A
l’écoute de l’Evangile de ce dimanche, nous ne pouvons que nous rappeler la
place particulière qui est celle du peuple d’Israël, de ce peuple qui fut jadis
choisi par Dieu et qui fit l’objet de nombreuses promesses divines. Ce peuple
qui reçut en son sein le messie de Dieu, le Christ Sauveur. Ce peuple qui fut
ainsi le premier destinataire de l’enseignement du Christ. Et c’est bien dans
cette réalité qu’intervient l’évènement de ce dimanche. Cette femme, qui
n’appartient pas à ce peuple élu, réclame pour elle-même les grâces divines. Et
le Seigneur Jésus n’hésite pas à lui rappeler qu’Il est d’abord venu pour le
peuple d’Israël. Ce rappel peut nous apparaître au premier rapport comme
quelque peu abrupt. Nous avons en effet l’habitude de considérer tout un chacun
d’un point de vue de cette égalité sur laquelle s’est construite notre société
et, bien entendu, cette égalité est tout à fait respectable mais ici le
Seigneur Jésus nous rappelle malgré tout qu’Il est d’abord venu pour le peuple d’Israël,
pour ce peuple établi, constitué, et choisi par Dieu.
Mais
malgré les paroles du Seigneur Jésus, la femme de l’évangile le poursuit de sa
requête réclamant simplement de recevoir les miettes qui tombe de la table de
ce peuple élu. Par cette demande la femme manifeste sa Foi envers le Seigneur.
Elle va à l’encontre de cet état de fait du peuple choisi pour obtenir pour
elle-même les grâces qu’elle demande. Et nous l’avons entendu dans l’évangile,
le Seigneur Jésus a accédé à sa demande et surtout Il va reconnaître la Foi
particulière de cette femme. En agissant ainsi le Seigneur Jésus étend le salut
qu’Il est venu apporter au peuple d’Israël à l’ensemble du monde. Ainsi, depuis
ce temps et jusqu’à nos jours, le peuple d’Israël demeure le peuple choisi
initialement par Dieu mais le salut obtenu par le Christ revêt quant à lui un
caractère universel. Oui, le Christ est venu pour sauver l’ensemble de notre
humanité, et cette réalité de l’universalité du salut nous l’avons bien intégré
en notre Foi.
Mais
malgré tout, nous avons parfois la même réaction que les apôtres dans
l’évangile. Nous avons parfois cette réaction d’écarter ceux qui
n’appartiennent pas au sérail, ceux qui n’appartiennent pas à la communauté de
l’Eglise. Or s’il est certain que seul le Christ est sauveur, et que le baptême
nous a fait membre de l’unique Eglise du Christ nous avons tous cette mission
de permettre à ceux qui sont loin de l’église, à ceux qui sont en dehors de
l’église, nous avons tous cette mission d’annoncer la bonne nouvelle du Christ
Sauveur. Ainsi il ne nous faut pas poser un regard de méfiance envers ceux qui
n’appartiennent pas à l’Eglise mais, bien au contraire, il nous faut avoir un
regard je dirais presque de commisération, c'est-à-dire de considérer ceux qui
n’appartiennent pas à l’Eglise, ceux qui ne connaissent pas le Christ, comme
étant des personnes à qui il manque quelque chose ou bien plutôt quelqu’un. Et
surtout n’y voyons pas là comme un certain sentiment de supériorité car nous
avons bien tous conscience que notre foi nous l’avons reçu de Dieu et que seul
Dieu en est la source, ce n’est pas un sentiment de supériorité mais c’est bien
la conscience de la valeur ineffable du salut obtenu par le Christ que nous
avons la mission d’annoncer et de proclamer.
Et
pour user de l’image de l’évangile, nous ne pourrions pas nous tous prendre un
repas opulent en ayant à nos pieds des personnes mourant de faim. Nous ne
pourrions pas faire cela mais parfois dans l’ordre de la vie spirituelle c’est
bien ainsi que nous agissons. Nous qui connaissons le Christ, nous qui nous
nourrissons du Christ à chaque Eucharistie, nous côtoyons par ailleurs tant de
gens qui vivent leurs vies portés uniquement par les valeurs temporaires du
monde, qui vivent sans aucune dimension spirituelle et tout en ayant conscience
de cela nous faisons bien souvent comme si de rien n’était. Ô bien sûr me
direz-vous pour beaucoup ils ne savent pas qu’ils ont faim, ils ne savent pas
qu’ils sont en train de mourir de faim mais qu’importe qu’ils ne se sachent pas
mourant nous le savons nous et nous tous nous pouvons leur indiquer le chemin
du Christ qui les comblera de tous ses biens.
Alors
bien chers amis, en ce dimanche, demandons tout d’abord au Seigneur de nous
donner de percevoir la grâce qui nous est faite de Le connaître et de vivre de
Sa vie et demandons également au Seigneur de faire de chacun de nous ses
disciples, ses apôtres en ce temps de famine spirituelle.
Amen.
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