Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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lundi 15 septembre 2014

14 septembre - Croix Glorieuse



La fête de la croix glorieuse est en elle-même paradoxale. En effet aujourd’hui nous fêtons la gloire de cet instrument mortifère, de ce bout de bois maculé de sang, de ce gibet qui conduisit le Christ jusqu’en la mort. L’objet en tant que tel revêt une certaine importance mais il nous faut le considérer de plus loin, il ne nous faut le considérer que comme la pièce d’un puzzle, comme un élément certes essentiel mais comme un simple élément d’édification de notre salut. Car cette croix a permis l’élévation du Seigneur donné par elle en ostentation à la face du monde. La croix est l’ostensoir du Seigneur qui se donne à voir et à contempler à l’humanité. La croix fut elle-même instrument du salut en exposant au monde les souffrances consenties par Dieu Lui-même, en exposant au regard de l’homme le don ultime consentie par le Christ.
En leurs temps, les premiers chrétiens ne pouvaient pas conserver ce signe de la croix du Seigneur comme symbolisant le don du salut car ils avaient encore à l’esprit toute la douleur qui accompagnait ce supplice inhumain ce pourquoi ils y avaient préféré le poisson. Aujourd’hui ce souvenir ne nous appartient plus et si quelques films tentent de nous remettre face à l’horreur de la crucifixion cela demeure une projection de notre imagination. Devons-nous le regretter, je ne sais mais ce qu’il nous faut retrouver et c’est ce qui porte l’essence de la célébration de ce dimanche c’est ce don total auquel a consenti le Seigneur, non par défi mais bien par amour. Et c’est bien là que se lie tout le paradoxe : la croix est en elle-même signe de mort atroce mais par le Christ elle devient aussi le signe le plus éminent de l’attachement de Dieu à notre humanité. La croix demeure à travers les siècles cette déclaration d’amour de Dieu gravé dans le bois, tracé dans le sang, déclaration d’amour qui nous est adressée à tous, qui est adressée à l’ensemble du genre humain.
Car c’est dans l’acceptation de ces souffrances et de cette mort ignominieuse que se révèle l’attachement de Dieu qui consent à cela pour convier le monde au salut et à la béatitude. Souffrance et mort sont d’autant plus insupportables qu’elles agissent à l’encontre de Dieu pleinement bon, à l’encontre du Christ innocent ; mais souffrance et mort qui signent dans un drame ignoble le cri d’amour de Dieu pour chacun de nous.
En regardant la croix, en regardant cette croix, notre cœur devrait être saisi de compassion jusqu’à provoquer nos larmes qui accompagneraient celles du Christ souffrant. En regardant la croix, en regardant cette croix, notre cœur devrait exulter dans l’affirmation de l’amour de Dieu qu’elle nous révèle. Oui, Dieu a été jusque-là pour nous redire à quel point Il nous aime car ne nous y trompons, ce qui a conduit le Christ jusqu’à la croix c’est son identité. Dieu est amour, le Christ est amour et c’est cet amour qui est fracassé contre le bois de la croix mais qui demeure vivant, réel, actuel, éternel car la résurrection permet à l’homme de tous les temps de reconnaître son Seigneur. Cet amour souffrant, donné nous demeure adressé, il demeure adressé à tout être humain.
Oui la croix est glorieuse car elle nous révèle l’amour infini de Dieu pour nous, car elle nous révèle à nous même le prix que nous avons aux yeux de Dieu, car elle nous révèle notre destinée qui est de demeurer auprès du Seigneur dans l’éternité, car elle nous révèle la véritable identité de notre humanité qui est d’être à Dieu, car elle nous révèle que nos souffrances unies à celle du Christ peuvent y trouver un sens, car elle nous révèle que nous sommes aimés de Dieu, que vous, que tu es aimé de Dieu. C’est dans le sang que Dieu nous le dit, nous sommes, tu es aimé de Dieu. N’y-a-t-il pas plus grand bonheur que de savoir cela, n’y-a-t-il pas plus grand bonheur de s’attacher à en vivre, à vivre dans cet amour de Dieu.
De notre côté nous avons tous nos croix, nos difficultés bien insignifiante par rapport à celle du Seigneur mais bien écrasante pour nos frêles épaules, ces croix qui sont les nôtres nous pouvons, soutenu par la grâce en faire aussi des instruments à la gloire de Dieu. Comment et bien en nous attachant malgré tout à demeurer dans une vie ancrée dans la présence de Dieu qui malgré la souffrance et la douleur fera resplendir la charité, qui malgré la souffrance et la douleur fera de nous des prismes de l’amour divin.
Alors en ce dimanche, prions pour chacun d’entre nous, prions pour nos malades qui sont parfois attachés à des croix bien lourdes, prions afin que malgré ces croix nous puissions demeurer uni au Seigneur qui sur la croix nous a donné sa mère la Très Sainte Vierge Marie pour nous soutenir, qui sur la croix nous a redit combien nous sommes aimés de Dieu. Dieu demeure crucifié jusqu’à la fin du monde, laissons-nos cœurs s’embraser d’amour pour le don consenti, pour le salut obtenu, pour l’amour infini ainsi dévoilé.
Amen.

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