L’Evangile
nous replonge instantanément dans la passion de Notre Seigneur. Et nous nous
imaginons au pied de la croix nos yeux redécouvrant l’effroyable supplice
enduré par notre Seigneur. Et c’est le cœur saisi de compassion, l’âme écrasé
par la douleur et la souffrance de voir ainsi traité Celui que nous aimons, que
nous entendons s’échapper le dernier souffle de vie de Dieu qui s’était fait
l’un de nous en son incarnation. C’est un cadavre qui demeure maintenant
suspendu entre ciel et terre et l’effroi impose le silence. Mais la barbarie ne
s’arrête pas là, une lance s’élève et vient transpercer le cœur sans vie du
Seigneur. Ce cœur qui s’était mis à battre par Amour pour notre humanité dans
le sein de la Vierge Marie, ce cœur qui avait animé la vie du Seigneur Jésus,
ce cœur qui n’avait comme désir que de faire battre à l’unisson de sa vie
divine l’ensemble des cœurs humains, ce Cœur, ce Sacré Cœur du Seigneur après
s’être arrêté a été transpercé par une ultime offense qui signe le rejet du
monde…
Ô
combien nous avions besoin que le Seigneur nous éclaire sur cette heure hors du
temps et cela par Ste Marguerite-Marie, ô combien nous avions besoin que le
Seigneur nous enseigne la grande et belle dévotion de son Sacré Cœur qui
s’enracine dans cette heure. Car ce cœur sans vie, ce cœur transpercé qui a
retrouvé sa vigueur en la résurrection du Seigneur, c’est ce Cœur du Christ qui
a tant aimé les hommes, ce Sacré Cœur qui n’a rien épargné jusqu'à s’épuiser et
se consumer pour leur témoigner son amour. Mais pourquoi le signifier au passé,
c’est ce Cœur du Christ qui aime tant et qui souffre tant d’aimer. Et
aujourd’hui regardons avec les yeux de nos âmes, regardons le Cœur de Jésus
brûler d’amour pour chacun de nous, contemplons les vives flammes qui
jaillissent de ce divin brasier.
Avec
la Bienheureuse Mère Marie de Jésus nous ne pouvons qu’exulter en notre
contemplation :
« O
douce et divine blessure faite par la lance ! Elle a ouvert le chemin de l’abîme
de l’Amour : Elle a déchiré le voile qui cachait le Saint des Saints, afin
que nous y puissions pénétrer et que nous nous y cachions à jamais ».
Sa
blessure est béante mais elle est le signe de son Amour infinie, elle est la
marque de la douleur qu’engendre l’Amour. Douleur d’avoir été ainsi traité
jadis jusqu’à être dépouillé, flagellé, crucifié, transpercé, douleur de jadis infligée
par ceux qu’Il était en train de sauver. Douleur d’être ainsi traité
aujourd’hui par une coupable indifférence, par un sourd reniement, par un
relativisme ignoble, par une fade tiédeur, douleur aujourd’hui infligée par
cette humanité dont nous sommes et qu’Il désire sauver malgré tout. Douleurs passées
et actuelles, douleurs infinies et librement subies et cela par Amour.
Ô
Comme il nous faut nous laisser inonder par cet Amour infini qui transparaît
dans sa plénitude dans ce cœur donné et transpercé, dans ce Sacré Cœur offert à
l’humanité, dans cet Amour infini offert à l’humanité. Ô comme il nous faut
être blessé des blessures que le Seigneur endure aujourd’hui par l’ingratitude
des hommes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, par leurs froideurs et
leurs mépris. Ô comme il nous faut tomber à genoux pour nos propres
ingratitudes ; pour tous nos manques d’Amour envers le bon Dieu ;
pour tous nos manques de Charité envers nos frères.
Ne
nous laissons pas illusionner sur notre soi-disant perfection en considérant
les plus grands pécheurs de notre temps, posons un regard humble et réaliste sur
nous-même et considérons nos propres misères, nos propres manquements, nos
propres péchés car c’est par là, c’est par nous que le Seigneur désire
commencer à faire battre le cœur de l’humanité en accord avec son Sacré Cœur.
La
Bienheureuse Mère Marie de Jésus en faisait l’amère expérience elle qui
implorait : « Priez pour moi, je suis la misère même. Si au moins on
pouvait arriver à ne pas blesser soi-même ce Cœur adorable qu’on voudrait tant
voir aimé ! ». Il nous faut donc travailler chacun, chacune à notre
propre conversion, il nous faut nous laisser saisir par le brasier ardent de
l’Amour divin, il nous faut nous laisser embraser par le feu de cet amour afin
que nous consumions nos existences unies au Seigneur, en chaque instant, en
chaque moment, que nous consumions nos existences dans une charité vraie envers
chacun de nos prochains. Nous laisser aimer par ce Sacré Cœur que Dieu nous
présente voilà la source de tout bien, voilà la source de notre conversion, la
source de notre sanctification.
Et
aujourd’hui, en cette journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres,
présentons au Seigneur tous les prêtres que nous connaissons. Le St Curé d’Ars
s’exclamait : « Ô comme le prêtre est quelque chose de grand »,
grandeur de la mission, grandeur du pouvoir sacerdotal, grandeur de la
convocation de la présence divine en chaque eucharistie, grandeur de la
miséricorde célébrée à chaque confession, grandeur insensée, infinie porté pourtant
par de simples créatures percluses de faiblesses, de pauvreté et de péché comme
toutes les créatures humaines. Prions pour les prêtres afin que le Seigneur
rende leurs cœurs semblables à son Sacré Cœur. Priez pour moi.
Les
prêtres sont établis instrument de dispensation de la grâce que le Seigneur
nous destine et que nous accueillons quand nous recherchons à Lui être
davantage uni par une conversion constante. Conversion personnelle et âmes
sacerdotales, portons en notre prières ces deux accords d’un même mouvement,
ces deux accords d’un même mouvement qui nous conduira jusqu’au ciel, jusqu’au
Sacré Cœur du Seigneur.
Amen.
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