En
ce dimanche, je voudrais ressaisir avec vous un des faits essentiel qui prend
racine au moment de l’Annonciation et qui se déploie jusque dans la
résurrection du Seigneur, je veux parler de l’incarnation. Nous l’avons célébré
le St Jour de Noël en considérant ce fait exceptionnel de la venue dans la
chair du Seigneur Jésus mais il y’a un autre pan de l’incarnation qui demande à
être mis en lumière c’est celui de la valeur sanctifiante de la corporéité
humaine, de la valeur de notre corps.
Dans
une perception socratique, le corps n’a pas d’autre valeur que celle d’être le
véhicule de l’âme ; pour une autre mouvance philosophique, les œuvres du
corps appartiennent à la bassesse terrestre et doivent être considérées
uniquement dans les besoins primaires qui doivent être satisfait. Le Christ met
à bas ces conceptions en donnant au corps une valeur unique et essentielle car
notre corps lui-même est appelé à entrer dans la béatitude, à participer à
l’union à Dieu. Le corps humain trouve dans l’incarnation sa vocation
éternelle.
C’est
dans cette considération de la valeur sanctifiante de notre corps qu’il nous
faut donner une place à notre corps dans notre vie spirituelle, dans la vie de
la grâce car les actions du corps influent sur la vie de l’âme. C’est ainsi que
la liturgie concerne certes la vie de la grâce en nos âmes mais également notre
corps. Lorsque nous assistons à la messe, certes nous nourrissons nos âmes de
la vie même de Dieu par la sainte communion mais nous le faisons à travers ce
que nous sommes, à travers notre corporéité. Et il nous faut être attentif à ne
jamais séparé ces deux domaines celui de l’intellect et celui du corps, celui
de l’âme et celui de notre agir.
En
ce sens, lorsque nous rentrons dans une église, nous nous signons et nous faisons
la génuflexion manifestant physiquement le respect et la reconnaissance de la
présence réelle du Seigneur. Mais parfois ces gestes sont posés sans y penser,
dans une habitude qui en soit n’est pas mauvaise mais qui appelle constamment à
retrouver son sens essentiel. Faire le signe de croix ou faire la génuflexion
doit faire concourir notre agir et notre raison afin que le geste ne perde pas
son sens mais qu’il soit expression de notre attitude intérieure. Et dans la
liturgie de la messe, beaucoup d’autres signes appellent à retrouver leur sens
véritable.
Si
nous nous levons au moment de toutes les oraisons, de toutes les prières ainsi
que de l’Evangile c’est pour manifester le respect que nous avons pour Dieu,
pour manifester l’attention plus particulière que nous portons à ces moments.
Si au moment de l’agneau de Dieu nous nous frappons la poitrine par trois fois
c’est pour manifester la reconnaissance de notre état de pécheur appelant la
miséricorde du Seigneur. Si nous nous mettons à genoux au moment de la
consécration c’est pour manifester notre reconnaissance de la présence divine.
Se mettre à genoux, nous ne le faisons jamais de manière habituelle mais cette
attitude demeure symbole d’une attitude de prière humble et confiante [et les
agenouilloirs de nos nouveaux bancs sont là pour faciliter cette manifestation
physique de notre foi intérieur]. Et je voudrais m’arrêter avec vous d’une
manière plus particulière sur le signe de paix. Comme le rappelle l’Eglise, le
signe de paix ne doit pas être le moment des salutations, des congratulations
car le signe de paix s’origine en Dieu et procède de Dieu, c’est un acte
éminemment liturgique. Ainsi ce qui doit porter le signe de paix ce doit être
la paix que nous recevons de Dieu présent sur l’autel et que nous transmettons
nos voisins les plus proches. Il ne s’agit donc pas de faire le tour de
l’église mais de demeurer dans la présence du Seigneur qui nourrit en nous la
paix que nous partageons avec ceux qui nous entourent. Cela en nous rappelant
que le premier sens du signe de paix s’origine dans la parole du Seigneur qui
nous invite à nous réconcilier avec nos ennemis avant de recevoir la sainte
communion. Il nous faut retrouver ce sens profond, ce sens liturgique, ce sens
divin du signe de paix afin que ce geste ne soit pas une parenthèse dans le
rite de la messe mais qu’il en manifeste la communion fraternelle qu’il induit
et nourrit.
Cette
union entre notre agir et notre Foi s’exprimer certes d’une manière
particulière dans la liturgie mais elle doit demeurer l’accord qui doit
gouverner notre vie afin que notre Foi resplendisse et rayonne dans nos
actions, afin que nos actions porte et stimule notre Foi. C’est corps et âmes
que nous sommes appelés à entrer dans l’éternité alors sanctifions nous tout
entier, corps et âmes.
Amen.
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