Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

mercredi 30 septembre 2015

27 septembre - 26ème Dimanche du Temps Ordinaire



En ce dimanche, je désire m’arrêter avec vous sur la première lecture et sur cette belle exclamation de Moïse : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! ». Cette exclamation de Moïse est provoquée par ces deux hommes qui prophétisent alors qu’ils sont loin de lui et qui sont dénoncés par un jeune homme. Et bien je crois que malgré le temps qui nous sépare de Moïse, cet épisode peut tout à fait désigner un certain courant de pensée du peuple chrétien.
En effet, pour bon nombre de chrétiens il est juste et normal que le Pape François appelle à la simplicité de vie et qu’il la vive, il est normal que le Pape François aille à la rencontre des grands de ce monde jusqu’au congrès américain pour rappeler l’anthropologie chrétienne, la dignité de la personne humaine, il est normal que les évêques et les prêtres tendent à la sainteté de vie portant leurs charges de gouvernement, d’enseignement et de sanctification. Et c’est vrai tout ceci est normal mais cela ne dédouane pas le peuple chrétien d’emprunter les mêmes chemins.
Nous aussi en suivant l’exemple du Pape François pouvons rappeler au monde que l’essentiel de l’existence ne réside pas dans un consumérisme exacerbé ou dans un confort à outrance et nous pouvons le faire par notre témoignage de vie.
Rendons nous compte que nous appartenons à une société du toujours plus : toujours plus évolutive avec des technologies qui se succèdent sans grande révolution techniques mais qui sont recherchés par attachement à la mode ou pour exprimer un certain niveau social ; toujours plus de confort pour se donner l’illusion qu’en se préservant le plus possible on pourra peut-être devenir éternel ; toujours plus d’automatisation des tâches quotidiennes de l’aspirateur à la tondeuse automatique. Quelle impasse que ce chemin là car ce n’est pas ce que nous aurons, ce n’est pas la technologie qui nous conduisent au bonheur et l’automatisation ne permets pas à la personne d’être moins pressée bien au contraire comme nous le prouve chaque jour notre société.
Il faut parfois que nous réapprenions à goûter l’instant dans la réalité de notre personne débarrassé pour cela de tous nos attributs modernes car oui, particulièrement pour les plus jeunes, on peut vivre sans téléphone, sans sms, sans email, sans facebook ou tweeter, on peut vivre sans internet ; on peut vivre sans être à la mode et être le plus heureux des hommes ; on peut trouver du bonheur en passant l’aspirateur si on le fait en pensant au bien être que l’on va apporter tout comme on peut trouver du bonheur en tondant la pelouse car cela peut nous permettre de penser, de penser à Dieu, à soi, aux autres. Ste Thérèse nous le disait à sa manière lorsqu’elle affirmait que les petites choses peuvent devenir des monuments si nous les accomplissons par amour. Il faut donc réapprendre au monde à vivre par amour et pour cela il nous faut nous même vivre par amour. Et l’amour prend le temps de faire les choses, l’amour considère le voisin si proche plutôt que l’ami facebook en ligne, l’amour considère qu’aucune tâche n’est ingrate lorsqu’elle sert le bien. C’est en vivant par amour que nous pourrons témoigner de l’Amour avec un grand A qu’est Dieu Lui-même.
Et d’autre part, même s’il est vrai que nous ne serons pas invités au congrès américains tout du moins pas dans l’immédiat il y’a une assemblée face à laquelle nous sommes invités à exposer en toute charité la vérité de la foi catholique, assemblée familiale, assemblée amicale et pourquoi pas professionnelle. Quelle erreur que de se taire par crainte de déplaire car en partageant notre Foi dans tous les domaines du quotidien nous pourrions avoir la surprise de voir que bon nombre sont plus proches du bon Dieu que nous ne le pensions. Oh cela ne se fera peut-être pas ouvertement en déclamation publique mais cela sera comme avoué entre deux portes. Ne nous renions pas pour paraître être à la mode, mode de la pensée et du politiquement correct, n’ayons pas peur d’annoncer notre Foi mais toujours avec une immense charité.
Et enfin, rappelons-nous que ce ne sont pas seulement le pape, les évêques, les prêtres, les religieux ou religieuses qui sont appelés à la sainteté, c’est notre vocation à tous ! Et sur ce chemin, le pape, les évêques, les prêtres, les religieux ou religieuses n’ont pas une longueur d’avance, ils ont des responsabilités dans le peuple chrétien c’est vrai, mais tous nous avons à avancer sur ce chemin difficile mais possible de la sainteté véritable. Et rassurons-nous, les saints du ciel ne sont pas jaloux bien au contraire, à l’exemple de Moïse ils ne cessent d’adresser pour chacun de nous cette prière au Seigneur : « Seigneur fait de tout ton peuple un peuple de saints », c’est bien pour nous tous qu’ils prient : « Seigneur fait de tout ton peuple un peuple de saints ».
Amen.

vendredi 25 septembre 2015

20 septembre - 25ème Dimanche du Temps Ordinaire



En ce dimanche, je désire m’arrêter avec vous sur une phrase du Seigneur dans l’évangile, le Seigneur Jésus dit à ses apôtres : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ».
Au premier abord, cette phrase ne semble pas avoir un caractère particulier car, nous le savons, nous savons ce qui va advenir à Notre Seigneur, nous connaissons déjà la passion infâme qu’il aura à subir, la mort atroce qui le terrassera et la résurrection qui resplendira dans la victoire du crucifié. Nous le savons, le Christ va être livré entre les mains des hommes comme Il le dit en l’évangile d’aujourd’hui. Mais cette phrase peut recéler bien plus qu’un message prophétique si nous considérons sur le temps du verbe que le Seigneur utilise.  Car, le Seigneur ne nous dit pas qu’Il sera livré, le Seigneur ne sera pas livré, le Seigneur est livré, Dieu est livré aux mains des hommes. « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes » ainsi exprimé le Christ manifeste que Dieu est livré aux mains des hommes bien avant sa passion, Il l’est depuis son incarnation, depuis sa venue dans la chair, depuis l’annonciation à la Très Sainte Vierge Marie. Et ce n’est pas un simple détail car cela nous donne de percevoir toute l’humilité divine, tout l’abaissement divin auquel Dieu a consenti pour venir à notre recherche, pour nous obtenir le salut. Cela manifeste également l’unité insondable de la mission du Seigneur Jésus livré entre les mains des hommes dès sa conception dans la chair jusque dans le fracas des clous de la croix. Oui, Dieu se livre entre les mains des hommes, le créateur se livre tout entier entre les mains de ses créatures par amour pour ses créatures.
Mais là encore, nous aurions tort de considérer cet évènement en le restreignant à un passé certes empli de la présence divine mais malgré tout inatteignable, nous aurions tort car nous faisons à chaque eucharistie cette même expérience de l’abaissement de Dieu, aujourd’hui encore, Dieu se livre aux mains des hommes, aujourd’hui Dieu se livre à nos mains. Il le fait dans la sainte communion, Il le fait de par sa présence en nos vies, en nos cœurs, en nos âmes. Dieu se livre à NOS mains !
En ce dimanche, nous pouvons reprendre conscience de ce pouvoir que nous avons à l’encontre de Dieu Lui-même, je dis bien pouvoir car il nous revient à nous de savoir ce que nous allons faire de la présence divine à laquelle nous communions, il nous revient à nous de savoir quel avenir nous allons donner au Seigneur en nos vies, en nos âmes. Jadis, Dieu s’est livré aux mains des hommes qui l’ont conduit jusqu’à la croix, aujourd’hui, qu’allons-nous faire du Seigneur ?
De son côté, nous le savons Dieu se livre à nous pour nous faire grandir en sainteté, pour faire croître cette relation intime qui nous unit amoureusement à Lui, pour nous fortifier sur ce chemin de conversion qui est le nôtre, pour nous sauver, pour nous racheter du péché, pour nous établir en sa béatitude mais si Dieu est prêt à tout cela, si Dieu se livre à nous pour tout cela, Dieu ne nous oblige pas à l’accepter. De notre côté, nous pouvons soit œuvrer à l’exercice de la puissance divine en nos vies en nous attachant réellement, volontairement à nous rapprocher de Dieu par notre vie, par notre cœur, par nos actes et nos pensées ; mais nous pouvons également faire mourir le Seigneur en nos vies en poursuivant nos propres vues sans nous laisser éclairer par la grâce et par l’enseignement du bon Dieu. Dieu se livre à chacun de nous mais que faisons-nous de Dieu ainsi livré ?
La réponse à cette terrible question ne se trouve pas circonscrite à l’ordre spirituel. Il nous faut ici entendre les appels de St Jacques qui nous rappelait que le Foi sans les œuvres est belle et bien morte et que, dès lors, il nous faut tâcher d’agir en nous laissant toujours davantage inspirer par notre Foi. Et aujourd’hui, St Jacques dénonce la jalousie et les rivalités, il dénonce ces sentiments si communs à notre humanité, qui conduisent aux désordres, qui conduisent à l’éloignement de Dieu. St Jacques nous rappelle constamment que Dieu se donne à nous et que ce don doit rayonner en notre vie, doit rayonner en chacun de nos actes, doit resplendir en notre agir.
Ainsi il ne nous faut pas compartimenter notre existence, nous n’avons pas une vie spirituelle, une vie professionnelle et une vie mondaine, nous n’avons pas une vie vécue dans la sainteté et une autre construite sur des conflits, sur de la jalousie. Nous avons une vie et nous n’en avons qu’une dans l’unité de la dynamique qui lui est propre.
Le Seigneur livré pour nous nous invite à ordonner notre seule et unique vie dans l’unité de la sainteté et de la Foi, dans l’unité de la grâce qui nous conduit à devenir des saints. En définitive, Dieu se livre à nous totalement pour nous inviter à nous livrer totalement à Lui et cela dans toutes les composantes de nos vies et de nos existences, dans toutes les activités et les relations qui sont les nôtres. Ô combien il est difficile de se livrer, ô combien il semble impossible de se livrer totalement car il s’agit de faire confiance, car il s’agit de tout abandonner, car il s’agit d’aimer intensément mais en nous livrant au Seigneur nous ne perdrons rien, nous gagnerons tout car c’est le ciel que le Seigneur nous proposera et ici-bas, c’est son amour qui nous comblera. Demandons cette grâce de l’abandon entre les mains du Seigneur, livrons nous aux mains de Dieu.
Amen

jeudi 24 septembre 2015

13 septembre - 24ème Dimanche du Temps Ordinaire



Brièvement, laissons-nous enseigner par l’unité des textes de la liturgie de ce jour. Laissons-nous poser cette question de la part du Seigneur, la fameuse question : « Pour vous, qui suis-je ? ». Question essentielle qui détermine l’ensemble de chemin de Foi. Si le Seigneur est reconnu dans la réalité de sa personne comme vrai homme et vrai Dieu, dès lors ses enseignements sont reçus comme enseignements du Seigneur, ils sont reçus comme nous communiquant l’absolu de la vérité qui dès lors ne peut se laisser réprimer par le tournoiement des opinions modernes. Si le Christ est reconnu dans la réalité de son être divin, l’Eglise elle-même devient Eglise du Christ et son enseignement irradie le monde porté par sa grâce propre. Dans cette dynamique, la fameuse position si commune aujourd’hui « j’accepte une part des enseignements du Seigneur ou de l’Eglise mais pour une autre part je la rejette car trop rétrograde, car trop en opposition au monde » cette position se révèle absurde car elle renie en définitive la réalité de la personne du Christ, la réalité de l’identité de l’Eglise, cette position place la personne en juge de Dieu et de l’Eglise. Oh cela ne signifie pas qu’il nous faut être des moutons de panurge mais cela signifie que de par notre Foi nous reconnaissons le Christ comme étant le bon Pasteur, que nous reconnaissons l’Eglise comme l’Eglise du Christ.
Mais ce n’est pas sur cela que je désire m’arrêter avec vous mais sur ce passage du prophète Isaïe : « je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe » ; ce passage prophétique est à recevoir en lien avec la passion de Notre Seigneur et, comme tel, nous reconnaissons le Seigneur Jésus docile en sa passion, docile face aux douleurs qui lui sont infligées. La douleur, la souffrance, nous les connaissons tous en nos vies et ce à des degrés divers, souffrances morales d’une situation éprouvante, souffrance psychologique face aux aléas de l’existence, douleur physique dans la maladie ou la vieillesse. La vie humaine a comme compagnon indésirable cette souffrance et cette douleur qui peut parfois être si intense qu’elle peut conduire au rejet pur et simple de la vie et de l’existence. En ces cas, la souffrance et la douleur constituent un non-sens qu’il nous faut refuser et évacuer le plus possible comme étant nocifs à notre existence. Et pourtant, le prophète Isaïe donne une valeur à la souffrance, donne un sens à la douleur. Et nous le reconnaissons dans la Foi, la douleur et la souffrance endurée par le Christ en sa passion fut consentie pour notre salut et comme expression aboutie de l’amour infini de Dieu pour chacun de nous. Y a t’il un sens à la souffrance ? la réponse est non ce pourquoi elle n’est jamais à rechercher. Mais la souffrance subie peut recevoir un sens dans la Foi et ce par la passion du Seigneur. Offrir ses souffrances au Seigneur, on pourrait avoir l’impression que cette expression est d’un autre temps alors qu’elle oriente nos souffrance en les faisant communier aux souffrances même du Seigneur, cela n’allège pas le degrés de souffrance mais cela lui donne un sens et un sens salvifique, bienheureux, cela nous unie à la passion même du Seigneur. Et ce n’est pas une belle histoire pour les enfants, considérons St Padre Pio qui vécut en sa chair la passion du Seigneur ou encore considérons Marthe Robin, plus proche de nous considérons le St Pape Jean-Paul II qui voulut porter ce voile de souffrance à la face du monde non par héroïsme insensé mais par attachement à sa mission, par attachement au Christ et à l’Eglise ainsi qu’à la dignité de la personne humaine. [Le St Pape Jean Paul II qui nous a rejoints en notre église de La Bouilladisse]. Ainsi il nous faut lutter contre toutes formes de souffrances mais lorsque celle-ci s’impose à nous n’hésitons pas à emprunter ce difficile chemin en offrant au Seigneur chacune de nos souffrances pour lui donner un sens comme St Paul en son temps : « Je trouve maintenant ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous ; et ce qui manque aux détresses du Christ, je l'achève dans ma chair en faveur de son corps qui est l'Église ». Amen.

dimanche 6 septembre 2015

6 septembre - 23ème Dimanche du Temps Ordinaire



En ce dimanche résonne cette simple parole du Seigneur « Effata », ouvre-toi, miracle accompli qui redonne parole et ouïe, parole du Seigneur qui a jadis été prononcé pour chacun de nous le jour de notre baptême, le jour où nous sommes devenus enfant de Dieu, jour où nos oreilles se sont ouvertes pour accueillir la Parole de Dieu, jour où nos yeux se sont ouverts pour voir les merveilles divines, jour où notre langue s’est déliée pour proclamer ce que nous entendons et voyons, pour proclamer la Bonne Nouvelle du Seigneur.
Rappelons-nous que nous avons été rendu capable de vivre de la vie de Dieu par notre baptême, rappelons-nous que nous avons été établi dans la grâce de par notre baptême. Mais cette ouverture de tout notre être à la grâce divine est également ouverture de tout notre être à ceux qui sont nos prochains, c'est-à-dire à tous les hommes. Notre vocation chrétienne nous appelle à aimer le Seigneur de tout notre être, de tout notre cœur, de tout notre esprit et à aimer le prochain comme nous même ou bien plus, aimer le prochain à l’image du Seigneur qui s’est livré pour tous.
Or, cette semaine, le monde a pris conscience de la souffrance d’une part de l’humanité. La photo d’un enfant de 3 ans échoué sans vie sur une plage a saisi les cœurs. Le monde semble se réveiller et il serait inutile de rappeler les appels criant du Pape François et de tant d’autres personnalités prévenant le fait que la méditerranée était en train de devenir un véritable cimetière. Cet enfant sans vie réveille les consciences mais il demeure malheureux que nous ayons eu a attendre cela.
Alors aujourd’hui, que faire ? Oh bien sûr, il y’a de nombreuses questions d’ordres politiques, des recherches de responsabilités dans la déstabilisation de ces pays dont sont originaires ces migrants, ces réfugiés. Et, comme le dit le Cardinal Vingt Trois la seule solution est une solution politique. Et le Pape Benoît XVI disait que : « les États ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, [mais] en garantissant toujours le respect dû à la personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale. Il faudra alors concilier l’accueil qui est dû à tous les êtres humains, spécialement aux indigents, avec l’évaluation des conditions indispensables à une vie digne et pacifique avec les habitants originaires du pays et pour ceux qui viennent le rejoindre ».
Mais pour nous, en dehors de ce champ politique, que pouvons-nous faire ? Nous ne pouvons rester insensible à cette souffrance et cela à cause de notre humanité et aussi à cause de notre Foi. Toute une œuvre de développement et de pacification des pays dont sont originaires ces migrants, ces réfugiés est à faire mais cela prendra du temps. Permettre à ces pays de retrouver la paix, soutenir un véritablement développement dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’hygiène tout cela fera se tarir par elle-même ces vagues migratoires. Mais aujourd’hui il y’a une urgence à laquelle il nous faut pouvoir répondre. Nous ne pouvons pas ignorer la question sous prétexte qu’elle est immense. Et avant de parler d’immigration, il faut d’abord tout simplement sauver des vies, ne pas laisser la méditerranée engloutir des bateaux entiers, ne pas laisser la méditerranée devenir un océan de cimetière.
Laissons-nous interroger par la parole même du Seigneur en l’évangile selon St Jean : « Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s'il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l'amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? ». Alors laissons-nous attendrir et recherchons les moyens d’agir véritablement, d’aider efficacement, le bon Dieu nous convoque à cela.
Amen.

30 août - 22ème Dimanche du Temps Ordinaire



En ce dimanche, il nous faut recevoir la parole accusatrice du Seigneur : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes ». Dans l’évangile le Seigneur Jésus reproche à ces juifs observant une certaine hypocrisie. Hypocrisie qui ne se situe pas dans les actes rituels d’ablutions que ces derniers posent mais qui se situe dans le pourquoi de cet acte ritueL Originellement toutes les ablutions et ce jusqu’au sacrement du baptême que nous connaissons les ablutions ont comme motif de manifester cette recherche de purification de l’homme en vue du service divin, purification de l’âme en vue de la vie divine. Or, il est certain que posé en ce sens, les actes rituels trouvent toute leur place dans la dimension incarnée de la vraie religion mais si le Seigneur accusent ces juifs observant d’hypocrisie c’est parce que ces gestes rituels ne sont pas posés en vue de Dieu mais bien comme un acte signifiant l’appartenance à la communauté juive, au peuple élu. En posant ces gestes de purification, les juifs de l’évangile manifestent qu’ils n’appartiennent pas au commun des mortels, manifestent qu’ils appartiennent au peuple choisi. Ils ont donc transformé un acte religieux en un acte d’expression d’appartenance communautaire.
Mais alors en quoi est-ce que cette parole s’adresse à nous aujourd’hui ? Nous pouvons nous poser la question car dans notre société française, nous pouvons le dire, être catholique n’est plus en vogue et même au contraire, on ne peut que constater un certain relan de ce qui est communément appelé la christianophobie. Ainsi, aujourd’hui, la tentation n’est plus celle des juifs de l’évangile mais si elle est différente elle n’en est pas moins réelle.
Je pense que tout comme moi vous avez eu l’occasion d’entendre notre pape François fustiger ce qu’il appelle la mondanité. Ce terme de mondanité dans la bouche du St Père désigne la tentation exposée dans l’évangile de ce dimanche : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » c'est-à-dire cet attachement au monde en écartant le Christ et l’Eglise. Alors Cardinal Bergoglio puis comme Pape François, il disait : « [La] "mondanité spirituelle" […] est le plus grand danger pour l’Église, pour nous qui sommes dans l’Église. La mondanité spirituelle, c’est se mettre au centre. [Or] Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon ».
Cette mondanité ainsi dénoncée est un risque pour nous tous, risque pour nous chrétiens de transiger avec la Foi pour nous rapprocher du monde, risque de sombrer dans ce relativisme ambiant qui anesthésie notre Foi jusqu’à parfois l’anéantir, risque de se prendre soi-même comme référence en se laissant guider par le vent de l’opinion et non plus par le Christ et l’Eglise, risque de renier la Foi pour se rapprocher du monde. Ô ce sont des mots mais derrière eux c’est un danger réel qui se trouve exprimé. Aujourd’hui, ne pourrions-nous pas dire que la société est prête à presque tout accepter sous couvert d’ouverture d’esprit, de solidarité, de respect… tous ces termes qui ponctuent la réflexion moderne et qui conduit le monde à sombrer peu à peu. Mais cet effondrement du monde, cet effondrement des valeurs du monde chrétien sur lequel notre société demeure fondée atteint également les croyants.
Inutile d’aller à la messe, inutile de se confesser, inutile de rechercher la vertu pour bon nombre de baptisé, oh bien sûr le bon Dieu est là mais bien enfermé à double tours dans ce tiroir secret qui n’est redécouvert qu’au moment des drames de la vie. Et aujourd’hui, combien de catholiques en viennent à accepter l’avortement, à envisager l’euthanasie dans une bonne conscience qui n’est pas celle de l’Evangile mais qui est bien celle de la mondanité et pour reprendre les termes du Pape qui est celle de la mondanité du diable, de la mondanité du démon.
Et nous sommes tous atteint par ce mal insidieux. Et bien il nous faut prendre comme une grâce de recevoir en ce début d’année le texte d’évangile de ce dimanche. Une nouvelle année va débuter et il est certainement nécessaire pour nous tous de nous redire qu’elle doit être l’élan qui la portera jusqu’à l’été prochain et j’irai même plus loin, qui nous portera jusque dans l’éternité. D’une manière systématique nous pouvons nous poser cette simple question, voulons nous suivre le Christ et l’Eglise ou bien nous perdre dans les effluves de la mondanité ? Voulons-nous confesser le Christ en notre âme et par notre vie ou bien céder à la mondanité du démon ? Et bien certains de notre réponse à tous redisons au Seigneur notre désir de le suivre mais surtout ne nous réjouissons pas de notre simple désir mais envisageons comment d’une manière réelle, pratique, effective nous pouvons faire un pas de plus vers le Seigneur. D’un point de vue personnel nous connaissons le chemin, vertu – sacrement – prière et d’un point de vue du peuple chrétien les bonnes volontés sont toujours les bienvenues : le nettoyage de l’église, les fleurs, l’aumônerie, la catéchèse, l’accueil rappelons-nous que c’est en donnant que l’on reçoit, que c’est en se donnant au Seigneur qu’on Le reçoit. Enracinons-nous dans la Foi, rejetons toute mondanité, choisissons le Christ.
Amen.