« Mes
pensées ne sont pas vos pensées dit le Seigneur », voilà cette certitude
que nous a rappelé Isaïe en la 1ère lecture. Les pensées du Seigneur
nous dépassent, dépassent notre entendement ce qui est tout à fait logique si
nous pensons que le Seigneur est à l’origine de toute chose créée, à l’origine
du monde, de l’univers, de l’être. Mais malgré cette logique, nous avons
parfois la tentation de nous construire un dieu bien loin du vrai Dieu,
tentation de nous construire un faux dieu à notre mesure, rentrant dans nos
considérations, nos réflexions, nos cases intellectuelles. Par exemple, combien
de fois ai-je entendu dire : Jésus Christ est Dieu pourquoi pas mais
croire en la virginité de Marie ça c’est impossible. Expression d’une
contradiction non décelée car croire que Jésus Christ est vrai homme et vrai
Dieu voilà ce qui est le plus essentiel et le plus fondamental. Mais si cela
peut être admis et non la virginité de Marie c’est que Jésus Christ vrai homme
et vrai Dieu dépasse nos cases de considérations habituelles, par contre la
virginité d’une femme qui accouche cela va à l’encontre de nos cases de
considérations habituelles. De fait, quelque chose de totalement exceptionnel,
d’inhabituel semble plus admissible que quelque chose qui vient contrarier nos
schémas d’expériences habituels. Ainsi nous nous faisons bien souvent le
référentiel déterminant de ce que nous considérons mais Dieu dépasse tout ce
que nous pouvons penser et imaginer. Et de fait, il est plus
« difficile » à Dieu de se faire homme que de préserver la virginité
de la Très Sainte Vierge Marie…
Lorsque
nous considérons Dieu, il nous faut constamment rester humble face au mystère
qu’Il représente, face à son identité qu’Il nous dévoile dans les Saintes
Ecritures et par l’Eglise. Dieu nous dépasse. Cela ne signifie pas qu’il ne
nous faut pas raisonner sur Dieu mais qu’il faut le faire sous le regard de
l’Ecriture et de l’Eglise. Car ne nous y trompons, l’opinion d’un tel ou d’un
tel, pseudo théologien ou non, peut-être intéressante intellectuellement
parlant mais si cette position va à l’encontre de l’Evangile et de
l’enseignement de l’Eglise et bien elle n’a pas de valeur en elle-même.
J’entendais
dernièrement Michel Onfray, célèbre philosophe athée des sphères parisiennes,
proclamer en direct que les curés et le Vatican défendent un dieu qui n’existe
pas. Petite phrase assassine anticatholique primaire qui n’était pas portée par
la thématique du débat mais comme c’est le fond de commerce de ce philosophe
enfin qu’importe. Cette petite phrase semble clore le débat comme si la
renommée de ce personnage suffisait à faire de ces propos un absolu. Mais en réalité,
cette position n’est qu’une opinion qui a bien moins de valeur que l’Evangile,
que 2 000 ans de christianisme, que des milliards de catholiques de par le
monde. Et si l’on se doit de respecter la personne on peut balayer d’un revers
de la main ces positions absurdes tout en demeurant disponible à l’annonce et
même au débat. C’est un extrême mais tant d’opinion appartiennent aussi à notre
monde catholique qui sans le dire s’oppose à l’Evangile ou à l’enseignement de
l’Eglise, qui sont des erreurs ou pour employer le terme propre des hérésies.
Ne nous lassons pas de réfléchir, de raisonner mais laissons-nous toujours
éclairer par Dieu qui dépasse notre entendement, qui le surpasse ;
laissons-nous éclairer par cette parole d’autorité qui nous vient du Seigneur.
Et
prions pour notre temps ou l’opinion semble faire loi dans la pensée
personnelle, prions afin que les intelligences puissent se laisser éclairer par
la vérité qu’est Dieu.
Amen
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