Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

samedi 14 mars 2020

Suspension des messes - Homélie du Dimanche 15 Mars 2020

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Ensemble Paroissial St Honorat
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Paroisses Catholiques de La Bouilladisse,
La Destrousse, Peypin et Belcodène


Faisant suite aux recommandations gouvernementales ainsi qu’aux recommandations de notre Archevêque S.E. Mgr. Jean-Marc AVELINE, la célébration des messes est suspendue jusqu’à nouvel ordre.
Mon cœur de prêtre s’attriste de cette situation mais sachez que la messe sera célébrée chaque jour à vos intentions, à l’intention de nos paroisses, de notre diocèse, de notre pays et du monde. Que le Seigneur demeure la lumière qui brille dans la nuit.
Comme nous l’enseigne St Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? […] Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous : alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ».
Demeurons ferme dans la Foi, l’Espérance et la Charité, fidèle à la prière. Par Amour de Dieu, ayons une Charité inventive envers chacun de nos prochains particulièrement les plus vulnérables.
En vous assurant de ma prière et de ma disponibilité
M. l’abbé VASSEUR Matthias, curé +




Homélie :


Que se passe-t-il ? Quels sont ces évènements que nous sommes en train de vivre ? En Îles de France, les messes dominicales sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, chez nous, la limite de 100 personnes est appliquée et il est recommandé aux personnes de plus de 70 ans de rester chez elle sans pour autant manquer au précepte dominical. Par-delà ces dispositions ecclésiales, c’est toute la société qui, d’un seul coup, semble presque s’effondrer.
Une question que nous pouvons recevoir c’est peut-être ce que cette crise nous révèle de nous-même, de notre société. Aujourd’hui, un éternuement est signe de maladie contagieuse qui rappelle à l’homme qu’il ne fait que passer sur cette terre. Non pas à cause de quelques choses d’énormes mais à cause de quelques gouttelettes semées au vent. Ainsi, aujourd’hui, l’humanité semble reprendre conscience que la mort fait partie de la vie et que la vie est en elle-même particulièrement fragile. De tous temps, les épidémies ont parcouru le monde, la peste à Marseille en fut un exemple des plus dramatiques mais depuis longtemps, nous étions épargnés grâce à notre système de santé et notre richesse alimentaire mais tout ceci est balayé. Et cela doit nous inviter à retrouver une plus grande compassion pour tous ceux qui vivent dans des pays moins riches que le nôtre et qui vivent cette dramatique réalité beaucoup plus souvent que nous. Un prêtre africain avait cette expression : la vie de l’africain est dans la main de Dieu. Marquant ainsi combien cette vie fragile qui est notre lot à tous ne doit trouver comme unique pilier que Dieu Lui-même. Car il nous faut nous le rappeler et les évènements nous y invitent, la valeur de notre vie se trouve dans l’éternité. Dire cela ce n’est pas de la méthode Coué pour se dire que tout va bien même si tout semble tourner au drame, non, c’est retrouvé dans la Foi notre véritable identité, c’est ressaisir combien le Salut obtenu par le Christ demeure la voie de la vie véritable. Cela ne signifie pas non plus que notre vie d’ici-bas n’aurait pas d’importance mais que l’importance de notre vie se mesure à l’aune de l’éternité et donc à l’aune de notre capacité à accueillir pleinement l’amour dont Dieu nous comble.
Ainsi, ne considérons pas que cette épidémie serait une punition divine car rappelons-nous que le Seigneur ne veut pas la mort du méchant mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Considérons bien plus que cette épidémie nous remet à notre place, nous rappelant que la mort appartient à toute vie, que le Salut chrétien est offert à tous si tant est que tous l’accueillent au plus profond de leur être. Ne considérons pas non plus que les dispositions qui sont et qui seront prise par notre Archevêque seraient empreint d’un manque de Foi, rappelons-nous que la prudence demeure une vertu qui nous invite à la charité envers les plus faibles dont nous sommes peut-être sans forcément le savoir. Nous ne sommes pas plus fort qu’un petit virus !!! Et si la Foi nous assure de la présence, du soutien et de la grâce du Christ Sauveur c’est d’abord quant à notre avenir éternel. En ce sens, comme nous le rappelait le Seigneur Jésus au désert en réponse au démon : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ». Ainsi, vu que ce n’est pas la Foi qui est visée par les dispositions prises au niveau étatique, il convient, en toute prudence et charité, de respecter les indications données par notre Archevêque dans un mouvement de soumission filiale et de confiance sereine. Notre Archevêque reçoit la grâce pour guider le troupeau, dont nous sommes, particulièrement dans l’adversité alors, si nous avons confiance en Dieu, ayons aussi confiance en lui.
Quoi qu’il arrive, quoi qu’il advienne, gardons pour nous même l’adage africain, remettons notre vie entre les mains de Dieu par la prière fidèle et confiante, par une charité inventive en ces temps difficiles. Remettons notre vie entre les mains de Dieu, aujourd’hui et toujours même lorsque le virus sera chassé car c’est bien là que doit se trouver notre vie, entre ses mains à Lui. Amen.

12 Mars - 2ème Dimanche de Carême


Le récit de la transfiguration marque les esprits dans la manifestation visible de la divinité du Christ. Cette théophanie porte l’affirmation que le Christ n’est pas un sage aussi honorable serait-il, que le Christ n’est pas un réformateur ou bien encore un révolutionnaire, le Christ est vrai homme et vrai Dieu et en ce dimanche, son humanité transpire de sa divinité, en ce jour, la gloire divine se donne à contempler. Et cet évènement visible est encore accentué par l’appel impérieux de Dieu le Père, appel à écouter Dieu le Fils, Dieu fait homme, appel à écouter le Christ.
Et si nous entendons ce récit de la transfiguration en ce deuxième dimanche de Carême c’est pour nous rappeler quelles doivent être les fondations de notre carême mais aussi plus largement, plus essentiellement, quelles doivent être les fondations de nos vies. Et ces fondations reposent sur un unique pilier qu’est celui de la reconnaissance dans la Foi de la personnalité du Christ, dans la Foi en la divinité du Christ qui permet notre rédemption et c’est cette Foi sereine et certaine qui nous conduit à être attentifs, à écouter la Parole que le Seigneur nous adresse et qui traverse les siècles portée par l’Eglise à écouter la Parole que le Seigneur nous adresse et à la mettre en pratique en nos vies.
Car si le Christ est notre unique fondation, notre unique pilier, nous sommes tous appelés à vivre de ce mystère de la transfiguration et il nous faut nous rappeler que nous sommes tous appelés à être transfiguré, transfiguré non par nos efforts ou notre volonté, mais transfiguré par l’acceptation toujours plus entière, toujours plus radicale du Christ Lui-même, nous sommes tous appelés à transpirer le Christ. Et si nous considérons les saints qui peuplent l’histoire de l’Eglise, nombreux sont ceux qui ont vécu cette réalité, nombreux sont ceux qui, par leurs simples présences, permettaient la présence de Dieu tout simplement parce que Dieu habitait leurs vies, habitait leurs cœurs et leurs âmes. Et c’est bien en ce sens que ce que nous donnons à voir de nous-même est un témoignage, notre manière de vivre et d’être est un témoignage et ô combien il nous faut redouter le fait d’être des contres témoignages, combien il nous faut redouter que, par notre faute, certains puissent se détourner du Christ.
Alors attachons-nous à vivre du Christ, à être transfiguré par sa grâce, à être porteur de la joie du Christ, de la paix divine, d’une Foi ardente et contagieuse. Et il nous faut encore le réentendre, cette transformation de nos vies, de nos personnes n’est pas d’abord le fruit d’un volontarisme ou d’efforts surhumains, la transfiguration de nos vies c’est bien le Christ qui l’opèrera si nous le laissons faire. Rappelons-nous à ce sujet ce que disait Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, et recevons pour notre méditation de ce dimanche ce que cette grande sainte, cette docteur de l’Eglise écrivait :
« Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d’un léger duvet. S’envoler comme les aigles, n’est pas en son pouvoir.  Le petit oiseau ne va pas même s’affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil; rien ne saurait l’effrayer, ni le vent, ni la pluie et si de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours.
Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se dérobe à sa foi ! Jésus, jusqu’à présent je comprends ton amour pour le petit oiseau, puisqu’il ne s’éloigne pas de toi…mais je le sais, et tu le sais aussi, souvent, l’imparfaite petite créature tout en restant à sa place se laisse un peu distraire de son unique occupation.
Il prend une petite graine à droite et à gauche court après un petit ver… puis rencontrant une petite flaque d’eau il mouille ses plumes à peine formées, il voit une fleur qui lui plaît, alors son petit esprit s’occupe de cette fleur… enfin, ne pouvant planer comme les aigles, le pauvre petit oiseau s’occupe des bagatelles de la terre. Parfois il est vrai, le cœur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire qu’il existe autre chose que des nuages qui l’enveloppent ; c’est alors le moment de la joie parfaite pour le pauvre petit être faible.
Oh ! Jésus, que ton petit oiseau est heureux d’être faible et petit, que deviendrait-il s’il était grand ? S’il était grand, jamais il n’aurait l’audace de paraître en ta présence, de sommeiller devant toi.. oui, c’est là encore une faiblesse du petit oiseau lorsqu’il veut fixer le Divin Soleil et que les nuages l’empêchent de voir un seul rayon; malgré lui ses petits yeux se ferment, sa petite tête se cache sous la petite aile et le pauvre petit être s’endort, croyant toujours fixer son Astre Chéri. À son réveil, il ne se désole pas. Son petit cœur reste en paix, il recommence son office d’amour, il invoque les Anges et les Saints qui s’élèvent comme des Aigles vers le Foyer dévorant, objet de son envie et les Aigles prenant en pitié leur petit frère, le protègent, le défendent et mettent en fuite les vautours qui voudraient le dévorer.
[Et Toi Jésus] Caché sous l’apparence d’une blanche hostie, Aigle éternel, tu veux me nourrir de ta divine substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerais dans le néant si ton divin regard ne me donnait la vie à chaque instant… Ô Jésus ! Laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie…  Comment veux-tu devant cette folie, que mon cœur ne s’élance pas vers toi ?
Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses… et ma folie à moi, c’est d’espérer que ton Amour m’accepte comme victime… Ma folie consiste à supplier les Aigles mes frères de m’obtenir la faveur de voler vers le Soleil de l’Amour avec les propres ailes de l’Aigle divin…
Aussi longtemps que tu le voudras, ô mon Bien-Aimé, ton petit oiseau restera sans forces et sans ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi, il veut être fasciné par ton regard divin, il veut devenir la proie de ton Amour… Un jour, j’en ai l’espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau et remontant avec lui au Foyer de l’Amour, tu le plongeras pour l’éternité dans le brûlant Abîme de Cet Amour auquel il s’est offert en victime… »
Alors laissons-nous emporter par l’Aigle divin, laissons-nous emporter par le Christ, ne cherchons pas à nous transfigurer mais laissons-le Christ nous transfigurer et cela en gardant nos âmes aux côtés du Seigneur, en l’aimant, en le priant, en le recherchant, en vivant avec Lui.
Amen.

1er Mars - 1er Dimanche de Carême


En ce dimanche, laissez-moi, avec vous, ressaisir l’unité des textes que nous livre la liturgie de ce week-end. Et pour cela, laissez moi vous pouvez la question est-ce que Dieu est bon ? La bonté de Dieu est bien ce qui qualifie particulièrement l’être divin. Mais si maintenant nous nous interrogeons pour savoir si l’homme est bon ? Et bien nous aurions tous assez d’humilité et de réalisme pour reconnaître que l’homme est capable du meilleur mais il est aussi capable du pire. Et pourtant Dieu a créé l’homme, comment se peut-il que de la bonté infinie de Dieu jaillisse une créature et bonne et mauvaise ? Si vous avez un pot de peinture jaune, tout ce que vous pourrez créer sera en jaune, ainsi, tout ce qui doit jaillir de la bonté créatrice qu’est Dieu est totalement bon pourtant l’homme ne l’est pas… C’est à cette constatation que répond le livre de la Genèse particulièrement en ce passage qui nous est livré en ce dimanche. Car oui, même si le livre de la Genèse n’est pas un reportage à l’épaule, il demeure ce récit mythologique qui nous livre la vérité existentielle de notre humanité. Ainsi, Adam et Eve ont été créé totalement bon mais ils ont aussi été créé avec le libre arbitre, avec la capacité de choisir. Et Satan, cet ange déchu qui lui aussi a été créé totalement bon et avec un libre arbitre mais qui s’est opposé à Dieu au point de devenir l’opposé de Dieu. Satan va conduire Adam et Eve à s’élever eux même contre Dieu. En effet, le péché originel, tel que nous l’appelons est certes un péché de désobéissance mais plus foncièrement il est un péché d’orgueil, un péché d’opposition à Dieu. La phrase de Satan, la phrase du serpent : « vous serez comme des dieux » synthétise toute l’essence de ce péché des origines. Et en s’opposant à Dieu, Adam et Eve se sont volontairement coupé de Lui en posant un acte négatif d’une valeur infinie.
Et si nous maintenant, nous nous interrogeons pour savoir si nous pouvons, pour racheter ce péché des origines d’une valeur négative infini, si nous pouvons poser un acte d’une valeur positive infini et bien nous serions contraints de reconnaître que nous ne le pouvons pas, tous les actes que nous posons ont nécessairement un début et une fin. Ainsi Adam et Eve, et l’humanité après eux ne peut pas rétablir l’amitié originelle avec Dieu. Et c’est ici que se manifeste toute la bonté de Dieu en notre encontre.
Car c’est parce que nous n’avons pas la capacité de racheter le péché originel en vue de retrouver l’amitié divine, parce que nous ne pouvons pas poser un acte d’une valeur positive infinie que Dieu s’est fait homme en Jésus Christ. Dieu s’est fait homme en Jésus Christ afin de permettre au Christ qui est pleinement Dieu de poser un acte positif d’une valeur infinie, afin de permettre au Christ qui est pleinement homme d’appliquer ce rachat à l’ensemble de l’humanité qui se confie à Lui. C’est en ce sens que Dieu Lui-même est venu régler la dette du péché et cela en témoignant jusqu’à son dernier souffle de l’Amour infini de Dieu afin de conduire l’humanité à accepter et à vivre de cet Amour divin. C’est ce dont témoigne St Paul en la deuxième lecture. Et le Christ a témoigné de l’infini amour de Dieu par sa passion et par sa mort ; par sa résurrection le Christ nous manifeste que nous sommes faits pour retrouver éternellement l’amitié divine, la béatitude.
Et c’est par le bain du baptême que l’humanité se place sous l’étendard du Christ, se dispose à vivre de se rachat opéré par le Christ. Mais nous le savons, le combat continue même après le baptême et les tentations du Christ le manifeste bien. Même après le baptême demeure ce combat contre nous même, contre notre nature orgueilleuse fruit du péché originel, combat contre le tentateur c'est-à-dire contre Satan et tous les esprits démoniaques qui poursuivent leur œuvre d’opposition à Dieu. Et surtout, ne faisons pas mentir l’Evangile et le Christ en considérant que le Diable, les démons, et l’enfer ne seraient que des illusions, c’est une réalité qui dépasse certes l’ordre appréhendable d’une manière primaire mais qui demeure vrai. Cependant, rappelons-nous toujours que le Christ demeure vainqueur comme nous le rappelle l’évangile de ce dimanche et nous savons alors qu’en Lui, qu’en nous abandonnant totalement à Lui nous sommes également vainqueurs du mauvais et du péché.
            Dès lors, en ce 1er Dimanche du temps de Carême, ressaisissons combien nous avons besoin d’être sauvé par le Christ, que nous avons besoin de sa grâce pour lutter contre le péché en nos vies, que nous avons aussi la nécessité de manifester au monde qu’il court à sa perte en rejetant le Christ qui est l’unique sauveur. Ainsi, avançons dans ce combat contre nous-même et contre l’Adversaire avec les armes de la prière, du jeûne et de la pénitence, avançons aussi en ayant souci de notre mission de permettre au plus grand nombre de vivre dès maintenant de la grâce salvifique du Seigneur en vu d’être établi dans la béatitude. Voilà notre Foi, voilà notre combat, voilà notre mission.
Amen.

2 Février - Fête de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus


« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime », en entendant cette parole du Seigneur en ce jour, nos esprits ne peuvent que se transporter à quelques pas de cette chapelle pour rejoindre le lieu de l’assassinat de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus. Ce lieu qui témoigne certes de la douleur et de la mort, qui témoigne également de la haine de certains contre Dieu et ceux qui Le servent mais ce lieu résonne encore des ultimes paroles de la bienheureuse : « Je lui pardonne pour l’œuvre ».
Alors certes, ces dernières paroles sont déjà bien inaudibles pour le monde assoiffé de vengeance. Pardonner à la main qui me tue, voilà bien là une folie aux yeux du monde qui s’accroche à la vie en pensant ainsi atteindre les sources de la fontaine de jouvence. Mais pour nous, en étant porté par les Paroles même du Seigneur nous pouvons voir plus loin et saisir, dans un réalisme vrai quant à la nature de notre existence humaine destinée à l’éternité bienheureuse, nous pouvons saisir l’enracinement de ce pardon. « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux », cet appel que le Seigneur nous adresse à tous et à chacun prend toute sa profondeur aujourd’hui dans ces dernières paroles de la bienheureuse. Essayons ensemble d’emprunter ce chemin pour nous laisser nous aussi irradier par la grâce.
Porté par la Foi, nous le savons, notre vie d’ici-bas n’est que le tremplin vers l’Eternité, notre vie toute entière ne trouve son sens véritable que dans cette recherche permanente de l’union à Dieu, dans l’offrande de notre être à la présence divine. Et alors que nous rentrons dans ce temps du Carême nous retrouvons ici toute la portée de ce temps liturgique qui doit nous aider à nous abandonner entre les mains de Dieu, nous abandonnant nous même pour laisser toute la place au Seigneur. La Bienheureuse le dit avec force en écrivant : « Sacrifions tout, détruisons tout, écartons tout ce qui gêne l’union intime de nos âmes avec Jésus ! Il en coûte, mais il en coûte encore plus de sentir un mur entre le Bien-Aimé et nos pauvres âmes. Plus rien que Jésus ». Quel magnifique écho à ce cri de Ste Thérèse d’Avila : « Dieu seul suffit ».  Et prenons au sérieux ces paroles : plus rien ! que Jésus ! c'est-à-dire que tout devient second par rapport à Dieu, tout, même notre propre vie que nous recevons d’ailleurs de sa grâce. Et nous voyons là s’opérer un formidable changement de référentiel, nous percevons combien la vie du monde est bien éloignée de la vie de la Foi car la Foi nous donne comme unique trésor, comme unique objet de nos désirs, comme unique fin de notre existence le Seigneur Jésus.
Et vous mes biens chères sœurs, vous nous rappelez cela, séparé du monde que vous portez dans vos prières vous cherchez toujours plus à laisser toute la place au Christ. Et par votre vie vous nous rappelez quel doit être notre vie à tous car c’est bien chacun d’entre nous qui est appelé sur ce chemin, ce chemin de sainteté et de conversion qui demeure un combat. Combat contre nous même, contre notre nature blessée marquée par le péché, combat contre notre orgueil qui nous fait nous illusionner sur nous même en nous faisant croire à notre autosuffisance. Et ne pensons pas que ce combat ne fut pas aussi celui des saints, ne fut pas aussi celui de la bienheureuse Mère Marie de Jésus. Ce combat en faveur du Christ en chacune de nos vies il nous concerne nous tous et la bienheureuse en laisse transparaître une bribe au sujet du sacrement de la confession lorsqu’elle écrit : « Je me confesse à peu près tous les quinze jours […] Croiriez-vous que j’ai, plus que jamais mes vieilles répulsions pour le confessionnal ? C’est une vraie tentation que j’ai la lâcheté de ne pas vaincre, reculant le pas quand il me coûte trop à faire. Voilà un premier point à réformer ; mais il n’est pas commode, car il est impossible de dépeindre mes répugnances ». Ainsi oui, ce combat contre soi-même habite chaque âme humaine mais ne nous égarons pas en pensant qu’il nous faudrait compter sur nos pauvres forces, ce serait encore tomber dans l’illusion de notre soi-disant puissance. Non, ce n’est pas nous qui devons régner sur nous même, mais nous devons permettre au Christ de régner sur nous ! Et comme l’écrit encore la Bienheureuse citant Ste Marguerite Marie : « assurons-nous que, si nous lui sommes fidèles, nous ne manquerons de secours que lorsque Lui-même manquera de puissance ». Ainsi, même et peut-être surtout en notre conversion, comptons uniquement sur le Christ.
C’est en étant uni toujours plus radicalement au Christ que nous lui permettrons de régner sur nos âmes et nos vies et que nous nous laisserons porter sur le chemin de la sainteté ; c’est en étant uni toujours plus radicalement au Christ que la charité divine embrasera nos âmes d’amour et de pitié pour toutes les âmes errantes de notre temps ; c’est en étant uni toujours plus radicalement au Christ que nous souffrirons avec Lui des offenses injustes qu’Il subit ; c’est en étant uni toujours plus radicalement au Christ que nous pourrons vivre en chaque instant : Plus rien ! Que Jésus !
Amen.

23 Février - 7ème Dimanche du Temps Ordinaire


En entendant l’évangile de ce dimanche, il nous faut tout d’abord nous rappeler que la fameuse loi du talion donnée par Dieu au peuple d’Israël, le fameux œil pour œil, dent pour dent, est déjà un progrès en ce sens ou cette loi du talion régule la violence et évite l’escalade. Cette loi du talion est donc une première avancée morale pour l’humanité. Mais, comme le Seigneur nous le dit par ailleurs, le Seigneur Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la loi et nous en avons ici un exemple. En effet, le Seigneur n’aboli pas cette loi du talion mais Il invite à la dépasser, à la dépasser et cela par l’amour. C’est en ce sens que nous recevons cette nouvelle Loi : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ».
Et si nous prenons le temps de vraiment considérer cet appel du Seigneur à l’amour des ennemis nous pouvons percevoir combien nous sommes bien loin d’une vision romantique de l’amour, nous sommes bien loin des fleurs bleues où des contes à l’eau de rose. Aimez vos ennemis, il n’y a certainement rien de plus exigeant que cela, rien qui ne touche au plus intime de notre être et qui répugne à notre nature bien plus portée à la vengeance qu’au pardon et encore moins qu’à l’amour.
Mais là encore, rappelons-nous que ce que le Seigneur nous demande, c’est ce que le Seigneur est en Lui-même et que c’est donc aussi ce que le Seigneur vit. Oui, Dieu Lui-même aime ses ennemis. Et heureusement car nous sommes parfois de ses ennemis du Seigneur lorsque nous ne permettons pas à sa grâce d’irradier nos vies, lorsque nous le chassons de notre quotidien, lorsque nous faisons tout simplement œuvre de péché. Alors bien sûr me direz-vous, il y’a plusieurs degrés d’inimitié, plusieurs catégories d’ennemis. C’est vrai. Mais il n’empêche que Dieu malgré nos infidélités continue à nous aimer car ce qui porte la relation de Dieu à notre encontre c’est l’amour et non une vision comptable de nos mauvaises actions. Dieu nous aime et parce qu’Il nous aime Il est enclin à nous faire miséricorde alors que nous ne méritons pas sa miséricorde. Et rappelons-nous le plus bel exemple de la vie du Seigneur Jésus qui manifeste ce pardon de Dieu pour ses ennemis, rappelons-nous que le Seigneur Jésus cloué sur la croix a pardonné à ses bourreaux : « Père pardonne-leur ».
Et bien il doit en être de même pour nous envers nos ennemis. Tout comme le Seigneur, nous sommes invités à faire œuvre de miséricorde. Et même si la miséricorde n’empêche pas la justice, la miséricorde la dépasse. Nul doute que cela est bien le plus difficile à vivre mais c’est bien là, dans cet amour inconditionnel que s’enracine notre Foi que doit se vivre notre Foi. Et il y’a un exemple marseillais qui nous est donné en cette semaine. En effet, nous allons fêter la Bienheureuse Mère Marie de Jésus la fondatrice du monastère de la Serviane. Cette Bienheureuse fut assassinée dans le jardin du monastère par le jardinier anarchiste et ses derniers mots furent : « Je lui pardonne ». Ayons donc à cœur de vivre pleinement de la Foi et faisons œuvre de miséricorde envers nos ennemis. Combien de famille, combien de couple se déchirent à cause d’un pardon refusé, combien d’âme s’aigrisse sur une douleur qu’on leur a infligé par appétit de vengeance…
Alors prenons le temps en cette eucharistie, prenons le temps de considérer nos ennemis, de quelques degrés qu’ils soient, grands ou petits, et demandons au Seigneur la force de leur pardonne et surtout, demandons Lui la force de les aimer.
Amen.

16 Février - 6ème Dimanche du Temps Ordinaire


Bien chers amis, recevons avec gravité la Parole du Seigneur que nous venons d’entendre : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux ». Il nous faut prendre au sérieux cette parole car c’est bien le Ciel que nous désirons, c’est bien la vie en Dieu qui constitue le but essentiel de notre existence d’ici-bas, l’objet premier de notre pèlerinage sur cette terre.
Et si l’expression : « si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens » pourraient nous sembler quelque peu obscur, le Seigneur, par les exemples qu’Il nous donne, nous permet d’en saisir le sens.
Mais avant d’aller plus loin, rappelons-nous que la vertu de justice consiste à rendre à chacun selon son dû. Et si le Seigneur nous parle de la justice des pharisiens c’est bien parce que la justice concerne également le culte que nous devons rendre à Dieu. Rendre un culte au Seigneur cela appartient à la vertu de justice. Mais les pharisiens étaient remarqués, et le Seigneur Jésus s’en fait l’écho dans de nombreuses pages d’évangiles, les pharisiens étaient attachés presque exclusivement à une pratique extérieure de la Loi. C'est-à-dire que les pharisiens se considéraient juste parce qu’ils faisaient ce que la loi juive leur indiquait. Mais cette attitude extérieure, ces actions extérieures de dévotions n’étaient pas accomplies en étant porté par le désir premier de plaire à Dieu. Voilà désigné la fameuse hypocrisie des pharisiens qui paraissent juste extérieurement mais ne le sont pas intérieurement. Gardons toujours à l’esprit la distinction entre l’être et le paraître.
Ceci étant dit, le Seigneur Jésus ne nous invite pas à rejeter cette justice des pharisiens mais Il nous demande de la dépasser. Cette distinction est importante car parfois le chrétien peut avoir la tentation d’évacuer la loi  en se disant que Dieu est Amour et donc la loi n’a plus de sens. Cette vision des choses ne suit pas la Parole du Seigneur de ce dimanche et, par ailleurs, il est souvent oublié que l’Amour a un visage, une identité et donc des règles. Dieu n’est pas informe, son Amour n’est pas informe et donc notre relation à Dieu qui est Amour n’est pas informe.
Mais alors, tout en gardant la Loi, non plus la loi juive des pharisiens mais la loi du Christ et de l’Eglise, comment dépasser la justice des pharisiens ?
Nous l’avons bien compris, faire pour faire, cela n’a qu’un sens extérieur qui peut rassurer notre ego, qui peut même parfois nous faire briller en face des autres qui remarqueront notre dévotion, mais tout cela est trompeur car ces actes ne seraient pas posés pour Dieu mais pour nous même ou pour briller. Ainsi, pour nous, il nous faut toujours chercher à agir d’abord pour Dieu, en sa faveur, en faveur de sa présence en nos vies, en faveur de notre Amour pour Dieu. C’est notre Amour de Dieu qui doit porter notre agir. Nous devons donc respecter la Loi du Christ et de l’Eglise mais non par obligation mais par Amour, avec cet attachement du cœur qui nous conduit à trouver nos délices dans la Loi à cause du chemin vers Dieu qu’elle balise.
Et à ce moment-là, l’orgueil est chassé pour laisser place à une humilité vraie qui nous place à la suite de Dieu et non plus face aux autres ou à nous même. Suivre une Loi que nous recevons, cela fait appelle à l’humilité, la suivre par Amour voilà notre être chrétien.
Et si cela concerne d’une manière particulière toute notre vie spirituelle, considérons également que c’est notre vie toute entière qui doit être gouverné avec ce même principe comme nous l’enseigne par ailleurs St Paul : « Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes : vous savez bien qu’en retour vous recevrez du Seigneur votre héritage. C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez ».
Ainsi, ayons cette habitude de porter notre regard sur ce que nous faisons pour considérer pourquoi nous le faisons, ou bien plutôt pour qui. Et si Dieu est absent de nos motivations alors, réajustons notre action afin qu’elle soit tournée d’abord vers le bon Dieu et demandons souvent au Seigneur de nous aider à discerner sa volonté à Lui sur ce que nous envisageons de faire dans toutes les composantes de nos vies car le regard divin nous fera parfois, et peut-être souvent, considérer que ce que nous faisons n’est pas pour la gloire de Dieu, n’est pas pour notre bien, n’est pas conforme à la Charité, n’est pas en adéquation avec notre Foi.
Alors bien chers amis, ordonnons notre vie afin que notre vie toute entière soit tendue vers le Ciel, portée par la grâce, enracinée dans la miséricorde et brulante de Foi et de Charité.
Amen.

9 Février - 5ème Dimanche du Temps Ordinaire


En ce dimanche, quelle joie que de pouvoir recevoir la Parole de Dieu qui nous dit qui nous sommes. En effet, nous l’avons entendu, le Seigneur nous dit que nous sommes le sel de la terre, que nous sommes la lumière du monde. Et il nous faut recevoir toute la signification de ces deux appellations.
Tout d’abord nous sommes le sel de la terre. Le sel c’est cet élément que nous utilisons habituellement et qui a deux propriétés essentielles à savoir que le sel déploie la saveur de nos bons petits plats et le sel est également ce qui conserve comme nous l’apprend la pratique de la salaison. Ainsi, nous devons être de ceux qui révèlent la saveur de la vie par la proclamation de la Bonne Nouvelle du Salut, de l’Amour de Dieu. Car une vie sans Dieu est une vie sans perspective qui, dans l’inconsistance du temps qui passe et de la mort réduit la vie à n’être qu’une farce dramatique. Mais ce n’est pas la vie car Dieu est là, car Dieu demeure Celui qui est à l’origine de toute chose et peut-être surtout Celui qui se soucie de nous par amour, Celui qui désire nous donner accès à la béatitude éternelle. Et il nous revient à nous qui vivons dans la grâce de la Foi d’annoncer ce qu’est la vie. Et notre parole elle ne doit pas être un dilué de la vérité de la Foi, nous ne pouvons pas, sans être gravement coupable, proposer aux hommes une autre Parole que celle du Christ et de l’Eglise. Nous ne sommes pas notre propre témoin mais nous sommes les messagers de Dieu, de ce message que Dieu nous délivre, qui nous dépasse mais qui demeure l’unique vérité, l’unique Parole éclairée et déployée par notre sainte mère l’Eglise. C’est bien en ce sens qu’il nous faut constamment approfondir notre Foi, creuser le mystère de la Révélation, la Révélation qui use de ces deux canaux que sont les saintes Ecritures et la Tradition de l’Eglise. Ne soyons pas des brigands de la Foi mais demeurons les fidèles messagers du Christ pour les hommes d’aujourd’hui. Dès lors, nous ne pouvons être le sel de la terre que si nous vivons de la Foi en étant attaché à l’unique vérité du Christ et de l’Eglise et nous savons combien cela est exigeant. Mais cette exigence ne doit pas paralyser notre témoignage car nous le savons, le Seigneur Esprit Saint est Celui qui nous donnera les mots, qui nous donnera la manière de rendre ce témoignage de la vraie Foi. Et c’est cette Bonne Nouvelle du Christ par l’Eglise qui fera œuvre de salaison en ordonnant les hommes au salut et à l’éternité.
Et le Christ nous dit également que nous sommes la lumière du monde. La nature de la lumière c’est d’émettre sa clarté partout où elle est portée et de forcer les ténèbres à disparaître. Or ces ténèbres sont celles du péché, la lumière est donc signe de la grâce et de la miséricorde. Bien sûr, nous ne pouvons être la lumière du monde que si nous sommes unis à L’unique Lumière qui est le Christ, unis à Lui dans la Foi, dans une vie où Dieu a la première place. Mais notre témoignage de Foi ne doit pas devenir un couperet qui blesserai et condamnerai mais il doit être porteur de cette douceur, de cette douce chaleur de la lumière du matin qui réchauffe en douceur. C'est-à-dire que notre témoignage de Foi s’il doit être ancré dans la Vérité doit être également paré de charité, de miséricorde, de douceur. Voilà bien là notre mission. Cette mission d’annonce que nous ne pouvons pas garder sous le boisseau, que nous ne pouvons cacher mais que nous devons manifester par nos paroles, et par notre vie.
Ainsi, en ce dimanche, le Seigneur nous rappelle tout d’abord quelle est notre richesse. En vivant de la Foi, en vivant dans l’amitié avec le Christ, dans la fidélité à l’Eglise notre mère, dans la grâce, nous sommes le sel de la terre, nous sommes la lumière du monde. Mais si nous sommes comblés par Dieu présent en nos cœurs, en nos âmes et en nos vies, nous avons également la nécessité de témoigner, d’annoncer Dieu qui nous fait vivre. Alors, avant tout, rendons grâce au Seigneur pour le don de la Foi, invoquons sa miséricorde pour notre manque de zèle en notre vie spirituelle, en notre quête de la Vérité qu’est le Christ, et malgré notre faiblesse, malgré nos inconséquences, demandons au Seigneur la force de demeurer ses témoins fidèles dans notre monde d’aujourd’hui. Nous sommes le sel de la terre, ne nous affadissons pas ! Nous sommes la lumière du monde, ne nous cachons pas !
Amen.

2 Février - Chandeleur


En entendant la Parole de Dieu, nous pouvons tout à fait nous interroger au sujet de l'origine de cette scène. En effet, cet épisode de la vie du Seigneur Jésus est provoqué par l'obéissance de St Joseph et de la Très Sainte Vierge Marie, obéissance par rapport aux prescriptions de la Loi porté par la livre de l'Exode et par le livre du lévitique. En effet, d’après la loi juive, après l'accouchement, la femme doit se rendre au temple pour être purifiée et tout premier né doit être présenté au Seigneur. L'obéissance aux prescriptions de la Loi divine est, bien entendue, toujours bonne mais dans le cas de la Vierge Marie, elle qui est l'immaculée conception, elle n'a pas besoin d'être purifiée et quant au Seigneur Jésus inutile de dire qu'Il n'a pas besoin d'être présenté à Dieu car sinon on présente Dieu à Dieu. Dès lors, comment recevoir cet épisode de la vie du Seigneur si ce n’est qu’à travers lui, le Seigneur nous rappelle combien il nous faut, nous aussi, obéir aux commandements divins qui certes diffèrent de ceux de la Loi juive mais qui doivent cependant charpenter notre être de Foi. La loi divine qui s'exprime également dans la Loi de l'Eglise notre mère qui est une Loi d'Amour qui nous dessine le chemin de la vie chrétienne.
Mais je voudrais m'arrêter davantage avec vous sur l'hymne de Syméon. Syméon était un homme de Foi qui attendait la réalisation de la promesse c'est à dire de la Parole de Dieu. Sa Foi le conduisait chaque jour au temple porté par la belle espérance. Sa vie toute entière était une recherche de Dieu. Et c'est bien là que nous le rejoignons en premier lieu. Nous aussi, nous devons être constamment en quête de Dieu, chacune de nos journées doit être porté par cette attention à Dieu, attention à ce que Lui veut plutôt qu'à ce que nous nous voulons, attention à ces motions intérieures de l'Esprit Saint qui nous invite à agir au-delà de nos prévisions, attention à la Parole de Dieu qui nous enseigne et qui nous guide.
Mais Syméon nous rappelle autre chose d'essentiel, de primordial. Voyant puis recevant le Seigneur Jésus, il exulte en disant : "maintenant tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix selon Ta Parole". Rendons-nous compte, Syméon nous dit, tout simplement, qu'il peut maintenant mourir. C'est à dire que la vie de Syméon n'était portée que par une seule réalité : la recherche de Dieu. L'ayant trouvé, sa vie peut s'arrêter car il a accompli l'objet de sa vie. Et bien Syméon nous rappelle à tous ce qui doit qualifier notre vie, non pas une part de notre vie mais notre vie toute entière à savoir : la recherche de Dieu jusqu'à la vision Die, vision qui pour nous s'établira dans le Royaume des Cieux ; cela doit qualifier notre vie !
Pourquoi sommes-nous ici-bas sur cette terre ? notre vie professionnelle prendra fin avec la retraite, notre maison même si elle nous survie finira comme un tas de pierre, toutes les réalités matérielles sans parler des financières s'évaporeront dans leurs inconsistances. Et notre famille me direz-vous. Et bien notre famille elle ne trouve elle aussi son sens que dans l'amitié divine, dans l'Eternité. Que vous ayez des enfants brillants ou non, qui réussissent ou non qu'importe car cela est éphémère, que vous ayez des enfants qui vivent de Dieu voilà ce qui est essentiel. Nous sommes faits pour Dieu et uniquement pour Lui. Alors oui, Dieu seul suffit comme nous l’enseigne Ste Thérèse d’Avila, Dieu SEUL suffit car Dieu demeure l'unique essentiel. Ainsi, il nous faut vivre en compagnie du Christ, vivre en compagnie des saints et des anges c'est à dire leur donner une place véritable en nos vies. Mais attention, il ne nous faut pas accueillir le Christ mais nous laisser accueillir par Lui car ce n'est pas le Christ qui nous suit mais nous qui devons suivre le Christ ; il ne nous faut pas accueillir la Vierge Marie mais laisser son intercession nous rejoindre afin de lui laisser la guidance de nos vies, de même avec les saints et les anges. Ce n'est pas nous qui allons à Dieu mais nous laissons Dieu faire irruption dans nos vies jusqu'à Lui laisser toute la place, j'ai bien dit toute la place.
Et lorsque nous vivrons véritablement cela, et bien, nos autres activités ne seront plus les nôtres mais celle de Dieu à qui nous nous serons abandonnés. Et là, en ce sens, vous voulez être un bon père de famille et bien laissez Dieu l'être par vous et quelle joie pour l'enfant de voir transparaître en son père terrestre son Père céleste. Vous voulez être une bonne mère et bien laissez la Vierge Marie l'être à travers vous. Vous voulez être un bon chef d'entreprise juste dans l'ordre humain et commercial, et bien laissez le Christ gérer à travers vous... etc.… vous l'aurez compris, quelle que soient les activités de notre vie nous ne perdons rien en les abandonnant entre les mains de Dieu.
Vidons-nous de nous-même, de notre suffisance et laissons le Seigneur régner sur nos vies en nous laissant emporter par sa présence, son Amour et sa grâce et alors nous aussi, nous partirons en paix vers la maison de Dieu.
Amen.

26 Janvier - 3ème Dimanche du Temps Ordinaire - Dimanche de la Parole de Dieu


Notre St Père, le Pape François, a voulu que le troisième Dimanche dans lequel nous sommes, soit celui de la Parole de Dieu. Et, si le Pape l’a voulu, c’est bien pour nous permettre de ressaisir, particulièrement en ce dimanche, la place essentielle que doit avoir la Parole de Dieu dans chacune de nos vies. Pourquoi ? Et bien tout simplement par ce que c’est la Parole de Dieu c'est-à-dire que ce n’est pas un livre de sagesse, un roman ou un conte philanthropique, non c’est la Parole de Dieu, Dieu nous parle en sa Parole. Et notons au passage, que Dieu nous parle en sa Parole et non pas en son livre car nous ne sommes pas une religion du livre mais bien la religion de la Parole, Parole vivante, Parole portée par Dieu, par le Christ hier, aujourd’hui et demain.
Dès lors, en prenant cette réalité de la Parole de Dieu au sérieux, nous ne pouvons pas faire comme si Dieu se taisait, Dieu nous parle à tous et à chacun et cela, par sa Parole, sa Parole écoutée par une âme attentive et aimante, sa Parole reçue dans la grâce de l’Esprit Saint reçu le jour de notre baptême et de notre confirmation, sa Parole reçue aussi dans la grande Tradition de notre sainte mère l’Eglise qui nous empêche de sombrer dans des écueils d’interprétations erronées.
Dieu nous parle en sa Parole mais trop souvent nous ne lui permettons pas d’ouvrir la bouche et nous laissons notre Bible prendre la poussière sur une étagère, la considérant parfois comme un livre mystérieux, comme un livre compliqué bien plus difficile à lire que Gala ou point de vue image du monde. C’est vrai, la Bible est plus complexe que ces magazines, ce n’est pas bien dur me direz-vous, mais la complexité de la Bible se trouve non pas dans son vocabulaire, non pas dans son style d’écriture, la complexité de la Bible se trouve dans la réalité de conversion qu’elle possède. Car on ne peut lire la Parole de Dieu sans voir ce qui, dans chacune de nos vies, est appelé à grandir, à être sanctifié. Et c’est peut-être ce mouvement de changement, de sanctification qui fait peur le plus souvent. Alors, comme on ne veut pas bouger et bien on ne laisse pas le Seigneur nous parler. Mais cette manière de considérer la Parole de Dieu, cette manière de considérer notre propre conversion, est totalement erronée car cette manière oublie de considérer que la Parole de Dieu possède en elle-même un pouvoir de transformation car par en nous mettant véritablement à l’écoute de la Parole Dieu nous laissons Dieu nous venir jusqu’à nous, nous laissons l’être d’amour qu’est Dieu faire irruption dans notre vie et c’est alors que notre âme est appelée à suivre Dieu qu’elle aime, c’est alors que notre charité trouve un exemple dans la Charité même du Christ et se laisse embraser par la grâce de la présence divine, c’est alors que notre Foi se déploie pour avancer dans la considération amoureuse de l’être divin, c’est alors que notre Espérance trouve son but qui est celui d’être tout à Dieu qui est Amour. Ainsi, vous laurez compris, devenir un familier de la Parole de Dieu c’est en définitive devenir un familier de Dieu et n’est ce pas là notre vocation à tous que de devenir des familiers de Dieu.
Alors je nous propose tous et à chacun, que nous réservions une place à la Parole de Dieu en chacune de nos journées. Ne commençons pas par l’Ancien Testament, mais attachons-nous déjà au Nouveau Testament, aux 4 évangiles. Que chaque jour nous puissions prendre le temps de nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu dans le silence et le calme d’un moment privilégié. Dieu a quelque chose à nous dire, alors, surtout, écoutons-le !
Amen.

19 Janvier - 2ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », c’est par ces mots qu’au lendemain du Baptême du Seigneur, St Jean-Baptiste révèle la véritable personnalité du Seigneur Jésus. Certes, lors du baptême du Seigneur Jésus nous avons vu se manifester la Trinité Sainte, la voix de Dieu le Père résonna, le Seigneur Esprit Saint se manifesta sous la forme d’une colombe. L’identité du Christ se laissait quelque peu saisir mais se posait alors la question du pourquoi ? Pourquoi est-ce que Dieu le Fils s’est-il fait l’un de nous en la personne de Jésus ? Et bien c’est St Jean Baptiste qui nous en donne la réponse en nommant le Seigneur Jésus comme étant l’agneau de Dieu et en manifestant également sa mission, le Seigneur Jésus étant Celui qui enlève le péché du monde.
Mais pour recevoir toute la densité de cette nomination il nous faut revenir au chapitre douzième du livre de l’exode, il nous faut revenir à cet ordre donné par Dieu au peuple d’Israël alors détenu par Pharaon ; ordre antique de sacrifier un agneau sans tâche et sans défaut dont le sang appliqué sur les linteaux des maisons préserva du fléau mortifère. Cet agneau de l’exode est donc offert en sacrifice pour permettre de demeurer dans la vie, pour échapper aux griffes de la mort.
Et c’est bien en ce sens que le Christ est l’agneau car, nous le savons et St Jean-Baptiste le prophétise ainsi, le Christ va s’offrir pour permettre à la famille humaine de parvenir au salut. Et si le Christ a ce pouvoir, si le sacrifice du Christ a cet effet en faveur de l’ensemble de l’humanité c’est bien parce qu’Il n’est pas simplement figure d’un agneau quelconque mais bien parce qu’Il est l’agneau de Dieu, parce que Dieu se fait agneau pour nous, parce que Dieu s’offre librement en sacrifice afin de conduire l’humanité jusqu’à la béatitude. En effet, c’est parce que le Christ est pleinement homme qu’Il peut s’offrir en faveur de l’humanité et c’est parce qu’Il est pleinement Dieu que Son Sacrifice revêt une valeur infinie. C’est ainsi que l sacrifice du Christ s’opère une fois pour toute et pour tous.
De plus, St Jean-Baptiste précise que le sacrifice du Christ qui ouvre les portes du salut s’opère en enlevant le péché du monde ou, pour user de la prochaine formule du missel romain qui sera en vigueur en fin d’année, en enlevant les péchés du monde ou encore, comme le dira St Pierre en sa première épître, le Christ est bien Celui qui efface tous les péchés du monde (1P2). C'est-à-dire que le sacrifice de l’agneau de Dieu, le sacrifice du Christ, enlève la réalité de rupture entre l’homme et Dieu, cette rupture qui marque notre humanité depuis le péché d’Adam et Eve, cette rupture qui est portée par l’humanité dans ses propres œuvres, cette rupture qui marque également chacune de nos vies lorsque nous nous détournons de Dieu ; cette rupture c’est l’œuvre du péché.
Dès lors, grâce au sacrifice du Christ, le péché perd de son pouvoir puisqu’il est potentiellement racheté par l’unique sacrifice du Christ qui désire déverser sur l’ensemble l’humanité ses fruits de grâce et de miséricorde, ses fruits de salut.
Et nous le savons bien, cette nomination de St Jean-Baptiste elle est au cœur de chacune des célébrations eucharistiques, au cœur de la messe. En cet instant où le prêtre montre au peuple de Dieu l’hostie consacrée et, agissant comme St Jean-Baptiste, manifeste aux yeux du monde la réalité toute divine qui se cache sous une apparence commune. Cette hostie consacrée n’est plus simplement du pain mais cette hostie consacrée est Dieu, Dieu qui vient jusqu’à nous pour nous apporter le Salut. Et face à Dieu présent, nous reconnaissons ensemble que nous avons besoin d’être racheté par Lui : « Seigneur je ne suis pas digne de Te recevoir » et que nous comptons sur son Amour et sa Miséricorde : « mais dis seulement une Parole et je serai guéri ». Et cette Parole qui nous guérit, c’est le Verbe de Dieu, c’est le Christ Lui-même, cette Parole qui est Dieu qui s’est faite l’un de nous en Jésus Christ, qui s’est offerte en sacrifice et qui désire nous combler de ces grâces et de sa miséricorde. Cette Parole qui nous guérit c’est le Christ Lui-même, Parole divine qui ne cesse de résonner et qui ne cessera de résonner jusqu’à la fin des temps.
Ainsi en ce dimanche, accueillons pleinement la révélation que St Jean Baptiste nous fait de l’identité du Christ et de sa mission, ressaisissons en un instant toute la mission du Seigneur Jésus, de son incarnation à sa résurrection en en recevant toute la manifestation de la bonté et de l’amour de Dieu pour nous, pour chacun de nous. Et tout en rendant grâce au Seigneur présentons nous à Lui afin de nous offrir à Lui en notre âme, en notre cœur, en notre vie car nous ne pouvons alors plus vivre que comme chrétien c'est-à-dire comme des hommes rachetés par l’Amour infini de Dieu, cherchant à vivre en sa présence portés par la grâce des sacrements de l’eucharistie et de la confession, comme des témoins du don de salut que Dieu nous fait.
Amen.

12 Janvier - Baptême du Seigneur


En ce dimanche où nous célébrons le baptême du Seigneur, en entendant ce passage d’évangile qui nous rappelle l’humilité du Seigneur Jésus qui désire recevoir le baptême des mains de St Jean-Baptiste, humilité qui fait que Dieu est baptisé par une simple créature, passage qui nous rappelle également ce formidable témoignage des deux autres personnes de la Sainte Trinité avec tout d’abord l’Esprit Saint qui se manifeste sous la forme d’une colombe et avec Dieu le Père dont la voix résonne dans la reconnaissance du Fils Unique. Alors bien sûr, nous pourrions nous interroger pour savoir si le Christ avait besoin du baptême de Jean le Baptiste. La réponse est négative, Dieu n’en a pas besoin mais si le Christ reçoit ce baptême ce n’est pas pour faire semblant, son action est bien plus profonde. Si le Christ reçoit le baptême ce n’est pas pour Lui-même mais c’est bien pour nous, pour chacun de nous.
En recevant le baptême, le Christ consacre ce baptême, le Christ communique à ce geste toute sa puissance, toute sa grâce et toute sa miséricorde, Il lui communique toutes les grâces de salut qui resplendiront à sa résurrection et cela, jusqu’à nous aujourd’hui et demain. Cette puissance du sacrement de Baptême le Christ Lui-même l’évoquera après sa résurrection en nous disant en l’évangile selon St Marc : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». Ainsi oui, le baptême nous est donné par le Christ afin que nous soyons rendus capable d’être sauvé en vivant de la Foi, de l’Espérance et de la Charité.
Et il est important de noter que ce baptême que le Christ nous donne, il passe par des réalités sensibles, il est composé d’un rituel. C'est-à-dire que l’adhésion au Christ et à la Foi n’est pas uniquement une réalité intérieure mais elle doit conduire à un acte public que l’on peut qualifier de matériel. Et cela nous rappelle combien Dieu se met à notre mesure. Nous qui sommes incarnés, enracinés dans la réalité matérielle, Dieu nous rejoint en nous donnant le baptême qui participe à notre incarnation. Le baptême, l’adhésion au Christ ce n’est pas quelque chose d’évanescent, de l’ordre simplement des idées, l’adhésion au Christ elle conduit à recevoir la grâce que le Christ Lui-même lie au baptême. Et si c’est vrai pour le baptême c’est vrai pour tous les sacrements que le Seigneur nous a laissé. Dieu a voulu utiliser des éléments matériels, des éléments rituels pour nous manifester le don de sa grâce. Et l’eucharistie que nous célébrons en est un témoin admirable car le sacrement de l’eucharistie, le don du Christ vivant dans la sainte communion est liée au pain et au vin, aux paroles de la consécration prononcées par celui qui a reçu l’ordre sacerdotal ou épiscopal.
Ainsi en ce dimanche, avant tout, rendons grâce au Seigneur pour le baptême que nous avons-nous même reçu, rendons grâce pour nos parents qui nous ont conduits jusqu’aux fonds baptismaux et même pour le prêtre qui l’a administré ; rendons grâce au Seigneur de nous avoir donné la Foi par le baptême nous ordonnant ainsi à vivre de la Foi pour accéder au Salut ; rendons grâce au Seigneur pour tous les sacrements qu’Il met à notre disposition et qui nous manifeste visiblement son Amour infini. Et prions, prions pour nous même, prions les uns pour les autres afin que nous soyons toujours plus digne de notre baptême, que nous soyons véritablement chrétien dans chaque moment de nos vies, toujours attaché au Christ vivant de la Foi, œuvrant dans la Charité et éclairé par l’Espérance ; prions aussi pour tous ceux qui ne connaissant pas le Christ par indifférence ou par rejet, pour tous ceux qui n’ont pas reçu la grâce du baptême afin qu’ils soient conduits à reconnaître le don infini que Dieu leur destine en découvrant l’Amour dont Il veut les combler ; prions aussi pour que nous soyons nous tous des apôtres du Christ, de son salut, de son baptême afin d’attirer les âmes à Lui, l’unique Sauveur. Amen.

5 Janvier - Epiphanie


Quelle joie que de célébrer l’épiphanie en ce dimanche encore empreint de la belle fête de Noël. Ce mot d’Epiphanie nous vient du Grec et il signifie « manifestation de Dieu » et c’est bien en ce jour que Dieu sa manifeste à l’ensemble du monde en se faisant l’un de nous en la personne du petit enfant Jésus. Et les mages, les rois mages, ont perçu dans une simple étoile cette annonce de la manifestation divine, cette étoile qui les a conduits jusque dans la petite bourgade de Bethléem. Ainsi oui, ces trois personnages dont la tradition populaire nous donne les noms de Gaspard, Melchior et Balthasar, ces trois personnages ont été conduits jusqu’au Christ, jusqu’à cette rencontre étonnante avec Dieu Lui-même. Et n’est ce pas également le désir qui habite chacun de nos cœurs, chacune de nos âmes, n’avons-nous pas le désir de rencontrer Dieu personnellement, de venir honorer nous aussi le Seigneur en nous agenouillant face à Lui. Oh bien sûr, nous ne pourrons pas rejouer la scène de ce jour, la crèche appartient au passé mais le Christ Lui demeure vivant dans un éternel présent.
Et dès lors, qu’est ce qui sera notre étoile ? Qu’est ce qui nous conduira et qui nous conduit d’ores et déjà jusqu’à Dieu Lui-même ? C’est la Foi c’est vrai mais qu’est ce qui nous donne la Foi ? Cette question rejoint le regret exprimé parfois par certaines personnes loin du Christ et de l’Eglise, ce regret manifesté par ces quelques mots : tu as de la chance d’avoir la Foi… comme si la Foi était réservée à quelques-uns, à une élite mystérieusement choisie par un dieu qui poserait ses choix de manière tout à fait arbitraire. Et bien non, la Foi est accessible à tous car comme nous le manifeste les mages en ce jour, Dieu est venu pour tous, Dieu attire à Lui tous les hommes et donc place en chacun le germe d’une Foi vivante. J’ai bien dit vivante.
Car si nous considérons les mages de ce jour, avant la crèche de Bethléem, bien avant l’étoile, ces mages étaient portés par un véritable désir de Dieu. Non pas un désir purement intellectuel, comme une option possible, mais un désir qui les a conduits à se mettre en route, à abandonner leur confort, leurs habitudes pour se mettre en quête, pour partir à la recherche de Dieu. Et c’est peut-être ce qui manque à nos contemporains, ce qui nous manque peut-être parfois à nous-même. Car oui tout homme a le désir de Dieu, a le désir d’une réalité principielle qui le dépasse mais qu’il perçoit intérieurement. Mais ce désir reste à l’état d’idée, il a du mal à devenir un véritable principe d’action, il a du mal à mettre en route la personne. Mais si les mages ne s’étaient pas mis en route, ils n’auraient pas rencontré Dieu, si les mages avaient simplement considéré cette étoile reconnaissant son mystère sans se mettre à la suivre, leur route ne les auraient pas conduits jusqu’au Christ. Alors pour nous, quelle est notre étoile ? Et bien notre étoile c’est tout simplement le Christ car c’est bien Lui qui est la lumière qui est venu dans le monde, c’est Lui qui est le Chemin, c’est Lui qui nous appelle à le suivre : « Venez à moi » nous dit le Seigneur. Et reconnaissons ici toute la bonté de Dieu qui nous attire à Lui qui que nous soyons, où que nous en soyons, Dieu nous attire à Lui car Dieu est nous aime d’un Amour infini.
Mais, attiré par Dieu, tout comme pour les mages, deux chemins s’offrent alors à nous et à chacun des membres de notre humanité : soit nous mettre à la suite du Christ en cherchant à vivre de sa vie en son Eglise, soit demeurer ancrer dans notre canapé ; soit inscrire notre quotidien dans la prière, dans les sacrements, dans la Charité, la Foi et l’Espérance ou bien laisser notre quotidien s’écouler avec le temps qui passe.
Alors en ce dimanche, prenons exemple de Gaspard, Melchior et Balthasar, prenons résolument le chemin qu’est le Christ Lui-même afin que 2020 soit pour chacun d’entre nous une année qui nous rapproche du Christ, qui nous rapproche de Dieu. Suivons le Christ dans notre vie, dans les réalités concrètes qui sont fruits de la Foi telle la prière, la lecture de la Parole de Dieu, les sacrements, l’exercice de la Charité… Tant et tant de choses concrètes qui conduiront notre route jusque dans l’éternité bienheureuse en suivant le Christ notre Seigneur.
Amen.

1er Janvier - Ste Marie Mère de Dieu


En ces jours, arrive, comme chaque année, le moment du bilan/perspective, regard porté sur cette année qui s’est écoulée considérant les bons et les mauvais moments, regard porté sur l’avenir empli d’espoir. Mais ce ne sont pas tant les évènements que nous avons eu à affronter qu’il nous faut considérer mais bien plus la manière dont nous les avons vécus pour savoir si cette année écoulée était bien habitée par la présence du Seigneur, présence que nous avons favorisée et entretenue ou au contraire que nous avons peut-être négligée. Et de la même manière, en regardant l’année qui s’ouvre, ne demandons pas au Seigneur autre chose que celle de vivre avec Lui chaque moment qui nous sera donné, de vivre pleinement chaque instant avec Lui loin de la perte de temps mais au contraire dans une sanctification du temps, une sanctification de notre temps.
Car le temps passe vite, voilà bien là une réalité partagé par le commun, il y’a maintenant 20 ans nous célébrions l’an 2000, 20 ans ! Le temps passe vite mais à quoi sert-il, à quoi est-il utilisé ? Car si le temps passe vite, nous savons qu’il demeure le prélude de l’éternité, nous savons que le temps d’aujourd’hui prépare l’éternité de toujours et nous ne savons pas quand l’éternité frappera à notre porte en nous faisant sortir du temps. Ainsi le temps a cette importance, cette unique importance de nous rapprocher de l’éternité car le temps s’écoule inexorablement et si nous le subissons nous sommes surtout appelé à en user en vue de notre devenir, en vue de notre avenir éternel.
Et en un sens c’est bien ce que sont venus contempler les bergers, eux qui ont fait irruption dans cette crèche de Bethléem ils ont contemplé l’Eternel dans le temps, Dieu fait homme, Dieu hors du temps embrassant ce temps de l’humanité. Et si Dieu a voulu connaître ce temps de notre humanité c’est bien pour nous montrer que nous sommes faits pour l’Eternité. Ô combien cette simple considération doit nous ramener à l’essentiel en cette fin, en ce début d’année afin que 2020 qui, quoi qu’il advienne, nous rapprochera de l’Eternité, afin que 2020 nous rapproche surtout du Seigneur Lui-même, nous permette d’accueillir le Seigneur pleinement, totalement, nous donne de vivre avec le Seigneur Lui-même, non pas avec une idée ou un concept, non pas avec des valeurs ou  des préceptes mais bien avec le Christ ressuscité, avec le Christ vivant dans le présent et l’Eternité.
Et c’est bien en ce sens qu’il nous faut accueillir cette belle solennité de ce jour, la solennité de Marie Mère de Dieu car en cette fin, en ce début d’année c’est bien sous le regard maternel de la Vierge Marie que nous sommes appelés à nous rapprocher du Seigneur au long des jours. Marie, elle qui est la mère du Christ qui est Dieu, elle qui est donc la Mère de Dieu est également notre Mère, et il ne nous faut jamais négliger son intercession, il ne nous faut jamais négliger de nous confier à elle en notre prière.
Alors en ce dimanche, prenons quelques instants pour relire cette année 2016 qui s’est écoulée afin de demander pardon et de rendre grâce au Seigneur, et présentons Lui cette nouvelle année 2020 afin qu’elle soit pour chacun de nous une année sainte, une sainte année où le Christ règnera sur nos vies quel que soient les évènements que nous aurons à affronter. Débutons cette nouvelle année sous le regard aimant de l’enfant Dieu et surtout, donnons-Lui nos vies. Bonne et sainte année à vous tous !
Amen.

29 Décembre - Ste Famille


Quelle joie en ce dimanche que de demeurer encore quelques instants dans cette crèche pour contempler cette sainte famille que nous honorons en ce jour. Quelle joie de pouvoir saisir tout l’amour, toute la Foi qui réunissent St Joseph et Notre Dame, quel miracle que de pouvoir croiser le regard de ce petit enfant qui est Dieu et qui demeure pourtant si dépendant des bons soins de ses parents.
La sainte Famille, oh nous ne pouvons qu’effleurer la réalité de cette famille si extraordinaire, si merveilleuse mais, tout comme les saints nous donnent de saisir par leur propre vie un chemin de sainteté pour chacun de nous, la sainte famille elle aussi nous donne de découvrir une orientation pour notre propre vie de famille. Même si vos enfants ne sont pas le Seigneur Jésus et que ni vous, ni moi, sommes comparable à St Joseph ou à la Très Sainte Vierge Marie, la sainte Famille nous rappelle ce qui doit être le fondement de la vie de famille à savoir, tout simplement, la Foi.
Et oui, je placerai bien la Foi avant l’amour oh non pas que la Sainte Famille n’est pas été un brasier d’amour mais bien parce que c’est la Foi qui demeure le fondement de toute réalité et même de l’amour familial. Et rappelons-nous, en ce sens, la Parole du Seigneur en l’évangile selon St Luc : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple ». Car la Foi ne contrarie en rien les saintes aspirations de l’âme humaine mais elle donne à toute réalité de retrouver sa juste place. Ainsi, porté par la Foi l’amour de l’époux pour son épouse s’enracine dans l’œuvre de la grâce qui sanctifie, protège et soutient l’amour humain, idem pour l’amour de l’épouse pour son époux, idem aussi pour l’amour entre les parents et les enfants. La Foi donne à l’amour une dimension d’éternité et l’oriente vers Dieu qui est la fin de toute réalité. La Foi donne à l’amour de se dépasser pour s’enraciner dans quelque chose de plus grand, dans la réalité divine.
Et ne pensons pas que la Foi conduit à un angélisme qui nierait les difficultés. Dans l’évangile, St Joseph est averti du danger imminent et il prend les dispositions nécessaires pour sauvegarder sa famille. La Sainte Famille est alors devenue une famille migrante qu’on qualifierait aujourd’hui de réfugiée politique, réfugiée politique qu’il convient toujours d’accueillir et de protéger, hier comme aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, la Foi éminente de St Joseph ne le conduit pas à un angélisme, à renier la réalité mais la Foi le conduit dans la réalité qui lui est donnée de vivre et d’assumer.
Alors oui, nos familles sont peut-être bien loin de l’idéal que constituent la sainte Famille mais, tout comme pour notre propre sainteté nous sommes appelés à favoriser l’œuvre de la grâce en nous pour avancer sur le chemin de la conversion, de même, dans nos familles, pour ce qui nous est donné en capacité d’agir, il nous faut rechercher à favoriser l’action de la grâce et d’abord, redonner au Seigneur la place qui devrait être la sienne dans toutes les familles chrétiennes, dans toutes nos familles. La prière quotidienne en famille, la bénédiction des repas et l’action de grâce, favoriser la réception des sacrements en famille que ce soit bien sûr la sainte eucharistie, la messe ou bien la confession. Dieu doit retrouver dans le quotidien des vies de famille une place manifeste favorisant la vie avec le Christ et la croissance de l’amour de Dieu.
Et, si tant est qu’il soit nécessaire de le dire, si nous ne pouvons pas, dans nos familles, redonner au Seigneur la première place, et bien présentons avec ferveur dans notre prière chacun de ses membres afin que le Seigneur puisse tout faire pour gagner leurs cœurs, pour gagner leurs âmes. Et en ce dimanche, quelle que soit la situation de nos familles, confions-les avec ardeur à la sainte Famille et confions avec ferveur toutes les familles blessées, abattues, déchirés. Amen.

Noël - Messe des Familles


Et voici la sainte nuit qui débute, bougies, guirlandes, sapin, crèches et autres décorations ornent déjà nos intérieurs, et cette nuit ce sera une déferlante de victuailles et de cadeaux mais pourquoi tout ceci, ou bien plutôt pour qui ? Pourquoi fête-t-on Noël ? Vous les enfants vous le savez bien ! Oui c’est pour Jésus, c’est pour ce petit enfant que nous venons d’accueillir et qui trône paisiblement dans le chœur de notre église. C’est pour Jésus ! Et bien les enfants et vous tous ici présent, il nous faut bien garder à l’esprit le sens de cette fête de Noël, de toutes les fêtes de Noël car Jésus se fait bien souvent voler la vedette par un gros bonhomme tout de rouge vêtu mais non, Noël c’est la naissance du Christ.
Mais il nous faut faire attention de ne pas rester uniquement devant la crèche considérant Dieu dans ce petit poupon, dans ce nourrisson, considérant Dieu bien niché dans la crèche sous le regard aimant de la très Sainte Vierge Marie et de St Joseph. Car oui, en ce soir, nous fêtons Dieu qui s’est fait si proche de nous qu’Il a quitté les cieux pour se faire petit enfant, Dieu n’est pas loin de nous emprisonné dans un ciel qui nous serait inaccessible, non Dieu s’est fait petit enfant pour nous rejoindre tous et chacun. Mais si Dieu s’est fait petit enfant, il n’en est pas simplement resté là et même si nous pouvons être saisi par l’anéantissement auquel Dieu consent pour venir à nous, Lui créateur qui se fait créature, Lui principe de toute chose qui vient se remettre entre les mains de la Très Sainte Vierge Marie et de St joseph, sans les bons soins desquels il ne pourrait que périr ; oui Dieu fait tout cela mais si Dieu est venu en cette sainte nuit c’est pour accomplir quelque chose d’encore plus grand ! Si Dieu s’est fait petit enfant c’est pour nous parler à nous tous, c’est pour nous enseigner par sa manière d’agir ; et là encore, c’est quelque chose d’immense que de considérer que Dieu se fait homme pour nous rejoindre et nous enseigner, pour se révéler à nous. Mais ce n’est pas encore suffisant pour le bon Dieu car Dieu se fait petit enfant pour être proche de chacun d’entre nous, pour nous enseigner, pour se révéler mais surtout, Dieu se fait homme pour nous sauver !
            Pour nous sauver ? Quelle drôle d’idée ? En quoi est-ce que nous aurions besoin d’être sauvé ? Il doit bien y avoir une raison parce que Dieu n’aurait pas fait cela pour rien… Nous avons besoin d’être sauvé du mal et du péché qui nous séparent de Dieu et qui nous attirent dans l’abîme. Nous avons besoin d’être sauvé de ce mal qui nous habite tous et qui nous éloigne de Dieu et de l’Eternité. Tout ceci est essentiel, mais si Dieu vient jusqu’à nous ce n’est pas d’abord par besoin, par nécessité, si Dieu vient jusqu’à nous c’est d’abord par Amour. Voilà la clef de toute la mission que va accomplir le petit enfant Jésus, Dieu fait homme, Il va nous montrer l’infini Amour de Dieu.
Car oui, c’est par Amour que Dieu se fait petit enfant, c’est par Amour qu’Il nous enseigne, c’est par Amour qu’Il s’offre dans le sacrifice de la croix pour se faire proche de chaque souffrance humaine, c’est par Amour qu’Il ressuscite pour nous montrer que nous sommes faits pour l’Eternité, pour le Paradis ! Tout cela, Dieu l’a fait pour nous !
Mais ce n’était pas encore suffisant pour le bon Dieu qui a institué l’Eglise afin que par les sacrements tout homme puisse le trouver et vivre de sa vie par le sacrement de baptême, être fortifié par le Seigneur Esprit Saint par le sacrement de la confirmation, être nourri de sa propre vie divine par la sainte messe, être comblé de sa miséricorde par le sacrement de la confession.
            Voilà tout ce qui est porté par la naissance que nous célébrons en cette sainte nuit. Voilà tout ce Dieu a fait et fait encore chaque jour pour nous, pour chacun de nous !!! Quelle merveille infinie, quelle manifestation splendide de l’Amour que Dieu nous porte ! Et la seule chose que Dieu nous demande c’est de l’accueillir et de vivre en sa présence, de profiter des sacrements, d’être nourri de Dieu chaque dimanche, et oui, j’ai bien dit chaque dimanche… Dieu fait tout cela pour nous, Dieu se livre à nous totalement attendant juste que nous l’accueillions !
Alors en cette nuit, contemplons la crèche, contemplons Dieu fait homme mais surtout, tout comme la crèche a accueilli jadis l’enfant Jésus, que nous puissions tous en cette nuit l’accueillir en nos cœurs, en nos âmes, en nos vies. Que cette fête de Noël ne soit pas une simple parenthèse divine dans nos vies mais que nous puissions tous nous laisser chambouler par la présence de Dieu. Alors ouvrons grand les bras et accueillons l’enfant Jésus, sa parole, sa croix, sa résurrection, nourrissons nous des sacrements et nos vies toutes entières seront transformées par l’Amour divin. En cette nuit le plus beau cadeau que nous pouvons recevoir si nous ouvrons nos bras c’est bien Dieu, Dieu Lui-même. Alors n’hésitons pas ! Joyeux et saint Noël à tous !!!

22 Décembre - 4ème Dimanche de l'Avent


Alors que les minutes et les heures s’égrènent nous rapprochant de la sainte nuit de Noël, alors que nous nous préparons à vivre la mémoire de l’incarnation de Dieu, la venue de Dieu en notre chair, c’est la figure de St Joseph qui est proposée à notre méditation en l’évangile de ce dimanche.
St Joseph, sur lequel nous ne savons que peu de choses si ce n’est ce que nous apprend l’évangile de ce jour, lui qui est proclamé juste, juste de cette justice qui le place face à Dieu comme un enfant fidèle face à son père aimant, lui qui a pris part mystérieusement au dessein divin, lui qui devint le père adoptif de l’enfant Dieu. Ô combien nous pouvons concevoir que la compréhension de St Joseph fut bien contrariée face à l’évènement qui se déroulait et dont il prenait part presque malgré lui.
Car St Joseph a dû d’abord se sentir trahi, trahi par la Vierge Marie même si nous ne pouvons pas concevoir cette relation entre St Joseph et la Vierge Marie comme une relation habituelle, il s’agit bien là d’une relation entre un saint et l’immaculée conception. Mais St Joseph, par respect de la loi, ne pouvait pas prendre chez lui la Vierge Marie enceinte, la répudiation s’imposait. Mais, dans sa bonté, St Joseph n’a pas voulu que cette répudiation fut publique car, à l’époque, elle aurait imposé à Marie et à l’enfant le déshonneur. Il y’a bien une bonté, une douceur, une sainte attention dans ce projet de répudiation qu’avait formé St Joseph. Mais ce projet fut balayé par la réalité de l’annonciation, par la réalité de l’identité de l’enfant que Marie portait. Et c’est par un ange que St Joseph reçu la révélation du mystère. D’un point de vu de la raison, tout cela semble fou, Marie enceinte par l’Esprit Saint portant en son sein le Verbe de Dieu, mais la folie est sagesse aux yeux de Dieu, et la raison dépassée permet à la Foi de se déployer. Car c’est bien un acte de Foi que pose St Joseph, Foi dans la Révélation de l’ange, Foi également en la Vierge Marie, Foi ultime en Dieu qui le conduit sur des chemins inconnus. Et c’est donc dans la Foi que Joseph prit Marie chez lui, respectant en son âme le divin mystère, accueillant celle qui fut choisie par Dieu pour devenir la Mère du Sauveur, adoptant l’Enfant Dieu tout en se promettant de les protéger tous deux.
Et bien, chers amis, cette belle figure de St Joseph il nous faut la révérer comme un témoin de la Foi, d’une Foi radicale qui éclaire la raison et qui place en Dieu sa confiance et son espoir. Et il nous faut nous confier à son intercession afin que nous aussi nous accueillions toujours la Parole du Seigneur pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’homme mais bien la Parole de Dieu, afin que nous aussi nous puissions réagir immédiatement à l’enseignement du Christ et de l’Eglise, afin que nous aussi nous puissions prendre en nos âmes la Vierge Marie et accueillir le Seigneur par toute notre vie, afin que nous aussi nous puissions vivre d’abord de la Foi, porté par le message de l’Evangile en évitant de sombrer dans des combats d’opinions infertiles, afin que nous aussi nous puissions demeurer fidèle à la Vérité qu’est le Christ Lui-même. Et osons le dire, cela nous répugne car nous aimons avoir le sentiment de maîtriser les choses, d’englober la réalité par nos réflexions alors que le Seigneur nous appelle peut-être, à l’image de St Joseph, à dépasser nos simples vues pour embrasser des chemins inattendues.
Bien chers amis, soyons attentifs en nos âmes et en nos cœurs à ce que nous dit le Seigneur par son Eglise, soyons attentifs aux élans de charité qu’Il produit en nous, aux saintes aspirations qu’Il fait germer en nos âmes et n’ayons pas peur de les suivre. Combien parfois nous portons en nous de regrets de ne pas avoir agi selon une sainte motion. La belle action nous est venue à l’esprit mais nous ne l’avons pas réalisée par crainte ou par un faux respect. Recommandons nous à l’intercession de St Joseph afin qu’il nous donne la force et le zèle d’agir selon la volonté du Seigneur, selon les motions de l’Esprit Saint afin que nous soyons ces disciples du Seigneur qui favorisent la venue du Seigneur dans les cœurs de ceux qui nous entourent. Noël est à nos portes, laissons nous porter par l’intercession de St Joseph afin que nous puissions nous aussi accueillir l’enfant Dieu, afin que nous puissions nous protéger le Seigneur en nos âmes par une vie sainte, afin que nous aussi nous soyons uni au Seigneur en l’éternité.
Amen.

15 Décembre - 3ème Dimanche de l'Avent


« Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre », cette interrogation de l’évangile de ce dimanche nous pouvons la recevoir pour nous même oh certes en la modifiant quelque peu : « Seigneur es-tu celui qui est venu pour nous sauver ou devons-nous attendre notre salut d’un autre ? », cette question est bien actuelle car elle repose la belle question de l’espérance, elle repose la question de savoir quelle est notre espérance ? Est-ce que notre espérance s’enracine dans notre attachement au Seigneur Jésus, à ses promesses, à ses paroles et à ses enseignements ? Est-ce que notre espérance est fondée dans cette unité de l’Eglise du Christ, dans la vie sacramentelle, dans la fidélité de la prière et de la rencontre quotidienne avec le Seigneur ?
Ou bien au contraire, est-ce que notre espérance est celle du progrès de la science ? Est-ce que notre espérance se trouve dans le politique, dans l’espoir de l’émergence d’un monde politique idéal particulièrement dans ces moments de contestations ? Est-ce que notre espérance se trouve dans le désir d’un confort idéal ou dans tout autre domaine relatif ?
Mais qu’est ce que l’espérance ? Le Larousse nous dit que l’espérance est un sentiment de confiance en l'avenir, qui porte à attendre avec confiance la réalisation de ce qu'on désire. Mais on perçoit déjà que l’espérance chrétienne diffère quelque peu de cette définition car l’espérance n’est pas un sentiment mais elle s’enracine dans la Foi, dans la certitude des promesses divines, elle est enracinée dans la vérité que Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Notre espérance n’est donc pas indéterminée, mais elle est une, portée par la rédemption obtenue par le Christ, fondée sur l’infini miséricorde divine. Et notre espérance ne vise pas un avenir mais elle vise l’éternité. Et c’est bien ici qu’il nous faut distinguer l’espérance de l’espoir, deux termes qui sont considérés comme synonymes mais qui comportent des nuances qui les distinguent.
L’Espérance tout d’abord, elle est une vertu, une vertu théologale dont l’objet principal est le salut, la béatitude éternelle, la participation à la gloire de Dieu. Cette vertu dispose le chrétien à mettre sa confiance dans les promesses du Christ, à prendre appui non sur ses forces, mais sur le secours de la grâce du Saint Esprit, cette vertu conduit par le fait même, à résister au mal et à l’épreuve et à garder confiance en l’avenir. L’espoir quant à lui se porte sur des réalités possibles, accessibles et temporelles.
Ainsi, l’espérance concerne l’éternité, l’espoir concerne l’accessible dans le temps. L’espérance ne peut jamais être balayée par des conjonctures car elle s’enracine sur le salut obtenu par le Christ ; notre espérance c’est le Christ ! L’espoir, quant à lui, peut être balayé et remplacé par les choix personnels changeants ou par des conjonctures néfastes.
Et l’on voit ainsi se dessiner deux réalités au sein de l’humanité, une humanité portée par la belle espérance et une humanité réduite à l’espoir sans perspective éternelle. Dans cette constatation, nous pouvons déjà rendre grâce au Seigneur de nous avoir donné l’espérance qui doit nous conduire à relativiser les évolutions mondaines afin que, tout en nous en préoccupant, notre cœur demeure ferme et paisible auprès du Seigneur. Mais ce trésor de l’espérance qui est le nôtre, nous sommes bien sûr appelés à le partager avec tous ceux qui espèrent le salut d’une réalité secondaire, temporelle ; nous sommes appelés à partager l’espérance avec tous ceux qui n’ont pas d’espérance, avec tous ceux qui n’ont que l’espoir… Car nous, nous le savons, le Christ est celui qui est venu pour nous sauver, et le salut, fruit de la croix et de la résurrection, nous le poursuivons dans la Foi et l’amour divin, nous n’attendons plus, nous savons et nous vivons de ce doux mystère. Mais il nous faut être tenaillé par le désir de faire partager la réalité salvifique à tous ceux qui ne la reconnaisse pas. Et en ce temps de l’Avent, ces deux humanités que j’évoquais, l’humanité de l’espérance et l’humanité de l’espoir, ces deux humanités cohabitent et manifestent leurs différences. L’humanité de l’espérance se prépare à faire mémoire de la naissance du Sauveur, l’humanité de l’espoir se prépare à fêter on ne sait quoi dans un déferlement de victuailles, de boissons et de cadeaux ; ils ne savent pas ce qu’ils vont fêter, ils savent simplement qu’ils le doivent, qu’ils doivent profiter de cette occasion pour faire la fête. Et bien ce peut-être pour nous une belle mission en ce temps de l’Avent que de redonner le véritable sens de la sainte nuit qui approche afin de faire naître l’espérance là où il n’y a que l’espoir, de faire naître l’espérance là où il n’y a que les espoirs, de faire naître l’espérance là où il n’y a que désespoirs…
Amen.