En
cette solennité de l'Epiphanie, nous nous tenons de nouveau auprès de la crèche
abritant l'enfant Dieu et nous y voyons arriver ces fameux trois mages qui
viennent s'agenouiller devant le divin enfant.
Ces
trois mages qui, même s'ils ne sont pas rois, ces trois mages représentent
l'ensemble des nations, l'ensemble de ce monde qui ne s'inscrit pas dans la
première alliance conclue avec le peuple d'Israël mais l'ensemble de ce monde
qui est appelé à venir reconnaître le Seigneur Jésus. A travers eux c'est donc
l'ensemble du monde qui est rendu présent dans la crèche manifestant dès les
premiers instants que le Christ est certes, venu pour l'ensemble de la maison
d'Israël, mais qu'Il est aussi venu pour l'ensemble du monde. Ainsi, par la
venue de ces trois mages c'est toute l'universalité de la mission du Christ qui
est comme préfigurée.
Car
oui, Dieu s'est fait homme en Jésus Christ pour l'ensemble des membres de
l'humanité et c'est donc l'ensemble des membres de l'humanité qui est appelé à
reconnaître le Seigneur et à venir l'adorer.
De
plus, si les présents des mages ont reçus une sainte signification : l'or
symbolisant la royauté universelle du Christ, l'encens préfigurant sa
résurrection et la myrrhe annonçant sa divinité, ces présents manifestent également
en un sens tous les faux dieux qui peuplent également notre temps et qui
tentent de remplacer le Seigneur. La richesse et l'opulence étant avec le
confort et l'indolence les nouveaux dieux de notre siècle, ces faux trésors,
ces fausses richesses qui sont appelées à être déposées au pied de l'unique
nécessaire de l'existence humaine, au pied du Seigneur Jésus et cela dans la
reconnaissance que seul le Christ demeure l'unique rédempteur, que seul le
Christ nous aime de cet amour qu'est Dieu, de cet amour qui ouvre à l'éternité.
Ainsi,
en ce jour, ce sont tous les trésors du temps qui sont remis au pied du
Seigneur, c’est l’ensemble du monde qui vient adorer le Christ Sauveur. Quelle
belle préfiguration de ce qui est à venir !
Mais
cette belle image, cet évènement prophétique se déroule dans l'adversité, dans
cette adversité d'Hérode qui ne désire pas se soumettre à Dieu mais qui désire
au contraire l'annihiler, l'exterminer. Voyant en Dieu un adversaire, Hérode ne
désire qu’une chose, demeurer l’unique détenteur du pouvoir. Ainsi, Hérode
demeure cette figure de l'humanité hautaine et orgueilleuse qui, pétrie de
malice, souhaite la mort de Dieu pensant pouvoir prendre sa place ; image de
cette humanité qui se croit maitresse de sa destinée, maitresse de l'éternité,
image de cette humanité au cœur asséchée par le pouvoir et la richesse qui
lutte contre Dieu, niant dans un accès de folie le salut obtenu, l'éternité
promise.
Dans
les premières heures de la naissance du Christ s'opère déjà cette séparation au
sein du monde entre ceux qui reconnaissent le Seigneur et ceux qui le
poursuivent pour l'exterminer, séparation qui manifeste ce combat entre le bien
et le mal, combat déjà remporté par le Christ en sa croix glorieuse mais combat
qui se poursuit encore aujourd'hui. Combat qui se poursuit certes en notre
monde, en notre temps, en notre société mais combat qui se poursuit également
en nous même. « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » nous
dira le Seigneur et cela est bien visible dès le moment de la crèche.
Alors
en ce dimanche, n'hésitons pas agenouillons nous avec les mages venus d'orient,
déposons au pied du Seigneur tout ce que nous sommes, confions également au
Seigneur tous ceux qui ne le reconnaissent pas et qui même luttent contre Lui,
agenouillons-nous et déposons tout au pied du divin enfant qui nous comblera
par un simple regard de tout l'Amour divin. Amen.