En ce
deuxième Dimanche de l’Avent nous retrouvons la grande et belle figure de St
Jean-Baptiste. St Jean Baptiste, lui, la voix qui crie dans le désert, lui, le
précurseur, lui dont la seule mission est de préparer la venue du messie, la
venue du Christ Sauveur. Cette annonce du messie portée par le Baptiste est d’abord
un appel à la conversion. Et il peut être bon de nous interroger sur le
pourquoi de cet appel à la conversion, en ce sens ou pourquoi faudrait-il se
convertir pour accueillir le Seigneur, est-ce que ce ne serait pas plutôt
l’inverse, est-ce que la rencontre du Seigneur ne serait pas l’origine de la
conversion ?
Et
bien, se convertir pour accueillir le Seigneur, pour Le rencontrer cela désigne
cette conversion essentielle qui manque bien souvent à bon nombre de nos
contemporains et peut-être même un peu à chacun d’entre nous. Se convertir pour
rencontrer le Seigneur, cela désigne cette disponibilité que l’homme doit avoir
pour permettre cette rencontre. En effet, nous le savons bien, le bon Dieu ne
force pas les portes, Il ne force pas ni notre reconnaissance, ni notre amour. Le
bon Dieu se tient à nos côtés attendant de nous que l’accueillions en nos vies.
L’homme a ce pouvoir de permettre ou de refuser cette rencontre première avec
le bon Dieu. L’homme a ce pouvoir de se rendre disponible ou non à la rencontre
avec le Seigneur.
Et
bien cette disponibilité première et essentielle, elle est objet de conversion
car cette disponibilité est faite de renoncement, de ce renoncement quant à
l’illusion que nous avons de nous suffire à nous même, renoncement quant à
l’illusion toute moderne que nous n’avons pas besoin d’être sauvé, ou au
contraire renoncement quant à l’illusion encore plus dangereuse de croire que
quoi que nous fassions nous serons sauvés… Toutes ces illusions, et bien
d’autres encore, toutes ces illusions empêche la rencontre première avec le
Seigneur, toutes ces illusions sont à démasquer afin de reprendre pied dans la
réalité, dans cette réalité que Dieu nous enseigne : en nous rappelant que
notre temps d’ici bas est décisif dans l’ordre de l’Eternité, en nous rappelant
que notre temps d’ici bas peut nous conduire dans les abîmes effroyables de
l’enfer fruit du péché, de l’indifférence ou de refus de Dieu.
Cette
conversion de l’homme qui se rend disponible à la présence et à l’action de
Dieu est essentielle car elle est première, car elle permet à l’homme
d’accueillir le Seigneur en son cœur, en son âme et en sa vie ; elle
permet d’initier cette formidable histoire d’Eternité avec le bon Dieu. Et, ne
nous y trompons pas, si cette disponibilité est essentielle comme premier pas
dans la Foi, cette disponibilité il nous faut y veiller tout au long de notre
vie. En effet, nous le savons bien, nous avons tous cette tentation de nous
créer un dieu qui nous convient en ne nous laissant plus porter par la Parole
du Christ et de l’Eglise mais en considérant nos opinions comme supérieure à la
Révélation divine. Tout au long de la vie, il nous faut donc veiller à demeurer
disponible à Dieu et pour Dieu, il nous faut veiller à nous laisser porter par
la grâce et par la présence divine, en nous laissant enseigner par Dieu. Cette
disponibilité constante est bien entendu portée et manifestée tout d’abord par
une vie de prière qui manifeste ce désir de se laisser modeler par la grâce.
Ainsi,
oui, l’homme est appelé à se convertir afin de se rendre disponible à la
rencontre avec le Seigneur mais également tout au long de sa vie de Foi,
l’homme doit veiller à demeurer dans cette disponibilité afin que comme le dit
St Paul, ce ne soit plus nous qui vivions mais bien le Christ qui vive en nous.
Dès
lors nous pouvons tous nous interroger : sommes-nous disponibles à Dieu et
pour Dieu ? Sommes-nous disponibles aux motions divines ? Ô, disponible
dans tous les sens du terme : disponibilité intérieure de l’âme qui vit de
l’amour divin et désire se laisser conduire et modeler par le bon Dieu ;
disponibilité de l’agenda dans le temps qui est pris pour la prière
quotidienne, pour ce cœur à cœur avec le Seigneur qui nous façonne l’âme ;
disponibilité de l’agenda encore pour se laisser nourrir par le Christ en la
sainte Eucharistie le dimanche mais aussi en semaine…
Combien
de fois disons-nous que nous ne sommes pas disponible, que n’avons pas le temps
pour le bon Dieu alors que le bon Dieu, oui le bon Dieu nous offre 24h chaque
journée… nous n’avons pas le temps pour le bon Dieu mais nous avons bien du
temps pour tant et tant de futilités qui ne nous ouvrirons pas les portes de
l’Eternité bienheureuse.
Oh
bien souvent je me dis que nous sommes fous car nous perdons le sens de la vie
en nous attachant à tant de choses secondes et secondaires, en oubliant
l’unique essentiel qu’est Dieu.
Et
bien en ce dimanche offrons notre folie inconsciente au bon Dieu, offrons Lui notre
indisponibilité volontaire afin que, dans sa miséricorde, le Seigneur Lui-même
nous donne la force de faire un pas de plus en notre conversion, afin que le Seigneur
Lui-même nous donne d’être véritablement disponible intérieurement et
extérieurement. Il nous faut être disponible pour le bon Dieu, il nous faut
être disponible à notre propre salut, alors convertissons-nous afin que le
Seigneur nous attire à Lui jusque dans la béatitude.
Amen.