Alors
que la crèche demeure encore bien présente, l’évangile de ce dimanche nous
rappelle le grand jour du baptême du Seigneur faisant un saut dans le temps de
près de trente année. Entre la naissance et le baptême du Seigneur, l’Ecriture
Sainte ne nous renseigne pas sur la vie du Seigneur Jésus, seuls demeurent ces
mots qui concluent la venue de St Joseph et de la Vierge Marie à Jérusalem avec
Jésus alors âgé de 12 ans : « Jésus grandissait en sagesse et en
sainteté devant Dieu et devant les hommes ». Voilà en ces quelques mots 30
années résumées. Et il serait bien inutile d’émettre quelques hypothèses quant
aux évènements de ces années, de cette période de la vie cachée de Jésus qui ne
fut très certainement portée que par cette croissance humaine à laquelle le
Christ s’est soumis en se faisant homme, croissance humaine qui devait ensuite
permettre la vie publique de Jésus qui nous accompagne tout au long de l’année.
Pendant trente années, le Seigneur s’est préparé à l’accomplissement de sa
mission qui débute aujourd’hui, qui débute par ce baptême opéré par Jean le
Baptiste dans les eaux du Jourdain.
Mais
tout d’abord, est-ce que le Seigneur Jésus avait besoin d’être baptisé ?
Nous savons que le Seigneur Jésus n’en avait pas besoin mais en recevant le
baptême Il l’a élevé au rang de sacrement, Il a donné au baptême cette force et
cette puissance que nous lui connaissons aujourd’hui. Aujourd’hui, le Seigneur
nous rappelle à tous le don qui nous a été fait le jour de notre propre
baptême. Oh il est certain que pour bon nombre d’entre nous ce jour
n’appartient même pas à nos souvenirs mais bien à ce temps de la petite enfance
mais ce que nous avons reçu, nous l’avons reçu ! et c’est bien là ce qui
est important !
Et
en considérant l’Evangile de ce dimanche, l’élément essentiel qui nous est
rappelé est celui de cet établissement de la relation entre l’homme et Dieu,
relation qui est portée par le don de l’Esprit Saint manifesté par une colombe,
relation de filiation qui est exprimée par Dieu le Père Lui-même. Et ces
éléments appartiennent en propre au sacrement que nous avons jadis reçu, par le
baptême nous sommes entré dans une relation véritable avec Dieu et nous avons
reçu la dignité d’enfant de Dieu, nous avons reçu en chacune de nos âmes Dieu
Lui-même en la personne du Saint Esprit, nous avons été incorporé à l’Eglise
qui est le Corps du Christ, nous avons été racheté du péché originel et établi
dans l’ordre de la grâce. Voilà ce qui appartient à notre histoire, voilà sur
quoi notre vie a été établi.
Le
baptême est bien un sacrement exceptionnel de par les fruits qu’il nous
communique et qui sont nôtres. Mais le baptême appartient à notre histoire et
il n’y qu’un pas pour qu’il
n’appartienne qu’à notre passé. Car oui, le baptême ne fait pas tout car le
baptême est concentré dans cette relation entre nous et Dieu et cette relation
a besoin d’être entretenue, d’être vécue pleinement. Et nous ne pouvons que
déplorer de voir combien nombreux sont ceux qui ont été établi dans cette
relation et qui ne s’en soucie guère, combien nombreux sont ceux qui ont été
baptisé mais qui n’entretiennent pas l’amitié avec le Seigneur, reniant de fait
cette amitié. 90 baptêmes chaque année sont célébrés en notre paroisse mais où
sont-ils ? Ô comme le cœur du Seigneur doit être attristé de voir ceux
qu’Il a adopté le rejetant peu à peu…
Mais
considérons avant que de blâmer les autres, considérons-nous et entendons pour
nous cette interrogation : « qu’as-tu fait de ton
baptême ? ». Oh ce n’est bien sûr par pour nous affliger de nos errements
mais pour percevoir combien il nous faut nous attacher à vivre de cette grâce
que nous avons reçu, vivre de cette relation essentielle avec le Seigneur par
la réception des sacrements et par une vie de prière réelle, qu’il nous faut
constamment rechercher à être digne de ce titre d’enfants de Dieu.
Alors
aujourd’hui, prions bien sûr pour tous ceux qui ont reçu le sacrement de
baptême sans en vivre actuellement afin qu’ils puissent découvrir l’immensité
du don qu’ils ont reçu et prions également les uns pour les autres afin que
nous puissions nous attacher à vivre nous même de ce baptême fondateur de notre
relation avec le Seigneur et initiateur de notre propre salut. Baptisé nous le
sommes, saint il nous faut maintenant le devenir.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire