Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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vendredi 17 juin 2016

12 Juin - Fête Paroissiale

Dans l’évangile de ce dimanche, je vous propose de nous laisser enseigner par le Seigneur Jésus et cela à travers ces deux figures : celle du pharisien et celle de cette femme pécheresse.
Tout d’abord le pharisien, le pharisien est un professionnel de la religion, il se considère comme étant irréprochable dans l’observance de la loi se considérant peut-être même comme pur dans l’ordre de la Foi. Ce pharisien invite le Seigneur Jésus ce qui en soi est une bonne chose mais notons quelle est son attitude face au Seigneur. Le pharisien ne va pas poser de gestes exprimant un quelconque respect particulier et même au contraire, il ne va pas accueillir le Seigneur Jésus comme un hôte de marque car il n’a pas lavé les pieds du Seigneur Jésus, ne l’a pas embrassé, n’a pas fait d’onction. Le pharisien n’a posé aucun des gestes de ce temps qui correspondrait à un quelconque respect particulier et si le pharisien n’a pas fait tout cela c’est tout simplement parce qu’il a accueilli le Seigneur Jésus comme son égal. Nous voyons transparaître un certain orgueil, un orgueil spirituel. Et nous percevons l’absence d’affection envers le Seigneur Jésus qui est jugé intérieurement à la venue de la femme pécheresse.
Cette femme pécheresse est en définitive le contraire exact du pharisien. Elle ne se considère pas comme pure dans l’ordre de la Foi, elle a très certainement conscience que les actes qu’elle a pu poser l’ont éloignés du bon Dieu, ont blessés cette relation qui l’unissait à Dieu. Mais la pécheresse n’essaye pas de se justifier, elle n’essaye pas d’argumenter d’ailleurs aucune paroles ne passent ses lèvres. Elle va simplement poser des gestes, des gestes qui expriment toute la contrition qu’elle a face au péché qui est le sien, elle va se placer au pied du Seigneur Jésus et elle va honorer le Seigneur qu’elle reconnaît.
Et si je débutais cette homélie en nous disant qu’il nous fallait nous laisser enseigner par ces deux figures du pharisien et de la femme pécheresse c’est parce que nous naviguons bien souvent entre ces deux référentiels. Nous agissons parfois à l’image du pharisien qui certes va accueillir le Seigneur Jésus mais qui en même temps ne se laisse pas bousculer par sa présence, il côtoie Jésus en oubliant que Jésus est le Seigneur. Et nous pouvons parfois nous retrouver en cet état lorsque nous perdons le sens de la présence du Seigneur en nos vies, le Seigneur est là mais nous ne nous laissons pas embraser, transformer par sa présence. Le pharisien est aussi celui qui pose un jugement de condamnation. La femme qui s’approche jusqu’aux pieds du Seigneur Jésus n’est plus perçue dans la réalité de sa personne mais elle est simplement réduite à son péché. Elle est une pécheresse, point à la ligne, aucune perspective de rachat, de salut, de miséricorde, de conversion. Et nous suivons parfois ce même mouvement du jugement implacable porté en ce sens par notre temps qui condamne promptement. La condamnation des actes est bien entendu toujours nécessaire mais la condamnation doit toujours s’accompagner d’une possibilité de rédemption, de miséricorde tout comme le Seigneur Jésus agît envers cette femme.
Mais si nous avons parfois des relents de pharisianisme, nous sommes également à l’image de la femme pécheresse lorsque dans un élan de lucidité et de réalisme nous reconnaissons combien nous sommes encore loin de la perfection, combien nous sommes encore loin de la sainteté, combien nous avons encore besoin de nous rapprocher du bon Dieu en nous laissant recouvrir de sa miséricorde. La femme pécheresse dans l’évangile ne nous est pas décrite plus que cela, elle est une pécheresse, rien d’autres ne nous est enseigné. Et c’est peut-être là que se trouve le plus beau message de l’évangile de ce dimanche car si la femme pécheresse agit ainsi et obtient du Seigneur grâce et miséricorde. Reconnaissons que nous sommes nous tous des hommes pécheurs et des femmes pécheresses et, dès lors, nous devrions tous être poussés à nous jeter au pied du Seigneur Jésus et à laver ses pieds de nos larmes et, si nous agissons ainsi dans un humble réalisme, le Seigneur Jésus nous dira à nous aussi : « Tes péchés sont pardonnés, ta Foi t’a sauvé, va en paix ».
Il nous faut donc rejeter toute imitation du pharisien de l’évangile qui, en un certain sens, est peut-être une juste image du monde et de la mondanité, une construction sur une perfection illusoire ; il nous faut au contraire imiter la femme de l’évangile en reconnaissant nos limites dans un réalisme entier non pas pour nous en affliger mais pour poser sur nous-mêmes un regard juste et vrai et pour percevoir combien nous avons besoin du Christ, du salut et de la miséricorde.
Ce qui est certain c’est que tout pharisien est appelé à devenir une femme pécheresse, tout suffisant illusoire est appelé à être pénitent réaliste. Et en ce sens laissé mois vous raconter un petite témoignage d’un jeune, il raconte :
« J’allais mal depuis longtemps, mais je me réfugiais dans une attitude rebelle et le mensonge. J’avais compris comment il fallait vivre et le monde entier avait tort. Vis-à-vis des autres, alors même que tout allait de travers pour moi, j’affirmais que tout allait bien. Lorsque ma souffrance est devenue vraiment trop grande, il m’est devenu impossible de la nier, du moins à moi-même. Je me suis alors interrogé sur le pourquoi de cet état. Mais étant orgueilleux, je ne pouvais me sentir responsable de ma situation. Ma souffrance n’était due qu’aux autres : mes parents, mes professeurs, l’église, les politiques, la société toute entière,…
Tout en le niant, j’étais tout entier remplis de culpabilité. Mais trop fier pour reconnaître mes torts, je me posais en victime. Pour moi, Dieu était peut-être juste, mais très dur, sévère, pour ne pas dire impitoyable. Et comment imaginer qu’Il puisse être bon avec toute la souffrance qui inonde le monde ? Mes problèmes me paraissaient immenses et insurmontables. Puis, grâce à une rencotre, j’ai découvert que Dieu était miséricordieux. Autrement dit que malgré tous mes défauts, toutes les erreurs que j’avais commises, Dieu m’aime et est bienveillant. En définitive, mon parcours a commencé par la prise de conscience que Dieu n’est pas mauvais, malveillant.
Lorsque j’ai su que j’étais aimé par Dieu, véritablement aimé, non pour ce que j’essayais de paraitre être, pour l’image que j’essayais de renvoyer, ce fut un véritable soulagement. Il n’était à présent plus nécessaire de me défendre. Dieu sait tout et m’aime tel que je suis.
C’est alors que plein d’amour, le cœur se brise, plus besoin de paraitre. C’est une véritable libération. J’ai enfin reconnu la réalité de mon état devant Dieu, la Vérité même. Le mensonge a disparu et j’ai reconnu ma responsabilité.
Arrivé là, le sentiment de culpabilité m’a quitté laissant la place à celui de responsabilité de mes actes, de tous mes actes. J’ai reconnu la laideur de ce que j’avais pu faire. Cela m’a conduit au repentir. Le repentir, c’est une reconnaissance de ses fautes, de sa responsabilité, ainsi qu’un sincère regret de l’avoir commis, un désir ardent que Dieu nous pardonne et celui de réparer autant que possible les conséquences de nos erreurs.
Mon accession à la vie de l’Eglise s’est accompagnée d’un retour au réel. Je n’exige plus de la vie ce qu’elle ne peut pas me donner. Je me reconnais tel que je suis, avec mes talents, mais aussi mes limites. Le monde est tel qu’il est, il faut faire tout notre possible pour l’améliorer, mais tel qu’il est, je peux déjà être heureux.

Dieu est bon et miséricordieux et accorde toujours son pardon au repentant. Reconnaissant, l’on pardonne à son tour à tous, et alors le cœur repose dans une profonde paix. »
A l’image de ce jeune demandons au Seigneur en ce dimanche de nous faire naître au réel de ce que nous sommes et au réel de son Amour infini pour chacun de nous car c’est bien là que débute le véritable chemin de sainteté où Dieu peut prendre toute sa place.

Amen.

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