Ça
y‘est, l’instant est arrivé, le moment tant attendue est advenu, la naissance a
eu lieu et au creux de la crèche un tout jeune bébé est bercé par les bras de
sa mère, son père gardant sur lui un regard empli d’amour et d’attention. Voilà
la scène de Noël, voilà l’essence même de ce jour, de cette sainte nuit, voilà
la source de la joie et de la paix de Noël.
Et
nous pourrions en rester là, contemplant en ce nouveau-né le miracle de la vie,
accueillant ses babillages par un sourire lumineux mais il y’a plus que cela au
creux de cette crèche. Cet enfant, ce bébé, ce nourrisson est plus que cela car
aujourd’hui, en ce soir, en cette nuit, Dieu est venu en notre chair, voilà le
miracle des miracles, voilà l’élan de la Foi qui reconnaît la présence divine sous
les traits de cet enfant, oui Dieu est né en cette nuit. Dieu a voulu se faire
petit enfant, quelle idée ? Quelle folle idée, quelle sainte idée !
Et
on pourrait penser que Dieu aurait très bien pu rester en Paradis considérant
l’humanité comme penché sur une fourmilière, constatant ses joies et ses
peines, ses combats, ses blessures, ses souffrances. On pourrait penser que
Dieu aurait pu rester en dehors des vicissitudes de l’histoire humaine
attendant la fin comme on attend la fin d’un mauvais film. On pourrait penser
que Dieu aurait voulu se préserver, se prémunir et demeurer en Paradis
dédaignant côtoyer le mal présent en cette humanité pourtant créé si pure.
Oui,
on pourrait penser tout cela mais cela reviendrait à renier l’identité même de
Dieu qui n’a pas pu rester insensible au sort de cette humanité qu’Il avait
créé et qu’Il maintient dans l’existence, on pourrait penser tout cela mais cela
reviendrait à renier cet être d’Amour qu’est Dieu Lui-même et qui pousse Dieu à
rejoindre l’humanité, à nous rejoindre nous tous oh non pas simplement par
compassion, non pas simplement pour éprouver nos joies et nos peines, non pas
simplement pour souffrir avec nous du poids de l’existence ou pour en goûter
les moments de plénitude, non pas simplement pour nous montrer qu’Il est là
mais surtout pour nous permettre d’être rétabli à ses côtés dans l’éternité.
En
cette nuit s’accomplit les prémices de notre salut chantés par St Paul :
« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de
serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est
abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. »
Oui,
Dieu vient, Dieu vient pour nous sauver, pour nous sauver par ce salut qui
passe par la passion et la résurrection, Dieu vient pour nous ouvrir les portes
de l’éternité. Dieu vient par Amour et pour rétablir ce règne de l’Amour divin
qui s’inscrit dans l’éternité. Voilà la douce réalité de cet enfant qui naquît
jadis et qui fit naître avec Lui notre rédemption et notre salut. Alors oui,
penchons nous sur la crèche, contemplons cet enfant nouveau né, contemplons
notre Seigneur présent dans la faiblesse d’un nourrisson, laissons-nous saisir
l’âme et le cœur par cet anéantissement consenti par amour pour nous et pour
notre salut mais surtout, laissons-nous transpercer par le regard aimant de
l’enfant Jésus, par ce regard unique qui nous invite à l’aimer en retour, qui
nous invite à le suivre jusque dans l’éternité, qui nous invite à vivre de sa
vie en lui faisant une place véritable chaque jour, qui nous appelle à nous
laisser nourrir par Lui à chaque messe, qui nous attend pour nous combler de sa
miséricorde à chaque confession. Dieu est là et sa seule force, sa seule
puissance réside dans cet Amour qui transparaît jaillissant de sa faiblesse
enfantine.
Alors
surtout, laissons nous conquérir par l’enfant Dieu, prenons le entre nos bras,
serrons le contre nos cœurs non pas simplement en cette nuit, mais pour toujours
jusque dans l’Eternité et alors ce sera vraiment un bon et joyeux Noël, ce sera
un saint Noël.
Amen.
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