Que de
soucis en notre monde, que de préoccupations en nos vies. Tant de choses
comblent nos existences d’inquiétudes diverses et variées, inquiétudes
matérielles et financières, inquiétudes quant à l’avenir, inquiétudes pour un
projet… Que ce soit comme curé de paroisses ou bien comme fidèle nous en
manquons pas de domaines dans lesquels nos esprits se perdent en projection, en
hypothèse et en espoir. Et cela est bien normal car nous portons tous en nous
le désir que tout se déroule le mieux possible, nous espérons tous que nos
projets aboutissent le plus aisément qu’il soit. Il y’a une bonne inquiétude
qui est portée non par l’incertitude mais qui est portée par l’attachement que
nous portons à tout cela, qui est portée par la vision que nous avons des choses
et des autres. Mais cette inquiétude peut devenir malicieuse lorsqu’elle ne
reconnaît pas que beaucoup de choses nous échappent, que beaucoup de choses
échappent à notre contrôle. Cette inquiétude peut devenir malicieuse
lorsqu’elle exclue l’abandon auquel notre Foi doit nous conduire.
Ainsi il
faut s’inquiéter de l’avenir et même déjà du présent mais en gardant notre
confiance en Dieu. Il ne s’agit donc pas de ne se soucier de rien en se disant
en soi même que le bon Dieu agira pour nous, ce serait une grave erreur car,
comme le disait St Augustin, si le bon Dieu n’a pas besoin de nous, Il préfère
compter sur nous. Nous ne sommes pas des marionnettes entre les mains du bon
Dieu et notre existence nous est confiée à nous, afin que par notre travail, nous
œuvrions à ce que nous devons et cela sous le regard du bon Dieu. Il s’agit
donc d’œuvrer pour la construction de notre existence mais en nous rappelant
que cette construction ne pourra se faire qu’avec le concours divin, en nous
rappelant aussi que cette construction n’est peut-être pas celle que le
Seigneur attend de nous. Et le Seigneur nous donne la colonne vertébrale de
notre existence, celle qui doit guider nos projets : il nous faut avant
toute chose chercher le Royaume de Dieu et sa justice. Tel doit être le phare
de notre existence : le Royaume de Dieu et sa justice.
Malgré tout
il y’a un domaine où cette confiance en Dieu peut être mise à rude épreuve. Je
pense aux problèmes de santé qui peuvent gravement atteindre l’un de nos
proches. Face à ce proche souffrant et même mourant c’est notre incapacité à
agir qui nous fait peut être le plus souffrir, nous aimerions apporter
soulagement et guérison, nous aimerions même parfois prendre pour nous même ce
mal terrassant afin d’en délivrer l’autre mais tout cela n’est pas possible. On
ne peut rien faire, la maladie se déchaîne et rien n’est possible. Il y’a une
tentation alors, celle d’en vouloir au bon Dieu, de placer le bon Dieu sur le
banc des accuser afin de l’accuser ouvertement d’être à l’origine de ce mal.
Quelle erreur car Dieu souffre de nous voir souffrir, Il souffre des
souffrances qui nous affligent et Il désire nous soutenir, nous accompagner
mais Il ne le peut pas si nous le refusons. Notre existence humaine draine en
son sillage son lot de déficiences maladives car la création n’est pas
parfaite, le mal l’habite également dans ces désordres maladifs qui nous
atteignent et Dieu désire soutenir et accompagner les malades jusqu’en cette
béatitude où le mal a été anéantit ; Dieu désire soutenir et accompagner
les proches de ces malades afin qu’ils puissent témoigner de cette espérance
claire et sereine malgré la douleur de voir souffrir. La douleur est là, bien
présente mais la confiance en Dieu permet à la lumière de l’éternité d’adoucir
cette souffrance pour la conduire jusqu’en l’éternelle béatitude. C’est dans
ces moment-là que la confiance prend tout son sens car elle est abandon entre
les mains de Dieu dans la certitude qu’Il conduira les choses du mieux possible
et que nous avons comme missions d’apporter notre concours à son action.
Il nous
faut regarder les saints mourir, il nous faut recevoir cette fabuleuse
espérance que certains expriment magnifiquement malgré la douleur et
l’angoisse. Ils nous enseignent dans le drame de la mort que la confiance en
Dieu porté par l’amour est la chose la plus essentielle or face à la mort que
valent nos projets ? Attachons-nous à Dieu, attachons-nous à l’éternité et
vivons dès maintenant tourné avec confiance vers le Seigneur qui nous
accompagne en cette vie et nous attend dans l’autre.
Amen.
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