Tout chrétien est
responsable de ses frères, voilà l’affirmation qui nous est donnée comme fruit
de l’évangile de ce Dimanche. Nous sommes tous responsables de nos frères. Et
cette affirmation va bien à l’encontre de l’esprit individualiste communément
répandu, de cet esprit du monde qui considère que ce qui arrive aux autres est
négligeable du moment que cela ne nous touche pas directement. Nous pouvons
l’affirmer, de manière générale, le monde d’aujourd’hui n’éprouve plus
d’empathie pour ceux qui souffrent.
Remarquons par exemple
qu’à longueur de journaux télévises qui relatent toute la misère du monde nous ne
sommes pas réellement affectés par cet étalage de souffrance et de douleur. Oh
nous savons, il y a la guerre ici ou là mais bon, cela reste dans le domaine de
l’information, on sait mais on ne compati pas réellement ou simplement quelques
secondes, le temps d’un reportage. Pour nous justifier nous disons que nous ne
pouvons pas être les sauveurs du monde ce qui est vrai car seul le Christ l’est
mais il y a une chose que nous pouvons faire, nous pouvons et devons porter en
nos prières chacune des souffrances de notre temps. En les portants en nos
prières nous agirons en invoquant un secours de grâces, ça nous pouvons le
faire.
Mais si la prière est
nécessaire pour tous ceux qui nous sont éloignés, la prière doit provoquer
l’action pour tous ceux que nous pouvons secourir, soutenir, aider. Je dis bien
tous car rappelons-nous que notre prochain ce n’est pas uniquement notre voisin
à la messe mais bien toute personne humaine.
Ainsi, il nous faut
combattre en nous-même cet individualisme qui nous empêche d’agir et nous
enferme dans un microcosme que nous nous construisons et qui n’est fait que de
nos plus proches amis ou parents. Ne laissons pas l’indifférence nous gagner
mais tâchons de vivre la plénitude de la charité pour l’ensemble du genre
humain.
Si nous allons bien et
nos proches aussi tant mieux mais n’oublions jamais ceux qui souffrent
aujourd’hui, qui souffrent dans un conflit armé, qui souffrent dans la perte
d’un proche, qui souffrent dans les difficultés de leurs vies. Si au contraire,
nous avons des difficultés et bien pensons qu’un bon nombre affronte ces mêmes
difficultés et parfois pire cela ne nous consolera pas mais nous saurons que
notre prière rejoins la leur.
Pensons bien que nous ne
sommes jamais seul, nous ne sommes pas des îles séparés des autres et du monde,
nous sommes ensemble sur le même navire de l’existence et la chance ou bien
plutôt la grâce que nous avons c’est que nous savons vers quel port nous
diriger, quel havre de paix nous devons rechercher : celui du Seigneur. C’est
ainsi que nous sommes responsables de nos frères car nous affrontons les affres
de l’existence avec eux mais éclairés par la présence divine qui nous secourt et
nous soutient. Mais faisons attention, être responsable de nos frères cela ne signifie
pas se situer en donneurs de leçons, cela ne signifie pas se situer comme
possédant la sagesse mais cela signifie se soucier de l’autre et faire ce que
l’on peut pour lui venir en aide comme à un frère, un frère en humanité, un
prochain à la manière de l’évangile.
Et si nous percevons le
changement que nous devons tâcher d’opérer dans notre considération du monde et
qui doit nourrir l’intercession de notre prière ; n’hésitons pas non plus
à mettre la main à la pâte, n’hésitons pas à agir même si c’est par de petites
choses, par un simple sourire, par quelques instants consacrer à écouter. Notre
compassion envers les autres doit nous amener à mettre en œuvre une charité
vraie.
Et peut-être me
voyez-vous venir avec mes gros sabots mais la paroisse doit être ce médium qui
permet cette action de la charité. Action directe avec le Secours Catholique
par exemple ; action indirecte avec la permanence d’accueil qui reçois
tous ceux qui se tournent vers l’Église à un moment décisif de leurs vies que
ce soit pour un mariage ou un baptême et qui se disposent dans ces moments à
réentendre l’annonce de l’amour de Dieu ; action directe avec le
catéchisme et l’aumônerie qui a comme volonté de donner le Christ à ces enfants
et à ces jeunes afin qu’ils puissent devenir eux-mêmes des ferments de la
présence de Dieu et de la charité ; action indirecte et cachée dans
l’implication de l’administration de la paroisse ; actions possibles dans
tant d’autres domaines qui permettent à la paroisse de rayonner du Christ. A
l’image des moines, notre vie doit se construire selon deux piliers : Ora et Labora, prier et travailler à
l’établissement du règne de Dieu.
Nous voulons changer le
monde et nous le voulons car dans la prière du Seigneur nous appelons
l’avènement du Royaume, alors comme nous voulons changer le monde commençons
pas nous changer nous-même en participant à l’établissement du règne de Dieu
dans nos communes par ce médium de la paroisse. Ne regagnons pas nos foyers
sans nous laisser interpeller par cette phrase de St Jean : « Si
quelqu’un voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion,
comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? ». Compatissons pour
la souffrance du monde, compatissons avec ceux que nous rencontrons et agissons
en annonçant la plus précieuse des compassions qui est celle de Notre Seigneur.
Amen.
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