Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

jeudi 20 avril 2017

14 Avril - Vendredi Saint

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Le sang a été répandu, la mort a fait son œuvre imposant son silence, l’effroi saisit nos âmes en levant nos yeux vers cette croix où se trouve suspendu entre ciel et terre le Roi de l’univers, le créateur de toutes choses. Nos yeux se lèvent vers Dieu crucifié portant sur son corps les traces de l’abject supplice. Face à nos yeux se dresse la plus grande injustice de l’histoire, se déploie toute cette capacité humaine à faire le mal, à produire ce mal absurde et sanglant, face à nos yeux s’impose le pouvoir de la mort implacable.
Le Christ est mort, voilà la réalité de l’instant, Dieu est mort voilà ce qui s’impose à nous. Et la question du Pourquoi trouverais une belle réponse factuelle dans les évangiles car nous avons vu se dessiner cette opposition radicale au Christ, opposition à la vérité qu’est le Christ, opposition au véritable visage de Dieu que nous révèle le Christ. Cette opposition des scribes, des pharisiens, des grands prêtres, cette opposition prenant forme par la trahison de Juda, cette opposition a conduit à anéantir le Christ Lui-même, à anéantir : LE Bien, LA Vérité. Mais ce regard historique s’il nous permet de saisir ce rejet qui a conduit le Christ à être condamné ne répond pas à la question du pourquoi car nous l’avons entendu, le Christ choisi de parcourir ce chemin, le Christ choisi de se laisser arrêter, le Christ choisi de se laisser condamner, de se laisser flageller, de se laisser couronner d’épines, de se laisser ridiculiser, le Christ choisi de se laisser crucifier. Ce choix du Seigneur nous est révélé lorsque le Christ dit à Pierre : « Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père ? Il mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges ». Ainsi le Christ choisi de vivre cette douloureuse passion jusqu’à son dernier souffle. Les scribes, les pharisiens, les grands prêtres n’ont qu’un pouvoir illusoire sur la personne de Jésus car tout dépendait de la volonté du Seigneur à subir tout cela. Mais alors pourquoi, pourquoi le Christ a-t-il choisi de supporter tout cela ?
Voilà la question essentielle en ce soir : pourquoi le Christ a-t-il choisi de supporter tout cela ? car à cette question il ne peut exister qu’une seule et unique réponse : pour nous ! C’est pour nous, c’est pour chacun de nous que le Christ a choisi de supporter cette passion mortifère, c’est pour chacun de nous personnellement, individuellement que le Christ a choisi de supporter cette passion mortifère. C’est par sa passion et sa crucifixion, c’est par sa mort, c’est dans le sacrifice de Lui-même que le Christ nous manifeste de quel Amour Il nous aime. L’Amour de Dieu pour chacun de nous résonne à chaque claquement de fouet, il résonne à chaque raillerie, il résonne à chaque coup de marteau. Dieu donne ainsi sa vie par Amour de cette humanité qui pourtant le condamne et le rejette car l’Amour de Dieu est éternel, infini, l’Amour de Dieu est indéfectible.
L’amour de Dieu est indéfectible voilà ce que manifeste le Seigneur Jésus dans le sang, la sueur et la mort. Et c’est bien ainsi que le Croix devient non plus un signe mortifère mais le signe éclatant de l’Amour divin, le Signe éclatant de ce don total que Dieu fait de Lui-même pour chacun de nous. Ô combien cette réalité devrait s’imposer à tous, ô combien cette réalité devrait convertir le monde l’emportant dans cet Amour infini qui éclate dans la croix du Seigneur. Ô combien la croix du Seigneur devrait faire de nous tous des saints dans la reconnaissance de ce don que Dieu fait de Lui-même par amour de chacun. Oui, la passion et la mort du Seigneur devrait nous faire prendre conscience à quelle mesure nous sommes aimés de Dieu et cette mesure infini de l’Amour divin nous appelle à nous laisser guider par lui, à nous laisser saisir, à nous laisser habiter. Car au milieu des soucis et des tracas de l’existence Dieu nous redit à tous « Je t’aime et Je désire te donner la Vie véritable », la vie véritable qui s’inscrit dans l’Eternité.
En ce soir, laissons-nous saisir par la croix du Seigneur, par cette manifestation ineffable de l’Amour divin, accueillons le Christ qui se donne à nous, qui nous sauve et nous invite à le suivre et laissons s’exercer en nos vies la maternité de celle qui nous est donnée comme Mère par le Seigneur Lui-même, confions-nous à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie.

            Amen.

9 Avril - Dimanche des Rameaux

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Rameaux en mains nous avons tous formés le cortège, acclamant par nos chants la venue du Seigneur. Et oui, le Seigneur est venu, le Seigneur est là n’en doutons pas. Et dans la joie d’accueillir le Seigneur nous avons entendu le récit de ses dernières heures, nous avons revécu la trahison de Juda, revécu l’arrestation du Seigneur, son humiliation et sa flagellation mais le supplice ignoble et injuste ne s’est pas arrêté là, le marteau a fendu l’air crucifiant le Seigneur, dans un acte d’abomination et de torture le Seigneur a été mis sur cette croix de bois qui s’est dressée entre ciel et terre jusqu’à emporter le dernier souffle de notre Dieu.
Nous l’avons entendu, l’acclamation de la foule de Jérusalem s’est transformée en condamnation réclamant la vie du seul juste de l’humanité, réclamant la vie de celui qui a accompli tant de miracles, qui a enseigné La Vérité divine. Tout semble balayé.
Et nous aujourd’hui, qui avons entre les mains ces rameaux, il nous faut bien laisser naître en notre cœur une crainte, une sainte crainte, il nous faut laisser naître en notre cœur cette crainte de voir nos propres acclamations se changer en condamnations. Oh bien sûr nous ne pouvons pas heureusement créer une nouvelle crucifixion mais reprenons conscience en ce dimanche que nous participons à la crucifixion du Seigneur lorsque nous chassons le Seigneur de nos vies, lorsque nous ne faisons pas une réelle place au Seigneur en nos vies. Car si le Seigneur est mort sur cette croix c’est pour chacun de nous, je dis bien pour chacun de nous, nul n’est exclu dans la pensée de Dieu de ce sacrifice qui nous ouvre les portes de l’Eternité. Si le Seigneur est mort sur cette croix c’est pour nous redire à chacun combien Il nous attend, combien Il nous espère dans l’éternelle béatitude. Si le Seigneur est mort sur cette croix c’est pour nous manifester à chacun l’Amour infini qu’Il a pour chacun de nous car c’est bien l’Amour de Dieu pour chacun de nous qui le conduit à accepter ce traitement ignominieux car c’est bien dans la croix du Seigneur que nous recevons le Salut, c’est bien dans la croix du Seigneur que nous recevons l’affirmation de la bonté de Dieu envers chacun des membres de l’humanité et même de ceux qui ont conduit Dieu jusqu’au supplice : « Père, pardonne-leurs, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Redisons le en ce dimanche, c’est dans le sang que le Seigneur scelle pour l’Eternité notre rachat, notre rédemption, notre salut, [c’est bien dans le sang mais non dans le sang des ennemis, non dans le sang des pécheurs que nous sommes, mais bien dans le propre sang de Dieu fait homme.] Car oui, clamons le en ce jour, c’est Dieu Lui-même qui paye le tribut de notre rédemption, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette de chaque rejet de Dieu, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette de chacune des actions luttant contre Dieu ou contre les hommes, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette de toutes jalousie féroces, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette de toutes colères parfois sanglantes, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette de tout orgueil écrasant, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette de la luxure, de l’avarice, de l’envie, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette de toutes les paresses spirituelles. Reprenons conscience en ce dimanche que Dieu nous offre le Salut par son sacrifice.
Et de nous tous Dieu n’attend qu’une seule chose que nous l’accueillions véritablement, pleinement, non pas du bout des lèvres ou du bout du cœur, mais totalement, Dieu attend que nous vivions de Sa vie, Dieu attend de nous que nous nous laissions envahir par son Amour infini qui nous conduira à l’aimer en retour d’un amour qui transformera nos vies.
Et c’est ce que je vous propose de vivre en ce dimanche. Certain de la présence de Dieu au milieu de nous, certain de la présence de Dieu prisonnier du tabernacle, accueillons le Seigneur en nos cœurs et en nos âmes. Faisons silence, retrouvons-nous nous même au fond de nos cœurs et faisons silence en nous même, redisons oui au Seigneur simplement en Lui offrant nos vies quelles qu’elles soient, redisons oui au Seigneur en Lui offrant nos cœurs avec simplicité car c’est bien cela que le Seigneur attend, et que ces rameaux qui orneront nos maisons nous rappellent ce don que nous désirons faire de nous même au Seigneur, que ces rameaux nous rappellent que le Seigneur nous attend à chaque messe, qu’Il nous attend dans la sacrement de la confession, qu’Il nous attend pour nous donner sa vie dans une vie de prière fidèle. Alors oui, aujourd’hui, maintenant, faisons silence, et offrons-nous à Lui.

Amen.

dimanche 2 avril 2017

La Semaine Sainte


Dimanche 9 avril
Dimanche des Rameaux


·        Samedi 18h30 à Belcodène
·        Dimanche 9h à Peypin
·        Dimanche 10h45 à La Bouillladisse

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Jeudi 13 avril
Jeudi Saint
Mémoire de la Cène du Seigneur


19h à La Bouilladisse
Office présidé par
S.E. Mgr. Aveline (évêque auxiliaire)

Adoration au reposoir

A l’issue de la célébration du jeudi saint, adoration au reposoir jusqu’à minuit.
Veuillez vous inscrire à la sortie de l’église

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Vendredi 14 avril
Vendredi Saint

Jour de jeûne et d’abstinence


·        15h : Chemin de Croix à La Bouilladisse et à Belcodène
·        19h : Office de la Passion à La Bouilladisse 
  
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Samedi 15 avril
Samedi Saint


21h : Veillée Pascale à La Bouilladisse


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Dimanche 16 avril
Saint jour de Pâques


·        9h : Messe à Peypin
·        10h45 : Messe à La Bouilladisse

2 Avril - 5ème Dimanche de Carême

« Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais », voilà l’affirmation du Seigneur Jésus que recèle l’évangile de ce dimanche. Et cette affirmation va à l’encontre de cette expérience commune qui voit la mort signer d’un point final l’existence humaine, tout homme naît pour mourir. Cette expérience de la mort s’impose à notre humanité et bon nombre de nos contemporains s’arrête à cette simple constatation. La mort s’impose et tout semble s’arrêter. Et ce qui est certain c’est bien que la mort est appréhendable alors que l’Eternité échappe à notre expérience empirique, alors que la vie éternelle échappe à notre connaissance primaire. Ainsi, seule la Foi nous permet de considérer l’Eternité, seule la Foi nous donne cette connaissance qui nous dépasse et qui touche l’Eternité. Mais la Foi qui doit habiter nos cœurs et nos âmes ne doit pas être une simple option intellectuelle, un choix probable ou calculé, une simple hypothèse défendue. La Foi qui doit nous habiter se fonde non pas sur nous même ou sur nos réflexions, mais elle se fonde sur le Christ Lui-même. Car si le Christ nous montre en l’Evangile de ce dimanche qu’Il a le pouvoir de faire revenir à la vie son ami Lazare mort depuis 4 jours, le Christ ne nous promet pas un élixir de vie éternelle qui nous empêcherait de mourir et qui nous établirait pour toujours en cette terre et en cette vie que nous connaissons. Vie qui est certes désirables sous certain côté mais qui serait profondément désespérante si on devait s’y éterniser. Ainsi le Christ ne nous promet pas de nous soustraire à la mort mais le Christ nous donne de soulever le voile de son après, de la vie après la mort, de la vie après la vie. Et c’est seulement la Foi au Christ qui nous donne de recevoir cette réalité de l’Eternité.
            Et cela doit produire en nous un changement de référentiel dans la conduite de notre existence qui n’a de valeur qu’inscrite dans l’Eternité, qui n’a de sens que porté vers la béatitude. Car oui mortel nous le sommes tous mais nous devons savoir au plus intime de nous même que la mort ouvre à l’Eternité et si nous avons vécu avec le Christ, si nous croyons au Christ dès lors la mort ne nous retiendra pas et l’Eternité bienheureuse s’offrira à nous. On pourrait se dire que c’est là une belle promesse qui doit nous permettre d’appréhender la mort d’une manière plus douce mais ce n’est pas une belle promesse car cette réalité elle nous a été acquise par le sang précieux du Christ, par la passion du Seigneur, car cette réalité resplendit au jour de la résurrection, car cette réalité nous en vivons dès à présent accueillant en nos âmes le Christ vivant, vainqueur de la mort et des ténèbres.
Il nous faut donc désamorcer en nous ce pouvoir de la mort qui a été anéanti par la victoire du crucifié. Il nous faut la désamorcer à l’image de Ste Thérèse qui disait : « Ce n’est pas “la mort “qui viendra me chercher, c’est le bon Dieu. La mort, ce n’est pas le fantôme, un spectre horrible comme on la représente sur les images. Il est dit dans le catéchisme que « la mort, c’est la séparation de l’âme et du corps », ce n’est que cela ! ». « La mort, c’est la séparation de l’âme et du corps », ce n’est que cela !… Ainsi en un sens il ne nous faudrait pas avoir peur de la mort mais nous devrions craindre davantage le jugement qui succèdera à la mort, nous devrions craindre l’Enfer qui peut y succéder et c’est dans cet après la mort que prend tout son sens la Parole du Seigneur : « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » car celui qui vit dans le Seigneur Jésus vit de la miséricorde divine et s’attache au Christ dans une vie uni au Seigneur qui l’introduira en l’union divine éternelle. Car il ne nous suffit pas de croire au Christ pour entrer dans l’Eternelle Béatitude mais il nous faut également vivre en Jésus Christ. Le Christ n’est pas donc pas l’option qu’on garderait sous le coude tel un joker attendant la fin de la partie pour le sortir. Et le temps du carême a cette vocation là de nous rappeler cet essentiel d’éternité qu’est celui de vivre en Jésus Christ. Mais nous le savons bien, même si nous désirons vivre en Jésus Christ nous ne sommes pas encore dans la perfection de la Charité qui ne nous sera donné qu’au Ciel. Nous sommes pêcheurs, nous sommes tous pécheurs, voilà la réalité. Mais si le péché entrave nos vies nous savons également que la miséricorde nous permet d’être rétabli dans l’intimité du Seigneur, miséricorde que nous recevons dans le sacrement de la confession qui nous sera proposé ce jeudi et là encore, le sacrement de la confession n’est pas une option mais il s’enracine dans la Parole du Seigneur adressée à ses apôtres et à leurs successeurs les évêques et les prêtres « celui à qui vous remettrez ses péchés ils lui seront remis, celui à qui vous maintiendrez ses péchés il lui seront maintenus ».
Ainsi bien chers amis, considérons l’éternité à laquelle le Seigneur nous appelle en son Amour infini, considérons nous dans nos faiblesses et notre péché qui blessent nos âmes appelant la miséricorde et donnons-nous rendez-vous au sacrement de la confession afin que nous puissions vivre davantage en Jésus Christ, afin que notre Foi en Lui soit plus ardente et que s’accomplisse pour nous tous cette affirmation du Seigneur : « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ».

Amen

26 Mars - 4ème Dimanche de Carême

L’Evangile de ce Dimanche se conclut par l’affirmation portée par le Seigneur Jésus Lui-même qui nous dit qu’Il est le fils de l’homme. Et bien notons que ce titre de Fils de l’homme, que se donne de nombreuse fois le Seigneur Jésus dans les évangiles, ce titre s’inscrit dans l’Ancien Testament et particulièrement s’enracine dans le livre du prophète Daniel qui use le premier de cette appellation. Or dans le livre de Daniel, cette appellation de Fils de l’homme désigne le vainqueur des puissances du monde, il est le vainqueur du combat et la royauté universelle lui est remise. Plus tardivement, dans les paraboles du livre d'Hénoch, le fils d'homme est un être mystérieux, séjournant auprès de Dieu, possédant la justice. Le Fils de l’homme est celui qui doit venir à la fin des temps où il siègera sur son trône de gloire, juge universel, sauveur et vengeur des justes qui viendront auprès de lui après la résurrection. Cette réalité exposée dans l’Ancien Testament était vraisemblablement présente à l’esprit de tout juif et par ailleurs lorsque le Christ demande à l’aveugle ayant retrouvé la vue s’il croit au Fils de l’homme, l’aveugle miraculé ne lui demande pas ce que cela veut dire mais il lui demande bien qui il est. Ainsi le Christ se révèle et se dévoile mystérieusement à travers ce titre de Fils de l’homme, le Christ révèle qu’Il est bien vrai Homme et vrai Dieu mais d’une manière qui demeure comme voilée. L’aveugle est passé des ténèbres de l’incroyance à la lumière de la Foi.
« Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière », ces paroles de St Paul en la seconde lecture illustrent cette réalité de l’évènement que nous rapporte l’évangile. L’aveugle de naissance retrouve la vue par la grâce du Seigneur et il accède à la Foi dans la reconnaissance du Fils de l’homme.
Ce passage des ténèbres à la lumière il nous faut bien entendu en avoir une lecture spirituelle et existentielle. En effet, le Christ est la lumière qui éclaire le monde et qui éclaire tout homme l’accueillant en sa vie parce que le Christ nous révèle l’identité de Dieu et parce que le Christ nous donne ainsi la clef de compréhension de l’ensemble de la création, parce que le Christ nous donne ainsi la clef de compréhension de notre propre existence qui est appelé à entrer dans cette lumière qu’est le Christ Lui-même.
Et cela nous le vivons déjà nous tous qui sommes illuminés par la Foi. Et cela nous est parfois jalousé par ceux qui demeurent dans les ténèbres de l’incroyance. En effet, la Foi qui habite nos âmes nous conduit à vivre notre vie et surtout à appréhender les évènements douloureux et difficiles de nos existences d’une manière différente de ceux qui n’ont pas la Foi. Un évènement difficile survient nous avons cette certitude de Foi que le Seigneur nous soutient et nous accompagne de ses grâces pour nous permettre de dépasser ou tout du moins de traverser ces difficultés ; ce qui est bien loin de la solitude de ceux qui n’ont pas la Foi. Un deuil survient et nous savons au milieu de la douleur et des larmes que l’éternité s’ouvre pour ceux qui ont confiance en la miséricorde divine ; ce qui est bien loin de la désespérance de l’anéantissement de ceux qui n’ont pas le Foi. Dans ces domaines là, certain de nos contemporains pourraient penser que la Foi est la béquille de l’existence qui nous serait nécessaire à nous qui serions des faibles, à nous qui n’aurions pas la force de supporter la vie. Et en un certain sens il est certain que la Foi nous aide à affronter la vie mais ce n’est pas parce qu’elle nous aide à cela qu’elle n’en est pas moins véritable, ce n’est pas parce que la Foi nous soutient qu’elle n’en est pas moins certaine car elle nous donne de percevoir la présence de Dieu en nos vies et en chacun des moments de nos vies.
Mais ce n’est là qu’une partie de la réalité de la Foi qui doit gouverner notre existence, il y’a un autre pan de la Foi qui, quant à lui ne nous est pas jalousé car il demeure incompris.
En effet, d’un autre côté, lorsqu’un choix difficile doit être posé, nous savons que nous pouvons là encore compter sur l’assistance de l’Esprit Saint pour nous aider à discerner la direction qui est à prendre non pas seulement en fonction d’une rentabilité éventuelle ou d’un égocentrisme exacerbé mais dans une attention particulière à Dieu et au prochain. D’un autre côté, la Foi nous conduit à déplacer les fondations de nos existences pour les placer en Dieu et en l’éternité et ainsi la Foi conduit le chrétien à ne pas rechercher d’abord le profit, la richesse ou la gloire mais bien Dieu Lui-même dans une quête de conversion permanente. D’un autre côté la Foi nous invite également à cette attention au plus faible et au plus pauvre en écartant toute volonté d’asservissement ou tout rejet de l’autre qui nous serait différent socialement ou humainement. Et surtout, la Foi nous conduit à nous reposer non pas sur nos propres forces, non pas sur un surhomme illusoire mais la Foi nous conduit à nous reposer sur Dieu dans une vie de prière fidèle, dans une vie sacramentelle qui n’a de cesse de nous appeler à nous abandonner nous même pour suivre le Christ.
Et tout ce côté-là de la réalité de la Foi, nos contemporains le rejettent et même le raillent ardemment et c’est ainsi que pour eux la Foi est une béquille et dans un même temps, pour eux, la Foi est également un carcan. Mais pourquoi tiennent-ils cette position contradictoire et bien tout simplement parce qu’ils sont aveugles, aveugles quant à la réalité de la Foi qui n’est pas une construction humaine mais bein le don que Dieu nous fait pour nous permettre d’entrer dans La Réalité, dans La Réalité de Dieu, dans La Réalité de notre propre existence, dans La Réalité du monde. Mais ces aveugles modernes il nous faut avoir à cœur de prier pour eux afin qu’eux aussi entrent dans la lumière, afin qu’eux aussi puissent reconnaître le Christ et vivre dans la réalité.
Mais dans un même temps, ne nous considérons pas trop vite comme étant clairvoyant face à ces aveugles modernes. Nous sommes nous tous atteint d’une certaine cécité qui fait que notre vie n’est pas encore totalement au Christ, qui fait que notre existence n’est pas encore totalement gouvernée par la Foi à l’image des saints qui nous montrent le chemin. Nous avons-nous aussi besoin d’être guéri par le Christ afin que notre Foi soit ardente au point de nous conduire aux portes de la sainteté et le temps du carême est le temps favorable. Alors redoublons d’ardeur dans cette deuxième partie du carême qui s’ouvre en ce dimanche afin de nous ouvrir davantage au Christ, afin de nous laisser guérir par le Christ et portons en nos prières tout ceux qui sont dans les ténèbres afin que, comme nous, ils puissent accéder à la lumière de la Foi véritable.
Amen.



19 Mars - 3ème Dimanche de Carême

Cette rencontre entre le Seigneur Jésus et la Samaritaine nous la connaissons bien mais reprenons ensemble quelques éléments essentiels. Et tout d’abord remarquons que la Samaritaine vient puiser de l’eau à midi, c'est-à-dire à l’heure la plus chaude du jour, alors qu’à cette heure là la majorité des gens demeurent à l’abri du soleil et de la chaleur, la samaritaine vient accomplir cette tâche malgré tout fatigante sous la plus forte chaleur du jour. Pourquoi ?
Et bien tout simplement parce qu’elle ne désire pas rencontrer les autres femmes qui viennent également puiser de l’eau, elle fuit très certainement les cancanages, les regards insistants porteurs de désapprobations, les ironies ; car la Samaritaine n’a pas une vie bien droite, elle qui a déjà eu 5 maris et qui se trouve avec un homme qui n’est pas son mari, nous apprendra le Seigneur Jésus. Ainsi la Samaritaine fuit simplement le regard populaire, le regard de ceux qui se drapent dans leur apparente bonne conduite et se constituent en inquisiteurs condamnant.
Et bien c’est pourtant cette femme que le Seigneur Jésus attend, Il l’attend auprès du puits de Jacob. Je dis bien que le Seigneur l’attend car ne pensons pas que cette rencontre était fortuite, le Seigneur Jésus étant empli de cette connaissance des évènements qui nous dépasse. Donc le Seigneur Jésus l’attend et nous pourrions nous attendre à un discours moralisant, à une dénonciation des errements de la samaritaine, ou tout du moins à une admonestation. Mais rien de cela et même au contraire le Seigneur Jésus demande à la Samaritaine de lui rendre un service et en lui demandant à boire,  le Seigneur Jésus demande le soutient de cette femme établissant ainsi une véritable relation, un véritable dialogue.
Et c’est ce dialogue qui se déroule comme souvent avec le Seigneur Jésus dans un quiproquo : le Seigneur Jésus voulant donner à la Samaritaine l’eau vive qui ne se tarit pas, la Samaritaine entendant simplement que grâce à cette eau elle n’aura plus besoin de venir jusqu’au puits. La Samaritaine ne saisit pas ce que lui dit le Seigneur et elle ne commencera à reconnaître la personnalité du Seigneur Jésus que lorsque ce dernier lui aura révélé quelle est sa vie. Et c’est le Seigneur qui en définitive va se révéler à cette samaritaine : Je suis le messie moi qui te parle. Affirmation qui va conduire la femme à aller à la rencontre de ceux qu’elle tâchait d’éviter pour annoncer à tous qu’elle a peut-être bien rencontré le messie.
Et bien remarquons ensemble que le Seigneur Jésus ne s’est jamais positionné dans l’ordre de la moral. Tout simplement peut-être parce que le Seigneur sait que la Samaritaine a conscience que sa vie n’est pas inscrite dans l’ordre de la vertu. Mais d’une manière plus fondamentale, le Seigneur Jésus nous enseigne quelque chose d’essentiel qui nous échappe bien souvent à savoir que ce qui prime entre le Foi et la morale c’est bien la Foi. C’est pour cela que le Seigneur rejoint cette Samaritaine où elle en est et qu’Il la conduit peu à peu à reconnaître qui Il est, à reconnaître qu’Il est le messie, qu’Il est celui qui peut la sauver. Et ensuite c’est la Foi dans le Christ Jésus qui conduira certainement cette Samaritaine à accorder sa vie au Christ Lui-même.
Or reconnaissons le, d’une manière habituelle ce n’est pas comme cela que nous raisonnons. D’une manière habituelle nous serions tentés d’accorder le salut éternel à ceux qui ont bien agi ici-bas qu’importe leur attachement au Christ, c'est-à-dire que d’une manière habituelle, dans notre raisonnement, plus une personne aura bien agi en sa vie, plus elle sera sauvé, et inversement plus une personne aura mal agi en sa vie, plus elle sera damnée. Et bien en ce sens là nous nous trompons car ce n’est pas l’ordre moral qui ouvre au salut mais c’est la Foi au Christ qui nous justifie ou pour reprendre St Paul, c’est par la Foi que nous devenons des justes.
Caricaturons quelque peu les positionnements pour en saisir toute la nuance essentielle. Et par exemple, imaginons un homme bon qui rejette foncièrement le Christ qu’il connaît pourtant, et bien son rejet du Christ peut devenir également rejet du salut. Et, a contrario, imaginons un homme mauvais, qui a conscience du mal qui habite sa vie mais qui malgré tout, reconnaissant sa faiblesse, son péché, reconnaît également le Christ Lui-même et sa miséricorde, et bien tel le bon Larron il se verra peut-être accueilli par le Christ.
Oh bien sûr, attention, il n’y a pas opposition entre la Foi et la morale car si la morale ne conduit pas nécessairement à la Foi, la Foi quant à elle conduit nécessairement à la Vertu et inversement le péché peut aller jusqu’à tuer la Foi, l’immoralité va à l’encontre de la Foi. Il n’y a pas opposition entre la Foi et la morale mais il y’a bien une primauté de la Foi qui est seule source du salut.

Ainsi, pour nous qui avons la Foi, il nous faut bien sûr rechercher à vivre toujours plus intensément de la Foi et ce par la recherche de notre propre conversion qui nous établira dans la vertu. Et si nous considérons ceux qui n’ont pas la Foi, il nous faut tâcher d’avoir ce même regard que le Christ c'est-à-dire ne pas tomber d’abord dans un jugement moral mais essayer de conduire l’autre à la reconnaissance du Christ Sauveur, d’essayer de conduire l’autre aux portes du Salut ! Telle est bien là notre mission. Nous ne devons pas être des Ayatollahs d’une morale mais bien les disciples du Christ Sauveur, disciples du Christ qui a donné sa vie pour les impies que nous étions, pour les pécheurs que nous sommes. Amen

12 Mars - 2ème Dimanche de Carême

Le récit de la transfiguration marque les esprits dans la manifestation visible de la divinité du Christ. Cette théophanie porte l’affirmation que le Christ n’est pas un sage aussi honorable serait-il, que le Christ n’est pas un réformateur ou bien encore un révolutionnaire, le Christ est vrai homme et vrai Dieu et en ce dimanche, son humanité transpire de sa divinité, en ce jour, la gloire divine se donne à contempler. Et cet évènement visible est encore accentué par l’appel impérieux de Dieu le Père, appel à écouter Dieu le Fils, Dieu fait homme, appel à écouter le Christ.
Et si nous entendons ce récit de la transfiguration en ce deuxième dimanche de Carême c’est pour nous rappeler quelles doivent être les fondations de notre carême mais aussi plus largement, plus essentiellement, quelles doivent être les fondations de nos vies. Et ces fondations reposent sur un unique pilier qu’est celui de la reconnaissance dans la Foi de la personnalité du Christ, dans la Foi en la divinité du Christ qui permet notre rédemption et c’est cette Foi sereine et certaine qui nous conduit à être attentifs, à écouter la Parole que le Seigneur nous adresse et qui traverse les siècles portée par l’Eglise.
Et si le Christ est notre unique fondation, notre unique pilier, nous sommes tous appelés à vivre de ce mystère de la transfiguration car il nous faut nous rappeler que nous sommes tous appelés à être transfiguré, transfiguré non par nos efforts ou notre volonté, mais transfiguré par l’acceptation toujours plus entière, toujours plus radicale du Christ Lui-même, nous sommes appelés à transpirer le Christ. Et si nous considérons les saints qui peuplent l’histoire de l’Eglise, nombreux sont ceux qui ont vécu cette réalité, nombreux sont ceux qui, par leurs simples présences, permettaient la présence de Dieu tout simplement parce que Dieu habitait leurs vies, habitait leurs cœurs et leurs âmes. Et c’est bien en ce sens que ce que nous donnons à voir est un témoignage, notre manière de vivre et d’être est un témoignage et ô combien il nous faut redouter le fait d’être des contres témoignages, combien il nous faut redouter que, par notre faute, certains puissent se détourner du Christ.
Alors attachons-nous à vivre du Christ, à être transfiguré par sa grâce, à être porteur de la joie du Christ, de la paix divine, d’une Foi ardente et contagieuse. Et il nous faut encore le réentendre, cette transformation de nos vies, de nos personnes n’est pas d’abord le fruit d’un volontarisme ou d’efforts surhumains, la transfiguration de nos vies c’est bien le Christ qui l’opèrera si nous le laissons faire. Rappelons-nous à ce sujet ce que disait Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, et recevons pour notre méditation de ce dimanche ce que cette grande sainte, cette docteur de l’Eglise écrivait :
« Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d’un léger duvet. S’envoler comme les aigles, n’est pas en son pouvoir.  Le petit oiseau ne va pas même s’affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil; rien ne saurait l’effrayer, ni le vent, ni la pluie et si de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours.
Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se dérobe à sa foi ! Jésus, jusqu’à présent je comprends ton amour pour le petit oiseau, puisqu’il ne s’éloigne pas de toi…mais je le sais, et tu le sais aussi, souvent, l’imparfaite petite créature tout en restant à sa place se laisse un peu distraire de son unique occupation.
Il prend une petite graine à droite et à gauche court après un petit ver… puis rencontrant une petite flaque d’eau il mouille ses plumes à peine formées, il voit une fleur qui lui plaît, alors son petit esprit s’occupe de cette fleur… enfin, ne pouvant planer comme les aigles, le pauvre petit oiseau s’occupe des bagatelles de la terre. Parfois il est vrai, le cœur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire qu’il existe autre chose que des nuages qui l’enveloppent; c’est alors le moment de la joie parfaite pour le pauvre petit être faible.
Oh ! Jésus, que ton petit oiseau est heureux d’être faible et petit, que deviendrait-il s’il était grand ? S’il était grand, jamais il n’aurait l’audace de paraître en ta présence, de sommeiller devant toi.. oui, c’est là encore une faiblesse du petit oiseau lorsqu’il veut fixer le Divin Soleil et que les nuages l’empêchent de voir un seul rayon; malgré lui ses petits yeux se ferment, sa petite tête se cache sous la petite aile et le pauvre petit être s’endort, croyant toujours fixer son Astre Chéri. À son réveil, il ne se désole pas. Son petit cœur reste en paix, il recommence son office d’amour, il invoque les Anges et les Saints qui s’élèvent comme des Aigles vers le Foyer dévorant, objet de son envie et les Aigles prenant en pitié leur petit frère, le protègent, le défendent et mettent en fuite les vautours qui voudraient le dévorer.
[Et Toi Jésus] Caché sous l’apparence d’une blanche hostie, Aigle éternel, tu veux me nourrir de ta divine substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerais dans le néant si ton divin regard ne me donnait la vie à chaque instant… Ô Jésus ! Laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie…  Comment veux-tu devant cette folie, que mon cœur ne s’élance pas vers toi ?
Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses… et ma folie à moi, c’est d’espérer que ton Amour m’accepte comme victime… Ma folie consiste à supplier les Aigles mes frères de m’obtenir la faveur de voler vers le Soleil de l’Amour avec les propres ailes de l’Aigle divin…
Aussi longtemps que tu le voudras, ô mon Bien-Aimé, ton petit oiseau restera sans forces et sans ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi, il veut être fasciné par ton regard divin, il veut devenir la proie de ton Amour… Un jour, j’en ai l’espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau et remontant avec lui au Foyer de l’Amour, tu le plongeras pour l’éternité dans le brûlant Abîme de Cet Amour auquel il s’est offert en victime… »
Alors laissons-nous emporter par l’Aigle divin, laissons-nous emporter par le Christ, ne cherchons pas à nous transfigurer mais laissons-le Christ nous transfigurer et cela en gardant nos âmes aux côtés du Seigneur, en l’aimant, en le priant, en le recherchant, en vivant avec Lui.

Amen.