Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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lundi 27 octobre 2014

26 octobre - 30ème Dimanche du Temps Ordinaire



La question du docteur de la Loi que nous livre l’évangile de ce jour se résume à cette connaissance que recherche tout homme à savoir la voie la plus juste, le chemin le meilleur. Qui peut nous indiquer le chemin le plus parfait, qui peut s’ériger en guide de nos existences, en phare de nos vies ? Aujourd’hui, nous sentons combien cette question s’évapore dans les opinions multiples et variées, dans la majorité démocratique, dans l’élan des lobbies en tout genre. Le chemin le meilleur serait très certainement décris par bon nombre de nos contemporains comme étant celui qui procure le plus de plaisir, ou encore comme celui qui place à l’abri de tout besoin en comblant les besoins les plus absurdes. Il est certain qu’en se dédouanant de Dieu, l’homme va tenter de discerner la voie la meilleur mais il se laisse bien souvent emporté par ses passions et ses désirs. En considérant les débats actuels sur l’euthanasie ou bien sur la GPA, nous voyons bien diverses opinions s’affronter mais elles ne sont généralement porté que par l’opinion, par la réflexion d’un tel ou d’un tel. Mais est-il bon, est-il juste que notre société soit gouvernée par l’opinion, est-ce-que l’éthique est une affaire individualiste et la morale relative ? Remarquons que si nous voulions transposer la question du docteur de la Loi à la loi de notre société nous serions bien embêtés car, je vous le demande, quelle est la plus grande des lois de notre société ? Certains avisés me diraient l’interdit du meurtre, très bien mais qu’en est-il de l’avortement et de l’euthanasie ? L’absolu a déserté notre temps oh non pas qu’il n’existe plus mais parce que l’homme qui a pourtant soif d’absolu ne cesse de le relativiser croyant par-là atteindre le bonheur ou une certaine plénitude. Mais malheureusement, peu à peu, nos sociétés appellent mal ce qui est bien et bien ce qui est mal, c’est un constat malheureux.
Mais alors, qu’en est-il ? Fondamentalement, toute cette question est une question qui touche l’homme dans son essence, dans son être même, c’est une question anthropologique. Et la grande erreur de notre société, de notre terre de France, de la fille aînée de l’Eglise c’est de rejeter l’origine de l’homme, c’est de rejeter le vrai Dieu pour en ériger d’autres. Car si le vrai Dieu a été écarté Il a été remplacé par ces faux dieux de l’opinion et de la majorité, de la manipulation et de la désinformation. Aujourd’hui si l’on essaye de remettre l’enseignement divin au cœur du débat on est targué de rétrograde, d’obscurantiste, ridiculisé sans même être entendu avant que d’être écouté.
Mais le plus grand risque dans tout cela n’est pas de ne pas être entendu ou écouté, n’est pas d’être écarté et rejeté car rappelons-nous que nous sommes au Christ et que le Christ nous a précédé sur cette voie du refus qui l’a conduit jusqu’au gibet, non, le plus grand risque c’est de nous laisser nous-même emporter par cette mouvance actuelle, c’est de sombrer dans la valorisation de l’opinion au dépend de l’enseignement divin, c’est de relativiser ce que le Christ nous dit, ce que l’Eglise nous enseigne.
Par exemple, dans ce combat de l’opinion c’est un peu ce que nous ont retransmis les médias dans l’écho qu’ils ont eu du synode sur la famille. Et, dit en passant, remarquons que le monde ne cesse de rejeter l’Eglise mais que le monde se tient au chevet de l’Eglise dès qu’il s’illusionne que l’Eglise va valider ses errances. Ceci dit, remarquons que lors du synode pour la famille les médias nous ont annoncé que l’Eglise allait rejeter l’enseignement de l’évangile pour se rapprocher des errances du monde, quelle erreur, quelle méconnaissance de l’âme de l’Eglise qui demeure fidèle au Christ et à l’Evangile tout en faisant preuve de miséricorde envers chacune des personnes humaines. Mais la miséricorde ne peut contredire la vérité car sinon elle serait un mal plus grand que le mal lui-même. Malheureusement certains catholiques se sont laissés emportés par le flot de l’opinion reprochant à l’Eglise d’être d’un autre temps, espérant que cela change mais on ne peut arracher des pages d’évangile pour y écrire ce que l’on veut. Et je vais y aller un peu fort mais si quelqu’un ne croit plus à la véracité de la Révélation chrétienne est-il encore chrétien ?
Il nous faut donc rester ferme dans la Foi, attaché à la vérité de la Foi porté par notre raison tout en demeurant ancré dans la charité. C’est là que notre témoignage sera véridique. Il nous faut comme le dirait St Paul accueillir la Parole au milieu de bien des épreuves avec la joie de l'Esprit Saint et devenir des modèles pour tous les croyants par notre Foi et notre charité ; il nous faut nous convertir à Dieu en nous détournant des idoles de notre temps, afin de servir le Dieu vivant et véritable, afin de découvrir qui nous sommes, afin de découvrir qui est l’homme et de discerner le chemin le plus parfait qu’est le Christ Lui-même.
Alors, soyons pleinement au Christ car le Christ est à Dieu, attachons-nous à la parole de Dieu car elle est Parole que Dieu nous adresse, aimons l’Eglise car elle est le corps du Christ et surtout vivons de l’Amour de Dieu car Dieu est Amour.
Amen.

samedi 25 octobre 2014

25 octobre - Centenaire de la guerre de 14/18



Aujourd’hui, nous nous rappelons dans un devoir de mémoire l’ouverture de ce conflit qui conduisit le monde à l’horreur de la mort et du sang, qui conduisit le monde dans une guerre sanglante. Comment le monde a-t-il pu sombrer dans de telles ténèbres ? Le pourquoi peut être analysé, fruit d’antagonisme entre puissances européennes, quêtes coloniales et économiques mais je laisse cela aux historiens toutefois le comment nous appartiens car ce qui s’est passé hier pourrait appeler à se reproduire demain et il nous faut garder le regard clair afin que de telles horreurs ne puissent plus advenir en notre monde. Le « plus jamais ça » doit résonner en nos cœurs, en nos âmes.
Et il y’a une citation de Marguerite Yourcenar que j’apprécie particulièrement et qui s’applique selon moi à la célébration de ce jour, Marguerite Yourcenar disait « le hasard est le prête nom de la providence divine ». Et bien laissez-moi voire le doigt de la providence nous donner le texte d’évangile de ce jour qui fait initialement référence à un massacre d’une moins grande envergure que la 1ère guerre mondiale mais d’un massacre tout de même perpétré par Pilate à l’encontre de plusieurs Galiléens. Laissons de côté la question de l’évangile et transposons y la nôtre à savoir : « comment faire pour que l’atrocité de la guerre n’appartienne pas à notre avenir ? » et laissons le Seigneur nous répondre : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière ». La conversion, voilà l’issue à laquelle est appelé le monde, conversion à la charité, conversion à la vertu, conversion à l’éthique vraie reçue de la Loi naturelle et de l'enseignement divin, conversion de l’homme au Christ c'est-à-dire conversion de l’homme à l’homme-Dieu, au Dieu-homme qu’est le Christ.
« Aimez-vous les uns les autres », « priez pour ceux qui vous persécutent » seule la foi au Christ nous y conduit en nous éloignant de tout désir de vengeance, en prévenant les sursauts de colère qui pourraient paraître légitime, en apaisant toute soif de pouvoir. Et c’est bien ce que le monde a oublié, ce que l’Europe a oublié à la veille de l’ouverture de ce conflit qui n’engendrera que la mort, qui n’engendrera que les pleurs de ces 8 millions de familles qui ont vu périr les leurs, qui transformera les tranchées en obscurs tombeaux.
Mais au milieu de ce chant d’angoisse et d’horreur de nombreux faits héroïques ont fait resplendir la grandeur de ce qu’est l’homme. L’Homme avec un grand H qui est capable du pire mais qui perd dans ce pire toute son essence et son identité. L’Homme avec un grand H qui est capable du meilleur et qui au péril de sa vie a pu permettre la sauvegarde d’une multitude. Les médailles scintillantes voulaient rendre gloire à ces actes qui expriment non la grandeur de faits de guerre mais la grandeur de l’homme qui au milieu de l’horreur peut trouver la voie de l’héroïsme pour autrui.
Et si nous pouvons recevoir un enseignement de ce jour, par-delà l’appel résonnant du Seigneur à notre propre conversion pour notre salut, recevons l’enseignement de ces héros qui dans l’horreur ont fait resplendir le don de soi, la charité en ses habits les plus scintillants et tâchons en notre vie d’être aussi de ceux-là, d’être de ces héros du quotidien qui privilégient l’autre, qui privilégient la paix et la construisent, qui privilégient la charité.
Alors prions, prions pour tous ceux qui ont perdu la vie en cette guerre atroce, rendons grâce pour les faits héroïques qui y ont été accomplis et prions également pour nous même afin qu’à notre mesure nous construisions un monde plus juste et plus fraternel, un monde où la guerre ne pourrait avoir sa place, construisons le déjà en nos familles, puis en nos cités et en notre pays afin que demain ne soit pas comme hier. Si nous voulons changer le monde, commençons par nous changer nous-même ou pour être plus précis si nous voulons changer le monde, commençons par nous laisser changer nous-même par le Christ. Amen.

19 octobre - 29ème Dimanche du Temps Ordinaire



L’argent, c’est l’argent qui est au cœur de la controverse lancée par les pharisiens afin de piéger le Seigneur Jésus. Et il nous faut bien reconnaître que de l’argent nous en avons tous ; plus ou moins peut-être mais nous en avons tous. L’argent permet la vie en société à travers le commerce, l’argent a donc une certaine nécessité dans l’ensemble de la vie sociale. Les impôts eux-mêmes ont une utilité et même si nous ne sommes jamais heureux de payer les impôts de la TVA aux impôts sur le revenu, nous espérons tous que l’argent versé nous permettra une croissance de l’urbanisme, une croissance de la qualité de vie. L’argent, les impôts, le commerce tout cela n’est donc pas mauvais en soi. Mais il nous faut faire attention à ne pas faire de l’argent notre première préoccupation. Nous connaissons tous le fameux adage qui nous dit que « l’argent ne fait pas le bonheur » mais nous savons également tous qu’il y contribue mais si l’argent contribue au bonheur c’est dans un certain usage.
Dans notre société matérialiste, le message qui nous est relayé à longueur d’émissions télévisées ou de pages de magazine c’est que l’argent est essentiel au bonheur et le bonheur est vu comme la possession d’une magnifique villa en bord de mer sur une côte italienne entourée de vignoble à flanc de coteaux et par une vie qui ne s’embarrasserait pas d’une quelconque activité professionnelle mais ne serait consacré qu’aux plaisirs de la balnéothérapie, du golf et de voyages autour du monde. Pour la majeur partie de nos contemporains et peut être un peu pour nous même nous portons inconsciemment cette vision matérialiste du bonheur. Cette vision qui se fissure lorsque l’on voit que les plus riches ne sont pas les plus heureux et là encore nous retrouvons un autre adage populaire : « ils ont pourtant tout pour être heureux ». Aujourd’hui, on veut gagner de l'argent pour vivre heureux et tout l'effort et le meilleur d'une vie se concentrent pour le gain de cet argent. Mais le bonheur est oublié et le moyen pris pour la fin.
L’argent n’est donc pas un synonyme du bonheur et si l’argent ne fait pas le bonheur alors il nous faut rechercher qu’elle peut être la source du bonheur véritable. Et nous aurons beau tourner cette question dans tous les sens nous ne pourrons qu’aboutir à la dimension existentielle du bonheur, le bonheur c’est ce qui donne sens à l’existence. La mort nous ravira tout sauf ce qui perdurera malgré elle. La mort nous ravira tout sauf notre âme qui traversera la mort pour se présenter à Dieu. Et face au bon Dieu, l’argent ne nous sera d’aucun secours, seul la charité dont nous aurons fait preuve dans la foi au Christ aura une quelconque importance. Car ne nous y trompons pas, c’est la foi qui doit nous conduire à incarner la charité même de Dieu. Et ainsi donc, c’est la foi qui s’incarne dans la charité et qui nous conduit au bonheur. Nous sommes bien loin de la villa sur la côte italienne, nous sommes bien proche de ce qui nous est possible maintenant et tout de suite. L’Italie est lointaine par rapport à nos âmes qui sont toutes disposées à vivre de la grâce de Dieu par les sacrements de confession et d’eucharistie.
Et c’est dans cette perspective de foi que l’argent trouve sa place au service de la charité. L’argent nécessaire à notre subsistance, il est juste que nous en usions, mais sur notre superflu, n’oublions pas d’en user avec charité. C’est bien ce que désire signifier la finale de l’évangile de ce dimanche, rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. L’argent à rendre à César désigne l’argent qui nous permet de subvenir à nos besoins et de participer aux besoins de nos sociétés, l’argent à rendre à Dieu désigne la nécessaire charité dont nous sommes appelés à faire preuve. Car la véritable valeur de l’argent n’est pas comptée en euros mais en œuvre charitable qu’il permet. Comme le disait un auteur américain : « l’argent que je dépense pour moi peut être une corde à mon cou ; l'argent que je dépense pour les autres peut me donner les ailes d'un ange ».
Alors en ce dimanche, demandons au Seigneur qu’il nous préserve de tout attachement déraisonnable à l’argent, qu’Il nous donne la grâce d’en avoir assez pour notre subsistance et qu’il nous donne la force d’en user également avec une grande charité. Car rappelons-nous que dans l’éternité la valeur de l’argent ne se comptera pas en euro mais en œuvres de charité qu’il aura permis.
Amen.

jeudi 16 octobre 2014

12 octobre - 28ème Dimanche du Temps Ordinaire



En ce dimanche, il nous faut recevoir toute la substance de la parabole que nous livre le Seigneur Jésus. En évoquant la figure du Roi, image de Dieu le Père, il nous faut percevoir combien Dieu convie chacun des membres de notre humanité au banquet éternel, au banquet des noces du Royaume. Les premiers invités, ceux qui refusent, sont images des membres du peuple d’Israël qui refusent l’invitation du Seigneur, cette invitation qui est portée par le Christ Lui-même. Ils refusent, c'est-à-dire qu’ils choisissent de ne pas se laisser toucher par le Seigneur, ils refusent l’invitation que le Seigneur leur adresse, ils refusent de croire en cette invitation qui est portée par le Christ et qui est le Christ Lui-même. Il y’a donc un choix qui s’opère en chacun d’eux. Ce n’est pas Dieu qui les exclue mais ce sont eux qui choisissent de Le rejeter. Et cet élément est important car Dieu agit de même aujourd’hui.
Dieu n’exclue personne de la Foi mais chacun des membres de notre humanité est appelé à se situer face à la Foi. C'est-à-dire que tous les membres de notre humanité sont invités à la Foi, il n’y a pas d’exclusivité comme nous le montre la deuxième partie de la parabole, ce sont tous les hommes rencontrés aux croisées des chemins qui sont appelés à rejoindre le bon Dieu. Malgré cela, nous entendons parfois cette petite réflexion empreinte souvent d’un regret sincère : « Moi je n’ai pas la foi, j’aimerai bien mais je ne l’ai pas ». Petite phrase qui semblerait placer les croyants comme étant des élus de Dieu et qui ferait du bon Dieu un être vil qui, selon des critères indéterminés, accepterait ou refuserait certain des membres de l’humanité. Non, la Foi est accessible à tous ou bien plutôt à tous les hommes de bonne volonté c'est-à-dire à tous ceux qui choisissent par leur volonté propre de croire. Et cette action de la volonté n’est pas déconnectée de toute rationalité car la Révélation en tant que tel, acceptée, reçue comme étant la Parole de Dieu, la Révélation nous conduit à accorder notre Foi à la personne du Christ. Il est certain que dire qu’il nous faut vouloir croire pour avoir la Foi va à l’encontre de cette acception commune qui considère que la Foi est reçue sans concourt de la personne qui la reçoit. Et bien non, si nous recevons la Foi le jour de notre baptême, nous avons tous besoin de nous situer par rapport à elle, d’y accorder notre volonté dans le vouloir croire, d’y accorder notre intelligence dans le quoi croire. Et c’est bien ce que nous dit la parabole qui nous rappelle que tous les hommes, les mauvais comme les bons sont appelés à la Foi car en ce qui concerne les mauvais rappelons-nous que le Christ est venu non pas pour les justes mais pour les pécheurs, ainsi tous sont appelés à la Foi mais cet appel doit conduire à revêtir ce vêtement de noce qui fait tant défaut à celui qui, dans la parabole, sera jeté dans les ténèbres. Choisir la Foi c’est entamer un chemin de découverte de la personne du Christ qui conduit à revêtir le Christ c'est-à-dire à se placer sous l’étendard du Seigneur, à le suivre dans sa mort et sa résurrection, c'est-à-dire à le suivre dans le sacrement de baptême qui initie cette amitié existentielle avec le Seigneur.
Chers amis, il nous faut bien comprendre cette grâce qui nous est faite, nous sommes tous appelés au banquet des noces du Royaume, nous sommes tous invités par le Seigneur et si nous avons cette grâce ineffable de connaître le Seigneur pensons à tous ceux qui l’ignorent, le rejettent, le considèrent comme une simple option négligeable. En les considérant, notre cœur devrait être empli de tristesse tout comme le cœur du Seigneur l’est. C’est ce que le Seigneur Lui-même a dit à Ste Marguerite Marie ALACOQUE en évoquant avec elle son Sacré Cœur, le Seigneur lui a dit : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qui n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes ». Dieu s’épuise à rechercher chacun des membres de notre humanité, Dieu s’épuise à nous rechercher nous-même et ô combien nous devrions être désolés de ne pas être embrasé par sa présence et par sa grâce. Dieu est là, juste là, plus près de nous que nous même et combien de temps vivons-nous en l’ignorant, en l’écartant. Mais malgré tout réjouissons-nous car le Seigneur nous attend, Il nous guette à chaque instant espérant de notre part, un regard, une prière, une pensée. Combien de fois nous perdons nous nous même dans de vaines réflexions. Il nous faut vouloir croire, il nous faut vouloir vivre de notre Foi, il nous faut vouloir vivre de Dieu non pas dans cette tiédeur que le Seigneur vomit mais dans ce zèle qui qualifie les saints qui peuplent l’histoire de l’Eglise.
Et bien en ce dimanche, demandons pardon au Seigneur, demandons-Lui pardon pour notre tiédeur et abandonnons nous entre ses mains dans une confiance inébranlable, forgeons notre volonté pour que notre Foi soit sereine et certaine, éclairons nos intelligences des mystères de la Foi, en un mot vivons de Dieu Lui-même. Dieu nous appelle, nous recherche, répondons à son appel par l’offrande de nos vies et c‘est cette offrande qui fera de chacun de nous les serviteurs du Seigneur, ces serviteurs qui convient le monde à l’amitié avec le bon Dieu, qui convient le monde à la Foi. Ayons Foi en Dieu par notre volonté et notre intelligence, acceptons le Seigneur en nos vies, en nos âmes, en nos cœurs, ne laissons pas l’indifférence nous gagner mais laissons-nous embraser par Sa présence.
Amen.

11 octobre - 28ème Dimanche du Temps Ordinaire



Voilà une certitude que nous enseigne l’évangile de ce Dimanche et qui est issue de la bonté de Dieu : le Seigneur appelle, le Seigneur ne cesse d’appeler l’humanité. Tout comme ce roi de la parabole, le Seigneur envoie ses serviteurs pour appeler le monde à l’éternité, pour appeler le monde au bonheur et à la béatitude. Dieu n’a de cesse de rechercher chaque personne humaine, notre Dieu est en quête de l’homme et de chaque homme.
Mais si Dieu est à la recherche de chaque homme, comment comprendre ceux qui disent « qu’ils aimeraient avoir la foi mais qu’ils ne l’ont pas », comment les comprendre si Dieu se tient devant la porte de leur cœur et de leur âme pour les appeler à le reconnaître, pour les appeler à le connaître, pour les appeler à se laisser aimer par Lui et à L’aimer. Si Dieu appelle, si Dieu invite à avoir Foi en Lui alors la Foi est accessible à tout homme de bonne volonté. Mais la grande difficulté se trouve en réalité dans la considération commune de la Foi. En effet, pour un bon nombre et même peut-être pour nous, la Foi doit se sentir, se ressentir, doit effleurer notre sensibilité, doit nous embraser de cette chaleur intérieur qui manifeste l’amour infini de Dieu pour nous,  doit nous ravir l’âme et l’esprit. Ainsi on aurait la Foi si, et uniquement si, ses effets pouvaient être ressenti. Mais cette vision de la Foi est réductrice car dans l’ensemble de la Tradition spirituelle, et comme nous l’enseignent ces grands amis de Dieu que sont les saints tels St Jean de la Croix ou bien encore la Bienheureuse Mère Teresa, ils nous enseignent que la Foi dépasse la sensibilité. Car, ces saints ont vécu dans l’amitié avec le Seigneur qui embrasait leurs vies mais ils vivaient également ce qui est communément appelé la nuit de la Foi.
Qu’est-ce que la nuit de la Foi ? Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face la décrit à partir de cette image : « Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d'un léger duvet ; je ne suis pas un aigle, j'en ai simplement les YEUX et le COEUR car malgré ma petitesse extrême j'ose fixer le Soleil Divin, le Soleil de l'Amour et mon cœur sent en lui toutes les aspirations de l'Aigle... Le petit oiseau ne va même pas s'affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son divin Soleil ; rien ne saurait l'effrayer, ni le vent ni la pluie, et si de sombres nuages viennent à cacher l'Astre d'Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours, que son éclat ne saurait s'éclipser un instant. Parfois, il est vrai, le cœur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire qu'il existe autre chose que les nuages qui l'enveloppent ».
La nuit de la Foi décrit cet état de l’âme qui ne voit plus, qui ne ressent plus le Seigneur mais c’est par la Foi que l’âme sait que le Seigneur demeure toujours là comme le soleil au-dessus des nuages. Et cet état de l’âme doit la conduire à la foi parfaite, à cette foi qui sait par son intelligence, qui sait par la Révélation, que Dieu demeure là certes voilé mais bien présent ; et par sa volonté l’âme veut croire à cette présence diffuse mais réelle, à cette présence qui n’est pas ressentie mais qui est certaine. Ainsi la Foi n’est pas affaire de sensibilité même si Dieu, par grâce, nous rejoint parfois en elle ; la Foi est un acte humain, un acte fruit de la volonté et de l’intelligence. Dans l’ordre de la Foi, il nous faut donc vouloir. Et c’est bien ce que nous dit la parabole de l’Evangile, les premiers invités ne veulent pas, ils refusent l’invitation, leurs volontés sont contraires à l’appel du Roi, à l’appel divin. Ces invités refusent la Foi à laquelle ils étaient pourtant invités. Et c’est ainsi que tous sont invités, les mauvais comme les bons car tout homme est appelé à la Foi. Les mauvais comme les bons sont appelés à reconnaître l’amour infini du Seigneur pour eux, ils sont appelés à reconnaître cet amour qui ensuite les conduit à la conversion.
Mais la parabole nous rapporte un évènement qui peut nous paraître étrange, en effet : « [le roi] vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.'
Qu’est-ce que ce vêtement de noces si ce n’est ce vêtement  blanc que nous avons reçu le saint jour de notre baptême, ce vêtement blanc qui manifeste notre rachat par la passion la mort et la résurrection du Seigneur, ce vêtement blanc qui manifeste ce don de la Foi qui nous a été fait par notre baptême. Rappelons-nous ce passage de l’évangile selon St Marc chapitre 16 : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé [mais celui qui ne croira pas sera condamné] » (Mc 16,16). La Foi est intimement liée au sacrement de baptême qui demeure la voie royale du salut.
La Foi nous est communiquée par le sacrement de baptême qui nous établit dans la relation avec le Seigneur, qui nous y établit tous, bon ou mauvais mais la Foi se doit d’être reçue dans sa plénitude, elle se doit d’être portée par notre intelligence qui creuse les mystères divins, par notre volonté qui décide de croire et qui cherche à accorder l’ensemble de l’existence à Dieu Lui-même. Et soyons certains que Dieu invite tout homme car la volonté du Seigneur c’est que tout homme soit sauvé et parvienne à la connaissance du Salut.
Et pour nous qui sommes ici présent, nous répondons chaque jour à cette invitation du Seigneur, nous tâchons d’être toujours davantage fidèle à notre baptême. Mais combien sont ceux qui refusent l’invitation du Seigneur et qui par-là, s’excluent eux-mêmes du repas du Royaume. Constatation que le Seigneur a fait Lui-même dans son dialogue avec Ste Marguerite Marie ALACOQUE lorsqu’Il disait en montrant son Sacré Cœur : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes ». Et en reprenant la finale de l’Evangile, soyons certain que la multitude des hommes est appelée mais si les élus sont peu nombreux c’est parce que nombreux sont ceux qui refusent de croire.
Il nous faut donc rendre grâce au Seigneur de cette invitation universelle au Salut qu’Il a fait à l’humanité par le bois de la croix, il nous faut entretenir notre Foi par notre intelligence et notre volonté dans la certitude de la présence attentive du Seigneur et il nous faut prier pour tous ceux qui aujourd’hui n’ose pas faire ce pas de la Foi, pour tous ceux qui ne connaissent pas le Seigneur. Car nous tous sommes invités par le Seigneur au banquet éternel mais nous sommes aussi ces serviteurs envoyés aux quatre coins du monde pour y appeler l’humanité. Le Seigneur appelle l’humanité à la béatitude, le Seigneur nous appelle à la béatitude ayons Foi en Lui et le moment venu Il nous accueillera en son banquet éternel.
Amen.