Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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jeudi 14 septembre 2017

10 Septembre - 23ème Dimanche du Temps Ordinaire

Bien chers amis, l’évangile de ce dimanche, ne nous donne pas un de ces grands principes si essentiels pour gouverner nos vies, l’évangile de ce dimanche, le Christ Lui-même nous donne une pratique à mettre en œuvre, pratique qui s’enracine dans la véritable charité mais pratique qui va bien à l’encontre de notre manière de procéder de façon habituelle et je dirai presque de façon naturelle.
En effet, lorsque quelqu’un nous fait du tort, nous agissons habituellement d’une manière différente à celle de l’évangile. C'est-à-dire que lorsque quelqu’un nous a fait du mal nous avons parfois cette habitude de le répéter à ceux qui nous entourent, proche ou moins proche et dans une sorte de proclamation discrète nous annonçons à tous ce que cette personne a fait. Et c’est seulement et éventuellement dans un second temps que nous allons trouver cette personne pour la mettre face au mal qu’elle a provoqué en nous.
Mais le Christ dans l’Evangile nous invite à aller directement trouver la personne qui nous a fait du tort et nous invite donc à ne pas proclamer à tous le mal commis à notre encontre : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul ».
Mais pourquoi agissons-nous ainsi, pourquoi avons-nous cette tentation de proclamer le mal commis par autrui à notre encontre avant que d’aller éventuellement trouver la personne concernée ?
Nous pourrions tout d’abord penser que partager notre douleur avec d’autres amenuiserait cette douleur. A ce sujet Kafka écrivait : « Quand tu es devant moi et que tu me regardes, que sais-tu des souffrances qui sont en moi et que sais-je des tiennes ? Et si je me jetais à tes pieds en pleurant et en te parlant de moi, que saurais-tu de plus que ce que tu sais de l’enfer quand quelqu’un te raconte qu’il est chaud et terrible ? ». La douleur est intime et le fait de la partager ne conduit pas toujours les autres à la reconnaître et même au contraire, ils l’évacuent parfois par ces simples mots « ce n’est pas grave » produisant en nous un sentiment de solitude face à la douleur subie réellement.
Nous pourrions également agir ainsi c'est-à-dire partager la douleur subie afin de faire souffrir la personne qui nous a fait souffrir et cela en abimant l’image que les autres se font de cette personne, en dévoilant les torts que cette personne nous a fait ; il y aurait là comme un esprit de vengeance inavoué.
Mais le Christ nous indique une autre voie, une autre manière d’agir, Il nous indique la manière chrétienne d’agir qui doit nous conduire à aller directement trouver la personne qui nous a fait souffrir et le Christ semble quelque peu mystérieux : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère ». « S’il t’écoute tu as gagné ton frère », qu’est ce que cela peut dire si ce n’est qu’en allant trouver la personne qui nous a fait du tort et en mettant cette personne face aux torts qu’elle nous a fait, nous lui permettons de prendre conscience du mal commis et nous lui permettons également de demander pardon et de grandir sur le chemin de la conversion, sur la voie de la vertu. Ainsi, le Christ nous invite à demeurer fidèles dans nos rapports les uns avec les autres, à demeurer fidèles à la dynamique de vérité, de pardon et de miséricorde.
Et le Christ ne fait pas non plus dans l’angélisme car si la personne ne reconnaît pas le mal qu’elle a produit, les torts qu’elle a fait cela peut conduire jusqu’à la considération d’être en dehors de l’Eglise. Il ne s’agit donc pas ici de bon sentiment, mais bien d’un réalisme qui prend en considération chaque personne mais qui s’enracine dans la vérité et la miséricorde.
Mais à travers tout cela, si nous considérons ceux qui nous ont fait du tort, il nous faut également nous considérer nous même dans le tort que l’on peut faire aux autres, dans le tort que l’on peut faire directement à Dieu dont nous blessons la relation par le péché, dans le tort que l’on fait à Dieu à travers le mal que nous faisons aux autres. Gardons à l’esprit cette autre phrase évangélique : « qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton voisin alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien ». Ainsi, il nous faut également être assez humble pour reconnaître ses torts, être assez humble pour demander pardon, assez humble pour être pardonné. Et si cela est vrai dans nos relations interpersonnelles, cela l’est bien plus envers le bon Dieu qui nous propose toujours sa miséricorde dans le sacrement de la confession. Dieu qui par ce sacrement nous donne en plus de sa miséricorde la force et le courage d’être nous même disciples de miséricorde envers ceux qui nous entourent.
Alors en ce dimanche, demandons tout d’abord au Seigneur la force et le courage d’aller toujours trouver ceux qui nous ont fait du tort avant que d’en avertir la terre entière, et demandons également au Seigneur de faire grandir en nous la vertu d’humilité afin que souvent nous nous remettions face à Lui dans le sacrement de la confession, source de l’Amour divin et donc source de toute miséricorde.

Amen.

mardi 5 septembre 2017

27 Août - 21ème DImanche du Temps Ordinaire

« Pour vous qui suis-Je ? », ce questionnement que nous adresse, à nous tous, le Seigneur Jésus est Le questionnement décisif pour notre existence et notre éternité. En effet, la réponse à cette question va définir et qualifier notre rapport au Seigneur Jésus, elle va induire notre adhésion, l’adhésion de toute notre vie au Seigneur Jésus. Et en disant cela, il nous faut bien nous rendre compte combien cela doit changer nos existences. En effet, le Christ n’est pas un sage qui peut-être un guide occasionnel pour nos existences, il n’est pas un gourou ou un meneur hors pair, le Christ est Dieu et dès lors l’ensemble de ses paroles et de ses actions sont paroles et agirs divins. Mais là encore, la reconnaissance intellectuelle de cette réalité de la personne du Seigneur Jésus ne sert à rien si nous ne prenons pas la mesure de ce que cela implique pour notre vie. Reconnaître l’identité du Seigneur Jésus cela ne peut conduire qu’à une chose, cela ne peut conduire qu’à vivre de Sa vie. Le Christ nous le dit par ailleurs en l’évangile selon St Matthieu : « «Il ne suffit pas de me dire: “Seigneur, Seigneur!” pour entrer dans le Royaume des cieux; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux ». Ainsi oui, notre Foi en la personne du Seigneur Jésus doit, je dis bien, doit transformer nos vies et si tel n’est pas le cas, alors demandons, supplions le Seigneur pour qu’Il augmente en nous la Foi.
Alors oui, la Foi doit transformer nos vies mais cette transformation, cette sanctification de nos existences est elle-même accompagnée par le Seigneur et cela à travers son Eglise, à travers l’Eglise du Christ, à travers l’Eglise que le Christ a fondé Lui-même sur son apôtre St Pierre.
L’Eglise, l’Eglise est une réalité complexe car l’Eglise est le corps du Christ, l’Eglise a à sa tête le Seigneur Jésus Lui-même, l’Eglise est triomphante avec tous les saints du ciel, l’Eglise se purifie en purgatoire et l’Eglise est en pèlerinage sur cette terre. L’Eglise demeure ce canal de la grâce et c’est à travers l’Eglise que Dieu choisi de déverser ses flots de bénédictions et de miséricordes sur le monde. L’Eglise est l’instrument de l’action de Dieu en notre temps, en notre monde. L’Eglise c’est tout cela, resplendissante de gloire et d’honneur, et l’Eglise c’est aussi chacun de nous, nous qui sommes en pèlerinage sur cette terre, nous qui sommes appelés à entrer dans la gloire du ciel, nous qui sommes pécheurs et qui faisons pourtant partie de cet instrument divin qu’est l’Eglise. Et nous pourrions dès lors avoir le sentiment d’un clair obscur, avoir le sentiment que la lumière se mêle aux ténèbres dans un paradoxe insaisissable : comment l’Eglise peut-elle être sainte et immaculée tout en étant composés des pécheurs que nous sommes ? Notre esprit binaire est mis en déroute par cette réalité qui s’impose à nous vet qui nous manifeste bien la manière d’agir de Dieu Lui-même. L’Eglise nous rappelle à tous que le b on Dieu nous rejoint et nous enjoint à le suivre et à vivre de sa vie et cela malgré nos imperfections, imperfections que nous sommes certes appelés à corriger, à sanctifier mais imperfections qui ne sont pas motif de rejet pour le Seigneur car rappelons-nous que le Seigneur est venu pour les pécheurs. Le Seigneur Jésus est venu pour les pécheurs afin que dans sa miséricorde ils deviennent des saints. Et c’est bien là une des plus belles définitions de l’Eglise qui est composée de pécheurs que l’Eglise sanctifie par la grâce divine.
Ainsi on peut reprocher à l’Eglise de ne pas être constitué de saints mais en définitive c’est bien la fonction de l’Eglise que de faire des pécheurs les saints de demain. Et si l’Eglise n’était constitué que de saints, rendons-nous compte que nous en serions purement et simplement exclus. Ainsi oui, l’Eglise est composée de pécheurs mais de pécheurs qui doivent être à la recherche constante de leur propre sanctification, qui doivent laisser la première place à Dieu Lui-même, qui doivent laisser le Christ régner en leurs vies. Et St Pierre sur lequel le Christ a fondé l’Eglise comme nous l’a rappelé l’évangile de ce dimanche, St Pierre est la figure de ce mouvement, lui qui fut choisi par Dieu, lui qui fut établi comme fondation de l’Eglise, il fut également celui qui renia le Seigneur et cela par trois fois, celui qui abandonna le Seigneur au supplice ignominieux de la croix, St Pierre fut ensuite celui qui a été rétabli à sa place par la miséricorde divine et qui atteint la sainteté jusque dans le don de sa vie. Voilà l’œuvre de l’Eglise qui des pécheurs que nous sommes  nous appelle à la sainteté en nous communiquant grâce et miséricorde afin de nous unir à Dieu dans l’Eternité.
Alors en ce dimanche, posons tout d’abord un acte de Foi envers le Seigneur Jésus et rendons Lui grâce pour le don que le Seigneur nous fait de son Eglise. Et ensemble prenons la résolution en ce jour d’user de tous les moyens que Dieu met à notre disposition pour notre sanctification et cela par son Eglise, prenons la résolution en ce jour d’user des sacrements dont l’Eglise dispose pour nous donner la grâce d’aimer le Seigneur d’une manière toujours plus entière, toujours plus parfaite, prenons la résolution en ce jour de parcourir ensemble le chemin de la sanctification, le chemin de la sainteté afin que par l’Eglise, dans l’Eglise nous nous rapprochions du Seigneur qui nous appelle à vivre de sa vie.

Amen.

20 Août - 20ème Dimanche du Temps Ordinaire

A l’écoute de l’Evangile de ce dimanche, nous ne pouvons que nous rappeler la place particulière qui est celle du peuple d’Israël, de ce peuple qui fut jadis choisi par Dieu et qui fit l’objet de nombreuses promesses divines. Ce peuple qui reçut en son sein le messie de Dieu, le Christ Sauveur. Ce peuple qui fut ainsi le premier destinataire de l’enseignement du Christ. Et c’est bien dans cette réalité qu’intervient l’évènement de ce dimanche. Cette femme, qui n’appartient pas à ce peuple élu, réclame pour elle-même les grâces divines. Et le Seigneur Jésus n’hésite pas à lui rappeler qu’Il est d’abord venu pour le peuple d’Israël. Ce rappel peut nous apparaître au premier rapport comme quelque peu abrupt. Nous avons en effet l’habitude de considérer tout un chacun d’un point de vue de cette égalité sur laquelle s’est construite notre société et, bien entendu, cette égalité est tout à fait respectable mais ici le Seigneur Jésus nous rappelle malgré tout qu’Il est d’abord venu pour le peuple d’Israël, pour ce peuple établi, constitué, et choisi par Dieu.
Mais malgré les paroles du Seigneur Jésus, la femme de l’évangile le poursuit de sa requête réclamant simplement de recevoir les miettes qui tombe de la table de ce peuple élu. Par cette demande la femme manifeste sa Foi envers le Seigneur. Elle va à l’encontre de cet état de fait du peuple choisi pour obtenir pour elle-même les grâces qu’elle demande. Et nous l’avons entendu dans l’évangile, le Seigneur Jésus a accédé à sa demande et surtout Il va reconnaître la Foi particulière de cette femme. En agissant ainsi le Seigneur Jésus étend le salut qu’Il est venu apporter au peuple d’Israël à l’ensemble du monde. Ainsi, depuis ce temps et jusqu’à nos jours, le peuple d’Israël demeure le peuple choisi initialement par Dieu mais le salut obtenu par le Christ revêt quant à lui un caractère universel. Oui, le Christ est venu pour sauver l’ensemble de notre humanité, et cette réalité de l’universalité du salut nous l’avons bien intégré en notre Foi.
Mais malgré tout, nous avons parfois la même réaction que les apôtres dans l’évangile. Nous avons parfois cette réaction d’écarter ceux qui n’appartiennent pas au sérail, ceux qui n’appartiennent pas à la communauté de l’Eglise. Or s’il est certain que seul le Christ est sauveur, et que le baptême nous a fait membre de l’unique Eglise du Christ nous avons tous cette mission de permettre à ceux qui sont loin de l’église, à ceux qui sont en dehors de l’église, nous avons tous cette mission d’annoncer la bonne nouvelle du Christ Sauveur. Ainsi il ne nous faut pas poser un regard de méfiance envers ceux qui n’appartiennent pas à l’Eglise mais, bien au contraire, il nous faut avoir un regard je dirais presque de commisération, c'est-à-dire de considérer ceux qui n’appartiennent pas à l’Eglise, ceux qui ne connaissent pas le Christ, comme étant des personnes à qui il manque quelque chose ou bien plutôt quelqu’un. Et surtout n’y voyons pas là comme un certain sentiment de supériorité car nous avons bien tous conscience que notre foi nous l’avons reçu de Dieu et que seul Dieu en est la source, ce n’est pas un sentiment de supériorité mais c’est bien la conscience de la valeur ineffable du salut obtenu par le Christ que nous avons la mission d’annoncer et de proclamer.
Et pour user de l’image de l’évangile, nous ne pourrions pas nous tous prendre un repas opulent en ayant à nos pieds des personnes mourant de faim. Nous ne pourrions pas faire cela mais parfois dans l’ordre de la vie spirituelle c’est bien ainsi que nous agissons. Nous qui connaissons le Christ, nous qui nous nourrissons du Christ à chaque Eucharistie, nous côtoyons par ailleurs tant de gens qui vivent leurs vies portés uniquement par les valeurs temporaires du monde, qui vivent sans aucune dimension spirituelle et tout en ayant conscience de cela nous faisons bien souvent comme si de rien n’était. Ô bien sûr me direz-vous pour beaucoup ils ne savent pas qu’ils ont faim, ils ne savent pas qu’ils sont en train de mourir de faim mais qu’importe qu’ils ne se sachent pas mourant nous le savons nous et nous tous nous pouvons leur indiquer le chemin du Christ qui les comblera de tous ses biens.
Alors bien chers amis, en ce dimanche, demandons tout d’abord au Seigneur de nous donner de percevoir la grâce qui nous est faite de Le connaître et de vivre de Sa vie et demandons également au Seigneur de faire de chacun de nous ses disciples, ses apôtres en ce temps de famine spirituelle.

Amen.