L’ensemble
de l’évangile de ce dimanche est une explicitation de cette phrase initiale
prononcée par le Seigneur Jésus à savoir : « Je ne suis pas venu
abolir mais accomplir » la loi et les prophètes.
Et il nous
faut entendre dans sa plénitude cette parole. Si le Christ accompli l’ensemble
des prophéties c’est bien parce qu’Il est celui qui était tant attendu, celui
qui était annoncé par l’ensemble des prophètes, Il est le messie d’Israël, le
Sauveur. Quant à l’accomplissement de la Loi, ce peut-être plus difficile à
cerner.
La loi nous
savons tous ce que c’est. La loi de notre société par exemple est
essentiellement constituée d’interdit qui doivent permettre un meilleur vivre
ensemble. Il est interdit de griller un feu rouge afin que l’ensemble de la
circulation routière puisse se dérouler sans trop d’accrochages et d’accidents.
Mais il y’a une grande nuance qu’il nous faut retenir c’est que si la loi de
l’état, la loi étatique définit ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, la
loi étatique n’a pas comme vocation de définir ce qui est bien ou ce qui est
mal, la loi étatique n’est pas une loi morale elle est une loi de vie commune.
Pour illustrer cela il suffit simplement de penser à tout ce qui concourt à
l’établissement de la culture de mort comme l’a si bien nommé le Bienheureux
Pape Jean-Paul II comme par exemple l’avortement. L’avortement est permis en
notre société mais l’avortement n’est pas moralement bon. L’euthanasie qui
semble devoir arriver en notre terre de France est dans le même cas de figure.
La loi étatique parce qu’elle est portée par le consensus démocratique n’a pas
comme vocation de définir ce qui est bien ou mal mais juste ce qui est permis
ou pas.
Le Christ
bien entendu ne s’intéresse pas à cette loi circonstancielle, à cette loi des
états, le Christ se réfère à une loi qui la dépasse à savoir la loi éternelle,
la loi divine. Cette loi divine, définit essentiellement par les dix
commandements et développées à travers l’ensemble de la révélation cette loi
divine est universelle et si elle s’attache à nous révéler ce qui est bon et ce
qui ne l’est pas elle le fait pour tous les hommes de tous les temps.
Quoi qu’il
en soit, face à la loi nous pouvons avoir deux attitudes la première qui
consiste à la respecter scrupuleusement mais de manière extérieure, la seconde
qui consiste à discerner ce qui porte la Loi pour en découvrir l’élan vital.
Les scribes et les pharisiens dénoncés dans l’évangile de ce jour ont, d’une
manière globale, une observance extérieure de la loi, extérieurement ils
paraissent juste alors que dans leurs cœurs ils fomentent le mal. Le Christ
nous invite à les dépasser en recevant l’élan qui porte la loi. Par exemple, le
meurtre est un acte mauvais mais même le fait de penser sérieusement à faire
mourir quelqu’un est un acte mauvais tout comme le fait de se mettre en colère
contre son frère ou bien encore de l’insulter. Le meurtre désigne le fait
d’enlever la vie à quelqu’un mais la vie de l’autre nous pouvons l’abîmer de
multiples manières. En ce qui concerne l’adultère là encore c’est un acte
mauvais mais le désir du mal est déjà un mal en soi.
Aussi bien
en ce qui concerne le meurtre que l’adultère, ces actes graves ne jaillissent
pas de rien, ils sont préparés par d’autres actes qui les appellent. L’insulte
et la haine constituent un terreau favorable au meurtre.
Mais
arrêtons-nous quelque peu sur une parole du Seigneur qui fonde la discipline de
l’Eglise. Dans l’évangile le Seigneur dit : « si quelqu'un épouse une femme renvoyée, il est
adultère ». C’est sur cette phrase du Seigneur Jésus que se base la
discipline concernant le mariage, concernant spécifiquement le cas des
personnes mariées devant le Seigneur qui malheureusement divorcent et qui
contractent une nouvelle union civile, ceux-là se placent dans la situation
décrite par le Seigneur à savoir qu’ils sont adultères et c’est cette situation
qui les empêchent de recevoir la sainte communion, qui les empêche de recevoir
le sacrement de la confession. L’Eglise n’a donc pas inventé une discipline
inhumaine comme on l’entend parfois mais parce que l’Eglise est l’Eglise du
Christ elle se doit de Lui être fidèle, elle se doit d’être fidèle à la
Révélation. De plus, le jour de leur mariage devant le Seigneur ce sont les
époux qui se sont dit oui et cela pour la vie, l’Eglise respecte ce oui,
respecte cette parole qu’ils se sont échangés. Ceci étant dit, il faut
reconnaître que de nombreuses situations sont particulièrement difficiles mais
malgré cette difficulté il est beau de voir des divorcés remariés respecter la
parole du Seigneur en assistant à la messe mais en ne recevant pas la sainte
communion, reconnaissant que leur situation est quelque peu bancale ils se
confient malgré tout au Seigneur en reconnaissant leur péché et les
conséquences qu’il induit.
Alors en ce dimanche, nous pouvons peut-être nous pencher sur
notre cœur pour y déceler toutes les attitudes intérieures qui ne sont pas
image de la charité du Christ et demandons au Seigneur de nous soutenir par sa
grâce afin que notre cœur et nos pensées lui soient toutes dévouées.
Amen.
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