Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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vendredi 29 mars 2019

24 Mars - 3ème Dimanche de Carême


Au cœur de ce carême, l’évangile de ce dimanche nous invite à nous poser la question du mal, cette question qui traverse toute notre existence et qui appartient à l’ensemble de l’expérience humaine. En effet, tout comme ces gens de l’Evangile, il y’a parfois cette tentation d’expliquer le mal comme étant une résultante du péché c'est-à-dire que si quelqu’un souffre c’est parce qu’il a dû commettre un péché grave. Dans cette vision, le mal devient simplement la dette du péché et, dans le prolongement de cette pensée, ce serait Dieu qui nous punirait à cause de quelque chose de mal que nous aurions fait. Ou pour le dire encore autrement, le mal subi serait dû à un mal commis.
En entendant cela, peut-être vous dîtes vous que ce n’est plus la manière de voir aujourd’hui et bien repensons simplement à la fameuse petite phrase bien connue : « qu’est ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça »… ou encore à tous ceux qui vont accuser le bon Dieu d’être l’auteur et même l’instigateur du mal qu’ils subissent. Le décès d’un proche, la maladie, la souffrance, tous les maux de l’existence deviennent dès lors source de reproches adressés à Dieu. Et il est certain que si Dieu était l’auteur du mal que nous subissons dès lors il serait tout à fait compréhensible qu’on le rejette.
Mais le Seigneur Jésus dans l’Evangile de ce dimanche, vient mettre à bas cette pensée néfaste. Le mal que l’ont subi n’est pas à priori une punition du péché car rappelons-nous ce que le Seigneur nous dit par ailleurs : ce n’est pas la mort du pécheur que je désire mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Et avec les psaumes redisons-le : « Dieu ne nous rend pas selon nos offenses, Il n’agit pas envers nous selon nos fautes ». Ainsi, gardons bien à l’esprit, que Dieu est totalement bon et que dès lors rien de mauvais ne peut sortir de Lui, Dieu ne peut pas produire le mal car Il est Amour. Parce que Dieu est Amour, tous les actes divins sont portés par son être qui est Amour.
Mais alors d’où vient le mal ? La première chose à reconnaître c’est que la nature qui est imparfaite, la nature draine en son sillage son lot de déficience maladive et élémentaires. Que l’on parle du cancer ou des catastrophes naturelles, nous mettons le doigt sur l’imperfection de la nature. La seconde chose à reconnaître c’est que l’humanité est une grande productrice du mal, productrice par les guerres mais aussi par une mauvaise gestion des biens de ce monde. Comment expliquer que l’on mette des milliards dans l’exploration spatiale ou dans d’autres réalités secondes et que nous laissions des populations mourir de faim et de soif…
Tout en tenant cela dans un réalisme froid, pour nous chrétiens, il nous faut reconnaître que ce mal là, dans ces différentes réalités, ce mal là n’est pas celui qui est le plus à craindre. En effet, face à ce mal physique, il nous faut craindre bien davantage le mal spirituel c'est-à-dire le péché. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que le péché peut nous conduire au rejet de Dieu et cela jusqu’à l’enfer. Le péché engendre le mal parfois physique mais toujours spirituel et c’est bien lui qui est le plus à craindre.
Oh j’ai bien conscience que cette manière de voir les choses n’est pas portée par notre temps, mais c’est bien là la manière chrétienne de voir et de considérer l’existence car nous devons toujours nous rappeler que nous sommes faits pour l’éternité et que cette vie d’ici-bas n’en est que le préambule.
Ainsi, pour grossir quelque peu le trait, il vaut mieux être mourant et saint plutôt qu’en bonne santé et pécheur, bon c’est vrai qu’idéalement il vaut mieux être en bonne santé et saint. Mais rappelons-nous toujours que les imperfections de la nature nous n’avons que peu de prises sur elles alors que nous avons toute amplitude d’action pour la sainteté de nos âmes car nous avons la capacité de nous convertir peu à peu soutenu par la grâce, nous avons la capacité de demeurer fidèle à la prière, nous avons la capacité de vivre des sacrements. Et ce que le Christ est venu accomplir par sa passion, sa croix et sa résurrection, c’est bien en vue de notre éternité, le Christ nous a sauvé de la mort et du péché.
Alors durant ce temps de carême, tâchons de vivre en vue de l’Eternité, de notre union à Dieu, travaillons aux choses qui ne passent pas, à notre Eternité, notre sanctification, notre salut, et, sans négliger aucunement notre corps, tâchons d’établir nos âmes dans la grâce de la présence divine.
Amen.

17 Mars - 2ème Dimanche de Carême


Quelle joie en ce dimanche que de pouvoir relire cet évènement de la transfiguration, cette manifestation de l’identité de Jésus Christ pleinement homme et dont la pleine et entière divinité resplendit en ce jour d’un rayonnement immaculé.
Quelle joie en ce jour que de voir le Seigneur Jésus aux côtés de ces deux prophètes que sont Moïse et Elie car tous trois nous manifestent cette unité de la Parole de Dieu qui certes prend corps en Jésus Christ mais est déjà porté par l’ensemble de l’histoire du peuple d’Israël depuis Abraham jusqu’à St Jean Baptiste. Il y’a bien une unité de la Révélation qui se déploie pédagogiquement dans l’Ancien puis le Nouveau Testament.
Ce sont là deux vérités de Foi : oui le Christ est pleinement homme et pleinement Dieu, vrai homme et vrai Dieu ; oui Dieu a préparé l’humanité à le recevoir en son Fils Jésus Christ par l’ensemble de l’histoire prophétique.
Et ne pensons pas que ces deux vérités seraient déconnectées de notre quotidien comme si elles ne constitueraient que des informations parmi tant d’autres. Affirmer que le Christ est pleinement Dieu, c’est affirmer ce désir qu’à Dieu de nous rejoindre et de nous sauver. Quittant sa gloire, Dieu se fait l’un d’entre nous, oui, Dieu Lui-même et dans une solidarité parfaite Dieu Lui-même se fait pleinement homme en toute chose sauf ce qui lui est contraire à savoir le péché. Et pour préparer sa venue dans la chair, Dieu a choisi le peuple d’Israël qui a reçu au long des siècles l’enseignement divin, révélé progressivement.
Et nous aujourd’hui, nous vivons de l’enseignement du Seigneur Jésus car en reconnaissant la divinité du Christ, nous reconnaissons que sa Parole n’est pas relative à un temps particulier mais qu’elle transcende les temps et l’histoire enraciné dans l’éternité divine, nous reconnaissons que la Parole du Seigneur Jésus relatée dans les évangiles demeure le guide sûr et souverain qui nous mène jusqu’à la béatitude éternelle. Oui, nous savons tout cela, oui nous reconnaissons tout cela mais le carême nous pose la question non pas de notre positionnement intellectuel mais bien la question de notre positionnement actuel, la question de notre agir. Est-ce que nous agissons en nos vies porté par la Foi au Seigneur Jésus Christ ? Est-ce que la Parole de Dieu a sa place dans notre vie comme lieu de l’enseignement divin ?
Ces questions sont essentielles car reconnaissons-le, porté comme nous le sommes par notre temps qui nous affirme que la Foi appartient au domaine privé, il existe cette tentation de faire de notre Foi une parenthèse de notre existence, un positionnement idéologique. La Foi reste cantonnée à des attitudes intérieures, restreinte aux seuls temps sacramentels. Mais quelle erreur, car nous aussi nous sommes invités à faire que notre vie soit transfigurée c'est-à-dire à faire que notre vie transpire du Christ, rayonne de l’Amour divin, illumine les ténèbres par la victoire du Christ ressuscité. Or nous ne pouvons être cela c'est-à-dire être véritablement disciple du Seigneur que si nous vivons, si nous vivons réellement selon la Foi. Posons-nous dès lors cette simple question, est-ce que ma vie témoigne de ma Foi ? Est-ce que ma manière d’être et d’agir témoigne de ma Foi ? Et allons jusqu’à considérer ce qui dans nos vies peut constituer un contre témoignage…
Car oui, bien chers amis, il nous faut vivre comme des chrétiens, comme des disciples du Christ, comme des apôtres de Dieu qui est Amour car voilà bien ce que nous sommes déjà par grâce et voilà bien là que se trouve le témoignage que nous sommes appelé à donner au monde. Alors oui, nous avons tous nos domaines de conversions alors surtout ne nous habituons jamais à nos faiblesses mais combattons-les ! Combattons-les en étant souvent relevé par la miséricorde divine et soutenu par la grâce dont Dieu nous comble. Et gardons toujours à l’esprit, qu’en recherchant la sanctification de nos vies, en essayant de tout faire pour que chaque moment de notre vie soit un témoignage rendu au Christ nous participons alors à la manifestation de la gloire de Dieu, nous œuvrons à l’édification du Royaume, nous sommes vraiment ceux et celles que Dieu désire.
Alors soyons des témoins fidèles, rayonnons le Seigneur, transpirons la bonne odeur de la Foi, laissons nous transfigurer par l’Amour du Christ.
Amen.


10 Mars - 1er Dimanche de Carême


C’est sur une réalité que nous connaissons bien que porte l’évangile de ce dimanche, je veux parler de la tentation. Ainsi, oui, le Christ Lui-même a été tenté et cela car la tentation n’est pas, en tant que telle, quelque chose de moralement qualifiable. La tentation n’est ni bonne ni mauvaise par elle-même. Mais la tentation induit un chemin, une action qui, lui, revêt une qualification morale. On peut être tenté de faire le bien, ou de faire le mal. D’une manière habituelle, la tentation ne désigne pourtant que l’attrait pour un mal et c’est bien ce qui constitue les trois tentations que le Seigneur endure.
Et, en considérant la tentation il nous faut remarquer qu’elle peut être le fruit de deux réalités. La première réalité est celle de notre propre nature blessée par le péché, notre propre nature qui nous attire parfois à désirer un mal. Pour les natures gourmandes ce sera la gourmandise, pour les natures colériques ce sera la colère etc… Nous avons tous des tentations attachées à notre propre nature, à notre propre personne.
Mais le Seigneur nous permet de considérer la deuxième réalité qui est source de tentation à savoir le diable lui-même. Bien chers amis, ne pensons pas que le diable n’est qu’une histoire pour les enfants ! Son action, bien que masquée est pourtant bien réelle. Oui, le diable existe et il rôde en ce monde afin de conduire les âmes à leurs pertes. L’ensemble de la Révélation biblique témoigne de son existence et de son action, de nombreux saints constituent également de nombreux témoins. Oui le diable existe et il agit, il influence nos existences pour nous conduire à la damnation, au rejet de Dieu, à l’enfer. Cette influence démoniaque n’épargne personne et l’Eglise, en ces temps troublés, semblent être une victime de choix comme l’a souligné dernièrement le Pape François.
Mais, si nous pouvons les distinguer dans l’ordre rationnelle, ces deux réalités, ces deux sources de la tentation à savoir notre propre nature blessée par le péché et le diable, et bien, ces deux réalités sont bien souvent liées. En effet, nous nous en doutons, le démon n’est pas plus bête qu’un autre et il va avoir cette attention d’accentuer une tentation naturelle. Ainsi, celui qui est gourmand par nature, le démon ne va pas le tenter sur autre chose que sur la gourmandise, idem pour les natures colériques ou autres réalités peccamineuses. Le démon nous connaît, oh non pas de l’intérieur mais parce qu’il nous observe, guettant cette proie que nous sommes et il va s’attaquer à nos faiblesses.
Mais, comme je le disais en débutant mon propos, la tentation n’est pas en tant que telle un mal. C’est ce que nous en faisons qui peut nous conduire au péché : est-ce que nous résistons à la tentation ? Si nous ne résistons pas et que nous cédons, et bien cela est de notre responsabilité et c’est bien ce que cherche le démon, il veut que nous nous perdions nous même, lui il s’est déjà perdu tout seul. Ainsi, affirmer l’action du démon ne va pas à l’encontre de la considération de la responsabilité de nos actes car c’est nous qui choisissons et ce sont nos actions qui orientent aujourd’hui notre éternité. Et redisons-le aussi en ce dimanche, l’enfer existe, ce n’est pas non plus un conte pour les enfants…
Face à ces considérations, face à l’action démoniaque, nous pourrions être quelque peu dépourvu et nous aurions raison car nous le savons, nous n’avons, par nous-même, que peu de volonté, peu de force pour nous garder sur le chemin de la vertu et de la sainteté. Mais notre force c’est que nous ne sommes pas seul, nous ne luttons pas tout seul, le Christ, Dieu Lui-même nous soutient. Dieu a déjà vaincu la mort et le péché, Dieu a déjà vaincu le diable et ses démons et Dieu désire nous faire profiter de sa victoire en nous soutenant à chaque combat, à chaque tentation. Oui Dieu veut nous soutenir, combattre à nos côtés mais il est de notre responsabilité d’accepter son aide et cela par la grâce des sacrements, par la grâce communiquée dans la prière. On ne peut pas reprocher au Seigneur de ne pas nous aider si nous ne vivons pas à ses côtés… Or avec le Seigneur, je veux dire véritablement avec Lui, nous savons que nous n’avons rien à craindre aussi dur que soit le combat.
Et au début de ce carême il est bon de remettre le doigt sur cette réalité de la tentation. Car parfois, pour le carême, nous avons la tentation de ne rien faire comme si nous nous disions : bon c’est le carême, attendons que ça passe… et bien combattons cette tentation afin que durant ce carême nous puissions poser des actes en faveur du Seigneur en nos vies par la fidélité et l’accroissement de notre prière, par la participation à la messe en semaine, par des actes de charité désintéressés, par des pardons trop longtemps attardés. Ne baissons pas les bras, mais attachons-nous, avec le Seigneur, à faire que nos vies soit plus intimement uni au Christ Lui-même, il en va de notre éternité.
Amen.

6 Mars - Mercredi des cendres


Le jeûne, la prière et l’aumône, voilà les trois réalités portées en ce mercredi des cendres et qui doivent nous accompagner certes plus particulièrement pendant ce temps de carême qui s’ouvre aujourd’hui mais qui doivent nous accompagner également tout au long de notre vie car ces trois dimensions sont comme le fondement de notre vie spirituelle.
Le jeûne tout d’abord. Le Seigneur Jésus a Lui-même vécu cette réalité du jeûne lors de sa longue prière auprès du Père dans le désert. Ce jeûne de nourriture conduit nécessairement à éprouver la faim, cette faim si absente de nos sociétés opulentes qui doit rappeler à l’homme combien il doit avoir faim de Dieu, combien il doit avoir une faim viscérale de Dieu. Car bien entendu, il ne nous faut pas jeûner pour jeûner mais il nous faut faire de cet exercice du jeûne un moyen de nous rapprocher de Dieu, un moyen de favoriser notre relation à Dieu. Et dans cet ordre, gardons bien à l’esprit que le jeûne ne se réduit pas seulement à une abstinence de nourriture, le jeûne peut être celui de la télévision, d’Internet, de shopping, de toutes ces activités chronophages qui nous font oubliées notre attachement premier au Seigneur. Et le Christ nous le rappelle bien dans l’Evangile, notre jeûne ne doit pas être pour nous un étendard que nous dresserions à la face du monde par une mine défaite et cela afin que les autres considèrent notre propre piété, non, notre jeûne il est pour Dieu et seulement pour Dieu.
Quant à la prière, nous le savons, elle doit habiter chacune de nos journées, permettant à nos âmes de se retrouver face à Dieu dans la contemplation de sa bonté et l’impatience de ses grâces et secours. La prière constitue comme la respiration de nos âmes, respiration de grâce et de sainteté, respiration de bonté et d’amour. Et rappelons-le en ce jour, la prière n’est pas d’abord définie par une somme de formules qu’il conviendrait de dire, elle n’est pas d’abord une récitation de formules incantatoires, le Seigneur nous le dit bien : « ne rabâchez pas comme les païens ». La prière c’est d’abord et avant tout un cœur à cœur avec le Seigneur, c’est parler à Dieu comme on parle à un ami. Ainsi, tout comme à un ami, on confie à Dieu ce qui habite notre cœur, des futilités les plus abouties aux urgences les plus pressantes. La prière fonde notre relation à Dieu et qualifie notre relation à Dieu. Qui est Dieu si on ne s’adresse à Lui qu’avec les mots des autres ? Dieu nous connaît mieux que nous-mêmes, Dieu nous aime d’un amour que nous saurions même imaginer et Dieu désire que nous nous tournions vers Lui de cœur et d’âme, dans la simplicité ou la complexité de l’instant.  Alors bien sûr, les prières établies, les saintes lectures, la lecture de la Parole de Dieu, le chapelet que sais-je encore, tout cela nous aide à nous tourner vers le Seigneur mais tout cela ne constitue que des moyens en vue d’une seule chose : notre relation à Dieu. Soyons uni au Seigneur, prenons le temps de la prière, offrons du temps au Seigneur dans le silence si propice à l’intervention divine. Nous désirons que le Seigneur nous aide, nous désirons que le Seigneur nous sanctifie, nous désirons que le Seigneur face grandir en nous l’amour de son nom, nous désirons que le Seigneur face grandir en nous les vertus et bien donnons au Seigneur l’occasion de le faire, l’occasion d’agir dans l’intimité de nos âmes et cela, par un temps de prière quotidien et fidèle. Un temps de prière ce n’est pas 2 minutes en passant mais c’est le temps nécessaire qui doit nous conduire à nous abandonner entre ses mains.
Et enfin, l’aumône, l’aumône c’est l’exercice de la charité, c’est nous rappeler que le soutient des plus pauvres demeure manifestation de la charité même de Dieu. Ainsi, secourir la pauvreté, qu’elle soit matérielle ou spirituelle, doit demeurer un des qualificatifs de chacune de nos vies. Non pas d’abord par philanthropie mais bien par amour de Dieu, habité de la certitude que le secours adressé à mon frère est manifestation du secours que Dieu désire adresse à chacun des membres de notre humanité. En ce sens, pensons aux miracles que le Seigneur Jésus a accompli tout au long de sa vie, pensons surtout au don que le Christ fait de Lui-même sur le bois de la croix par amour de cette humanité si ingrate. La charité demeure la manifestation visible de notre attachement au Christ a tel point que la charité préside à toutes les vertus comme nous le dit St. Paul : « si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante ». Ainsi attachons-nous à vivre de la Charité qui ne se réduit bien entendu pas à ce que nous sommes capable de donner mais qui se déploie également dans l’attitude que nous avons envers les autres, dans le refus de la médisance et du mensonge, dans le refus de la colère, de la violence verbale ou physique, dans le refus de l’indifférence etc.., la charité se trouve dans la recherche de la bonté et de la mansuétude, de la miséricorde, de la compassion, de la joie et de la paix etc…
Et en recevant les cendres en ce soir, faisons acte de pénitence, reconnaissons devant le Seigneur que nous n’avons pas toujours vécu du jeûne en sa faveur, que nous l’avons parfois oublié en délaissant l’œuvre de la prière, que nous n’avons pas toujours été de fidèle serviteur de la charité et ayons dans le cœur ce désir ardent de nous convertir et de croire en l’évangile afin que ce carême marque pour nous tous une nouvelle étape dans la croissance de la sainteté en chacune de nos vies.
Amen.

3 Mars - 8ème Dimanche du Temps Ordinaire


Nous connaissons bien cet évangile de la paille et de la poutre et la sentence : « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? ». Cette sentence est presque passée dans la culture. Mais pourtant, pourtant nous sentons bien qu’il nous est nécessaire de la réentendre car nous avons bien du mal à la mettre en pratique, nous sommes souvent bien loin de la vivre.
En effet, dans bien des cas, nous avons cette facilité étonnante de relever les défauts et les tares de ceux qui nous entourent. Nous relevons chez les autres ces imperfections qui nous rassurent quant à nous même en nous disant que nous sommes tout de mêmes meilleurs qu’un tel ou bien même, cela peut nous conduire à écraser l’autre en le réduisant à ses déficiences.
Dans un cas, comme dans l’autre, remarquer les défauts de ceux qui nous entourent marquent en définitive notre supériorité bien souvent illusoire, je dis supériorité car alors nous nous plaçons en juge de l’autre. Or, comme le disait un penseur de l’antiquité : « celui qui se permet de juger se prend comme critère du bon, du bien et du vrai ». Dès lors, nous sentons bien l’orgueil qui peut habiter notre regard sur l’autre lorsque nous le jugeons. Et c’est bien dans cette perspective que nous devons recevoir l’appel du Seigneur à ne pas juger. Ne pas juges l’autre par charité mais aussi pour ne pas être jugé nous-même. Ne pas juger c’est renoncer à condamner la paille que porte notre prochain en ayant conscience que nous avons-nous aussi des progrès à faire, des difficultés à surpasser.
Car, reconnaissons-le, si nous avons des facilités à remarquer les faiblesses des autres nous avons bien souvent une grande faculté à nous accommoder de nos propres faiblesses en nous les pardonnant, en les excusant. Intraitable avec les autres, nous sommes bien souvent pétri d’excuses envers nous-même.
Nous sommes donc invités à ne pas juger l’autre et surtout à ne pas le condamner mais cela ne signifie pas qu’il nous faut être aveugle. En effet, il nous faut remarquer les faiblesses de ceux qui nous entourent mais non pas pour les juger et les condamner, non pas pour nous enorgueillir nous -même mais pour pouvoir agir envers eux avec une véritable charité.
Remarquer que quelqu’un a des difficultés pour accomplir une tâche qui nous est facile doit nous conduire à soutenir la faiblesse de celui qui a ces difficultés pour lui permettre de les dépasser, pour l’aider à grandir. Il nous faut donc avoir les yeux grands ouverts afin de pouvoir soutenir ceux qui nous entourent et dans un même temps, abattre notre orgueil afin de nous laisser aider lorsque nous en avons besoin. Car si les autres ont des difficultés dans certains domaines, nous avons également nos propres domaines d’incompétences et seule la charité peut permettre à tous de profiter des talents de chacun.
Il nous faut donc être prompt à aider, à soutenir, à faire grandir en refusant de juger et de condamner et en se rappelant que nous avons tous des progrès à faire, que nous sommes tous en état de conversion permanente.
Alors en ce dimanche, demandons au Seigneur la grâce d’une augmentation de notre charité et l’abaissement de notre orgueil afin que nous puissions une véritable communauté de disciples du Seigneur.
Amen.


24 Février - 7ème Dimanche du Temps Ordinaire


Le Seigneur Jésus, dans l’Evangile de ce dimanche, nous rappelle que les chrétiens s’ils n’ont pas le monopole de la bonté, doivent tendre à vivre de la charité parfaite, cette charité parfaite qui les conduit à faire du bien, à prêter sans attente, à être miséricordieux comme Dieu Lui-même, à ne pas juger, à ne pas condamner, à pardonner, à donner et même à aimer les ennemis. Ces exigences que nous livre le Seigneur Jésus vont bien à l’encontre de la pensée du monde et même, à l’encontre de notre propre nature humaine blessée par le péché, notre nature blessée qui nous invite bien plus à la vengeance, à la rancune, à la riposte démesurée et à un égoïsme outrancier.
Ainsi oui, le chemin que nous donne le Seigneur Jésus revient à livrer un combat contre nous-même et contre les élans de notre temps. Mais ce combat, cet effort auquel nous sommes convoqués par la Foi est signe de notre attachement premier au Christ Lui-même. En effet, on ne peut pas aimer ses ennemis par challenge personnel, on ne peut le faire que par amour de Dieu et soutenu par la grâce même de Dieu. Et c’est encore la Foi, la confiance en la grâce divine, qui nous empêche de penser que cela est impossible. C’est la Foi qui nous empêche de penser que cette réalité de perfection de la charité ne pourrait être vécue et qu’elle ne se résoudrait qu’à être une chimère. Non, ce chemin là est possible car c’est Dieu qui nous le donne. Oui il dépasse nos capacités mais nous savons que nous ne comptons pas uniquement sur nos pauvres capacités mais que nous comptons sur la grâce qui peut élever notre nature jusqu’aux sommets de la sainteté.
Dès lors nous sommes bien invité à faire un petit examen de conscience, est-ce que nous, chacun de nous, est-ce que nous faisons du bien, prêtons sans attente à qui a besoin, est-ce que nous sommes miséricordieux comme Dieu Lui-même, est-ce que nous ne jugeons pas, ne condamnons pas, est-ce que nous pardonnons, et même est-ce que nous aimons nos ennemis ? Sans manquer de charité, nous ne pouvons que nous résoudre à admettre que nous avons tous besoin de progresser en ce domaine. Et bien peut-être pouvons-nous commencer dès aujourd’hui, oui aujourd’hui ! Interrogeons-nous pour savoir ce que nous pouvons faire concrètement pour vivre de la parole que le Seigneur nous adresse en ce dimanche. Offrons le pardon qui a tardé depuis trop longtemps, ayons souci de l’autre concrètement. Dans chacune de nos vies nous pouvons faire un petit pas dans l’ordre du Bien véritable alors prenons la résolution de le faire rapidement. Et pour ce qui est d’aimer nos ennemis, il y’a en cet ordre quelque chose d’essentiel qui peut être fait, c’est de prier pour nos ennemis. Prier pour nos ennemis en les confiant simplement au Seigneur sans ressenti et sans colère.
Tout cet effort de conversion doit nous accompagner chaque jour mais redisons le, non pas comme un challenge personnel mais comme la simple manifestation de notre propre attachement au Seigneur Jésus. Nous croyons au Christ, nous vivons de son Amour, de son Salut et de sa Grâce alors permettons que chacune de nos vies soit un reflet de cette présence, de cet amour et de la grâce.
Et en ce temps où l’Eglise est attaquée de l’intérieur et de l’extérieur, gardons nous auprès du Seigneur en qui nous croyons en nous rappelant toujours que c’est parce que nous croyons au Christ que nous croyons à l’Eglise, en nous rappelant ce que disait Ste Mère Térésa alors qu’on lui demandait ce qu’il fallait changer dans l’Eglise : elle répondit vous et moi car l’Eglise c’est nous tous et le seul changement que nous pouvons souhaiter pour nous même et pour l’institution de l’Eglise c’est une plus grande sainteté qui n’est le fruit que d’un attachement toujours plus grand au Seigneur, qui est le fruit de cette conversion amoureuse et radicale de chacun d’entre nous. Alors ne nous laissons pas bousculer par les flots impétueux ni battre par les vents contraires mais œuvrons en notre vie au triomphe du Christ. Amen.