En
ce dimanche, je désire m’arrêter avec vous sur la première lecture et sur cette
belle exclamation de Moïse : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le
Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! ».
Cette exclamation de Moïse est provoquée par ces deux hommes qui prophétisent
alors qu’ils sont loin de lui et qui sont dénoncés par un jeune homme. Et bien
je crois que malgré le temps qui nous sépare de Moïse, cet épisode peut tout à
fait désigner un certain courant de pensée du peuple chrétien.
En
effet, pour bon nombre de chrétiens il est juste et normal que le Pape François
appelle à la simplicité de vie et qu’il la vive, il est normal que le Pape
François aille à la rencontre des grands de ce monde jusqu’au congrès américain
pour rappeler l’anthropologie chrétienne, la dignité de la personne humaine, il
est normal que les évêques et les prêtres tendent à la sainteté de vie portant
leurs charges de gouvernement, d’enseignement et de sanctification. Et c’est
vrai tout ceci est normal mais cela ne dédouane pas le peuple chrétien
d’emprunter les mêmes chemins.
Nous
aussi en suivant l’exemple du Pape François pouvons rappeler au monde que
l’essentiel de l’existence ne réside pas dans un consumérisme exacerbé ou dans
un confort à outrance et nous pouvons le faire par notre témoignage de vie.
Rendons
nous compte que nous appartenons à une société du toujours plus : toujours
plus évolutive avec des technologies qui se succèdent sans grande révolution
techniques mais qui sont recherchés par attachement à la mode ou pour exprimer
un certain niveau social ; toujours plus de confort pour se donner
l’illusion qu’en se préservant le plus possible on pourra peut-être devenir
éternel ; toujours plus d’automatisation des tâches quotidiennes de l’aspirateur
à la tondeuse automatique. Quelle impasse que ce chemin là car ce n’est pas ce
que nous aurons, ce n’est pas la technologie qui nous conduisent au bonheur et
l’automatisation ne permets pas à la personne d’être moins pressée bien au
contraire comme nous le prouve chaque jour notre société.
Il
faut parfois que nous réapprenions à goûter l’instant dans la réalité de notre
personne débarrassé pour cela de tous nos attributs modernes car oui, particulièrement
pour les plus jeunes, on peut vivre sans téléphone, sans sms, sans email, sans
facebook ou tweeter, on peut vivre sans internet ; on peut vivre sans être
à la mode et être le plus heureux des hommes ; on peut trouver du bonheur
en passant l’aspirateur si on le fait en pensant au bien être que l’on va
apporter tout comme on peut trouver du bonheur en tondant la pelouse car
cela peut nous permettre de penser, de penser à Dieu, à soi, aux autres. Ste
Thérèse nous le disait à sa manière lorsqu’elle affirmait que les petites
choses peuvent devenir des monuments si nous les accomplissons par amour. Il
faut donc réapprendre au monde à vivre par amour et pour cela il nous faut nous
même vivre par amour. Et l’amour prend le temps de faire les choses, l’amour
considère le voisin si proche plutôt que l’ami facebook en ligne, l’amour
considère qu’aucune tâche n’est ingrate lorsqu’elle sert le bien. C’est en
vivant par amour que nous pourrons témoigner de l’Amour avec un grand A qu’est
Dieu Lui-même.
Et
d’autre part, même s’il est vrai que nous ne serons pas invités au congrès
américains tout du moins pas dans l’immédiat il y’a une assemblée face à
laquelle nous sommes invités à exposer en toute charité la vérité de la foi
catholique, assemblée familiale, assemblée amicale et pourquoi pas
professionnelle. Quelle erreur que de se taire par crainte de déplaire car en
partageant notre Foi dans tous les domaines du quotidien nous pourrions avoir
la surprise de voir que bon nombre sont plus proches du bon Dieu que nous ne le
pensions. Oh cela ne se fera peut-être pas ouvertement en déclamation publique
mais cela sera comme avoué entre deux portes. Ne nous renions pas pour paraître
être à la mode, mode de la pensée et du politiquement correct, n’ayons pas peur
d’annoncer notre Foi mais toujours avec une immense charité.
Et
enfin, rappelons-nous que ce ne sont pas seulement le pape, les évêques, les
prêtres, les religieux ou religieuses qui sont appelés à la sainteté, c’est
notre vocation à tous ! Et sur ce chemin, le pape, les évêques, les
prêtres, les religieux ou religieuses n’ont pas une longueur d’avance, ils ont
des responsabilités dans le peuple chrétien c’est vrai, mais tous nous avons à
avancer sur ce chemin difficile mais possible de la sainteté véritable. Et
rassurons-nous, les saints du ciel ne sont pas jaloux bien au contraire, à
l’exemple de Moïse ils ne cessent d’adresser pour chacun de nous cette prière
au Seigneur : « Seigneur fait de tout ton peuple un peuple de
saints », c’est bien pour nous tous qu’ils prient : « Seigneur
fait de tout ton peuple un peuple de saints ».
Amen.