante et nous serons comblés de bonheur et de joie, nous serons comblés de Dieu. Dès lors il ne nous faut pas considérer la vie éternelle comme une option intellectuelle mais bien comme l’objet de notre espérance qui nous oriente vers Dieu seule plénitude de notre humanité.
Et si l’objet de notre espérance est maintenant un peu plus défini, il nous faut maintenant considérer les moyens d’accéder à notre espérance : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ». Et la réponse du Seigneur à cette question qui doit être nôtre est simple mais essentielle : aimer Dieu et aimer son prochain. Surtout ne considérons pas les termes « aimer » dans un romantisme à l’eau de rose, mais percevons la portée existentielle de cet amour exigeant qui nous oriente vers Dieu dans une union toujours plus intense, dans une vie de prière bien réelle, dans une vie sacramentelle intense. L’amour de Dieu ne doit pas être tant proféré que vécu car il ne sert à rien de dire Seigneur Seigneur pour accéder au royaume des cieux mais il faut faire la volonté du Père c'est-à-dire faire de notre vie une vie chrétienne où Dieu a sa place quotidiennement, où Dieu est reçu en communion au moins le dimanche, où Dieu peut nous combler de sa miséricorde en la confession régulière, où Dieu est aimé d’un amour ardent et plénier, d’un amour vécu qui s’exprime par des actes et par une vie sacramentelle réelle. Et c’est bien cet amour de Dieu qui nous fera nous tourner vers notre prochain, c’est bien cet amour de Dieu qui produit en nous un amour ardent pour le prochain, amour pour le prochain qui est lui aussi un amour exigeant qui doit débuter à la maison, qui doit débuter envers ceux qui nous sont proches quotidiennement.
Ainsi en ce dimanche, demandons au Seigneur de nous établir dans la véritable espérance, espérance du ciel et de la vie éternelle, espérance de l’union à Dieu en l’éternelle béatitude et demandons au Seigneur de nous aider à discerner les moyens de faire que notre vie soit d’abord gouvernée par l’amour de Dieu et l’amour du prochain car là réside notre identité chrétienne, car là se déploie notre attachement à Dieu Lui-même, car là s’ébauche notre propre éternité.

Amen 

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