Cette
scène que nous rapporte l’évangile de ce dimanche nous pouvons tout à fait nous
l’imaginer. Imaginer cette femme conduite sans ménagement aux pieds de Jésus,
terrorisée en prévision du sort qui l’attend celui de la lapidation. Imaginer ces hommes en fureur, eux qui
déploient une haine contre cette femme surpris en état de péché et qui la
condamnent sans recours possible. Puis au milieu de la peur terreur de la femme
et de la colère noire de ces hommes, se dresse le Seigneur Jésus qui, dans un
calme absolu, renvoi chacun de ces hommes à leur propre péché et rejoint cette
femme dans sa miséricorde tout en condamnant son péché.
Mais
et nous, qu’est ce que cet évangile nous dit ? Et bien considérons tout
d’abord ces scribes et ces pharisiens qui amènent la femme adultère. Ils se
positionnent comme détenteur de la Loi et donc imposent leur jugement. Selon la
loi, cette femme doit être lapidée. Mais ils vont utiliser cet évènement pour
essayer de mettre à défaut le Seigneur Jésus car en demandant au Seigneur ce
qu’ils doivent faire le Seigneur n’a aucun bon choix, soit le Seigneur Jésus
dit qu’il faut respecter la loi et dès lors la femme est lapidée ce qu’Il ne
désire pas car le Seigneur est venu non pour perdre ce qu'il a retrouvé, mais
pour chercher ce qui est perdu ; soit le Seigneur Jésus dit qu’il ne faut
pas respecter la loi et dès lors c’est lui qui risque d’être lapidé avec cette
femme pour avoir rejeté la loi ce qu’Il ne veut pas non plus. Aucune issue à
priori.
Mais
le Seigneur Jésus trouve le seul chemin qui soit digne de l’homme c'est-à-dire
que le Seigneur Jésus renvoie chacun à sa propre conscience : « que
celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Cette Parole du
Seigneur rappelle que celui qui doit appliquer la loi ne doit pas être lui-même
sous le coup de la loi, celui qui doit condamner le pécheur ne peut être
lui-même pécheur. Et l’Evangile est d’une grande finesse, lui qui précise qu’ils
s’en allèrent en commençant par les plus vieux car la vieillesse s’accompagne
souvent d’un regard réaliste sur soi-même dans la considération de ses propres
faiblesses et déficiences.
Et
bien peut-être qu’il peut nous arriver d’agir de la même manière que ces
scribes et ces pharisiens. Lorsque nous condamnons ceux qui nous entourent en
nous drapant dans notre propre semblant de vertu que cela soit dans la rue ou bien
même devant la télévision. Lorsque nous considérons l’autre comme
« inférieur » à nous à cause de sa vie de débauche et de déboire, à
cause de sa religion, de sa culture ou de son ethnie. Gardons bien à l’esprit
que nous n’avons pas la fonction de condamner n’étant ni juge, ni magistrat.
Comme disciple du Christ doit toujours résonner en nous la phrase du
Seigneur : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première
pierre ». Ainsi dans une solidarité dramatique en notre nature marqué par
le péché nous ne pouvons que reconnaître notre solidarité avec tous les hommes
dans notre état de pécheur.
Et
si nous considérons maintenant la femme adultère. Terrorisée par l’acte qu’elle
vient de commettre elle pense être condamné, seule la mort est son avenir.
Plongée dans les ténèbres elle ne peut même pas imaginer qu’il y’ait une issue
à sa situation. Elle attend sa condamnation, elle attend la mort. Et bien
parfois, il peut arriver que l’homme se sente enfermer dans son propre péché,
pensant s’être anéanti par les actes désordonnés qu’il a posé, il n’attend même
plus sa condamnation car il pense être déjà condamné. Sa vie alors n’est aussi
que ténèbres mortifères. Et bien c’est là, comme disciple du Christ que nous devons
crier cette parole du Seigneur Jésus : « Moi non plus je ne te
condamne pas, va et ne pêche plus ». C'est-à-dire que tout comme le
Seigneur Jésus nous sommes bien sûr invités à condamner le péché sans pour
autant condamné le pécheur qui peut toujours être rejoint par la miséricorde
divine.
Ainsi,
en ce dimanche, le Seigneur nous invite à ne pas être des juges, « Ne
jugez pas, pour ne pas être jugés » nous dit le Seigneur par ailleurs. Il
nous invite à ne pas commettre l’erreur de la condamnation de l’autre car nous
aussi nous sommes pécheurs : « que celui qui n’a jamais péché lui
jette la première pierre ». Et le Seigneur nous invite également à être
disciple de miséricorde en rejoignant chaque personne quelles que soient
l’épaisseur des ténèbres qui l’entoure car l’homme n’est jamais exclu de la
miséricorde divine jusqu’à son dernier souffle. Mais, bien chers amis, pour
être disciple de la miséricorde du Seigneur il faut en vivre soi-même, ainsi,
surtout, n’oublions pas de nous confesser avant la belle fête de Pâques qui
approche, le Seigneur nous y attend…
Amen.
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