A
quelques heures de la sainte nuit de Noël, à quelques heures de la naissance du
Seigneur Jésus, l’évangile de ce dimanche nous ramène à cet épisode de la
visitation, cet épisode de la visite de la Très Sainte Vierge Marie portant en
son sein le Seigneur Jésus à Elisabeth portant en son sein St Jean Baptiste, cet
épisode est aussi celui de la rencontre étonnante entre le Seigneur Jésus porté
par la Sainte Vierge et St Jean-Baptiste porté par Elisabeth, rencontre de ces
deux fœtus qui dans les premiers moments de leurs existences vont s’émouvoir de
se trouver déjà si proche.
Ô
combien cette rencontre a dû être étonnante, surprenante, lumineuse comme un
moment hors du temps qui pressent déjà toute l’histoire sainte à venir. Et de
cette rencontre là a jailli cette proclamation d’Elisabeth, elle qui, portée
par la grâce et la présence du Seigneur Esprit Saint reconnaît la présence du
Seigneur, la présence du Sauveur dans le sein de la Vierge Marie.
La
Vierge Marie est enceinte, nous nous le savons mais cela ne se voit pas encore
et pourtant Elisabeth sait. Et au cœur du mystère de la vie, Elisabeth discerne
le mystère du Salut, elle pose déjà son regard sur son Sauveur qui demeure
caché à ses yeux car porté silencieusement par la Vierge Marie. Ainsi, par delà
la simple réalité, Elisabeth reconnaît et annonce la présence du Seigneur, et, par
delà sa propre connaissance de sa cousine, elle reconnaît également l’éminente
dignité de la Vierge Marie, la Vierge Marie qui reçoit ce titre de Mère du
Sauveur, de Mère de Dieu.
Et
en ces dernières heures avant Noël, nous pouvons prendre comme exemple Ste
Elisabeth. Nous aussi, nous sommes invité à reconnaître en la Vierge Marie
celle qui a été choisi pour permettre à Dieu de faire irruption dans notre
humanité, nous pouvons reconnaître en la Vierge Marie celle qui va donner un
corps humain à notre Dieu, nous pouvons honorer celle qui porte en son sein le
Seigneur de gloire. Oh oui, quelle grandeur de la Vierge Marie qui devient la
porte immaculée par laquelle Dieu va entrer en notre humanité. Quelle folie que
de constater qu’une simple créature porte en son sein le créateur de toute
chose…
Et
en ce dimanche, je nous invite nous à tous à penser que la Sainte Vierge Marie
se présente à nous comme étant enceinte, la Sainte Vierge Marie se présente à
nous comme étant presque au terme de sa grossesse, elle qui porte encore
l’enfant Jésus qui va pousser ses premiers cris dans quelques heures. Et en
rejoignant la Vierge Marie quelques heures avant la naissance de son Fils notre
Seigneur, tout comme Ste Elisabeth nous ne pouvons que rendre grâce au Seigneur
pour l’anéantissement auquel Il consent pour nous rejoindre ; rendre grâce
au Seigneur pour l’anéantissement auquel Il consent pour venir jusqu’à nous ;
pour nous adresser directement la Parole ; pour nous révéler sa véritable
identité, la véritable identité de Dieu ; pour nous montrer par sa propre
vie comment nous devons agir ; pour nous inviter à nous laisser porter par
sa grâce ; pour nous conduire par son sacrifice ultime jusque dans
l’éternité bienheureuse.
Car
oui, toute l’histoire de notre rédemption est déjà présente comme en germe dans
le sein même de la Vierge qui va enfanter. Reprenons conscience que c’est bien
toute la réalité du monde qui va être changée et que les balbutiements de ce
changements se font simplement dans l’intimité silencieuse de la croissance embryonnaire,
les balbutiements du changement de notre réalité sont portés dans un simple
enfant qui se construit dans le sein de sa mère. Quelle folie, quelle grandeur,
quelle bonté de Dieu qui nous rejoint et nous sauve non pas dans les
éclairs et le tonnerre mais en passant par ce chemin commun à tout être humain,
ce chemin de la grossesse et de la lente croissance humaine manifestant combien
Dieu se met à notre niveau, à notre simple mesure pour nous rejoindre.
Alors
en ce dimanche, en ce dernier dimanche de l’Avent, ayons de nombreuses
attentions envers la Vierge Marie enceinte l’accompagnant de tout notre cœur
jusqu’à cette glorieuse naissance du Sauveur. Et dans un même temps, confions-nous
à elle afin qu’elle intercède pour nous, afin que tous nous puissions vivre ce
Noël dans la présence du Seigneur qui vient jusqu’à nous ; afin que nous
soyons tous emportés par la joie de cette sainte naissance ; afin que nos
vies soient bouleversées par la grâce de Noël qui est celle de la présence
divine.
Dieu
est là caché dans le sein de sa mère. Dieu va naître, voilà la réalité de ces
heures qui, s’écoulant, nous rapprochent du terme, nous rapprochent de la joie,
nous rapprochent de notre Dieu et de notre Salut. Dieu va venir, apprêtons nos
âmes pour pouvoir l’accueillir pleinement.
Amen.
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