Tel
un couperet, la parole du Seigneur nous l’affirme, l’heure est venue. L’heure
est venue, cette heure attendue et redoutée, cette heure qui demeure malgré
tout emprunte de mystère pour les apôtres, cette heure qui verra la mort du
grain du blé, cette heure qui verra le prince de ce monde jeté dehors, cette
heure qui verra le Christ élevé de terre. Le mystère est immense et les jours à
venir feront très certainement perdre toute illusion aux apôtres qui devaient
attendre un triomphe immense, résonnant aux sons des cymbales et des
trompettes.
Les
jours à venir nous rappelleront comment le Christ va glorifier son Père. Seul
le Christ sait, nous aussi nous savons, nous qui vivons après ce temps et nous
pouvons saisir combien le trouble devait habiter le Seigneur, combien
l’angoisse devait enserrer son cœur mais malgré tout le Seigneur va poursuivre
sa route, va poursuivre son ascension jusqu’à Jérusalem. Pourquoi ?
Pourquoi ne fait-il pas demi-tour, pourquoi ne poursuit-il pas sa mission loin
de cette ville ?
Comme
des parents voyant son enfant aller vers le danger, nous voudrions retenir le
Seigneur mais nous ferions une grande erreur et le Seigneur ne nous laisserait
pas l’écarter de ce danger. Ce danger qu’Il sent, qu’Il pressent, qu’Il
connaît. Et bien plus que cette préscience, il nous faut recevoir cette
affirmation qui nous vient du Seigneur : « c’est pour cela que je
suis parvenu à cette heure-ci ». C’est pour ces heures sombres qui
approchent que le Seigneur est venu en notre humanité. Bien sûr le Seigneur est
venu pour nous enseigner, pour se révéler à nous mais bien plus que tout cela
le Seigneur est venu pour nous sauver, pour nous acquérir ce salut qui est le
fruit de la semaine sainte qui approche, qui est le fruit de cette heure qui
dure encore, cette heure qui nous rejoint dans ce salut qui nous est offert.
Et
en cet instant, Il nous faut percevoir combien l’amour du Seigneur est grand
pour chacun des membres de notre humanité car ce n’est pas un sentiment
héroïque qui conduit ses pas, ce n’est pas le courage qui lui permet d’avancer,
seul l’amour est sa force, cet amour infini qui l’unit à son Père, cet amour
infini qu’Il a pour chacun de nous. C’est pour nous que le Seigneur avance,
qu’Il poursuit sa route qui le conduira jusqu’au Golgotha. C’est pour nous que
le Seigneur va affronter les affres de la douleur et de la mort. C’est pour
nous que Dieu va aller jusqu’au bout.
Ô
combien nos âmes devraient déjà s’embraser d’amour en voyant le Seigneur
s’avancer pas après pas, seconde après seconde vers le supplice qu’Il connaît.
Dieu ne se dérobe pas, Il ne se détourne pas, Dieu avance pour nous.
Rendons-nous compte, pour nous, pour moi, pour vous.
Amen.
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