La
souffrance demeure toujours quelque chose d’inadmissible, d’intolérable. Voir
souffrir un proche, souffrir soi-même voilà ce qui fait naître en la personne
humaine un sentiment de révolte, révolte face à l’impuissance de soulagement,
face à la torture qu’inflige une sourde douleur. La mort elle-même rejoint la
considération de la souffrance car la mort demeure inadmissible même si, nous
le savons tous, nous sommes tous voués à la mort mais tout en le sachant peu
nombreux sont ceux qui sont prêts à l’affronter. Douleur et mort sont les deux
plus grands maux de notre humanité. Et si nous considérons qu’elles sont toutes
deux intolérables pour le genre humain combien nous devrions être saisis tout
comme St Pierre à l’annonce que Dieu Lui-même va passer par ces maux, va subir
la douleur et la mort. Nous les refusons pour nous-mêmes et pour nos proches
combien plus nous devons le refuser pour Dieu. Nous attendrions de Dieu qu’Il
nous délivre de la souffrance qu’Il nous délivre de la mort et voilà qu’au
contraire Dieu va les subir toutes deux. Il y’a de quoi être déboussolé, il y’a
de quoi s’opposer à cela. Mais s’opposer à cela revient à s’opposer au plan
divin, cela revient à considérer que nos propres vues sont plus justes que
celle de Dieu, que notre vision des choses est supérieure à celle de Dieu, en
définitive cela revient à s’opposer à Dieu pour Lui prendre sa place. Et le
Christ démasque tout cela, démasque tous les sous-entendus de l’opposition de
St Pierre et c’est alors qu’Il va dénoncer sa position comme étant celle de
Satan.
Et
Satan est bien cet ange déchu qui s’est opposé à Dieu jusqu’à passer son
éternité à œuvrer contre l’œuvre de Dieu. Surtout ne considérons pas Satan
comme appartenant aux récits des contes et légendes, Satan existe bel et bien car
sinon le Christ serait un menteur, car sinon toutes les manifestations
démoniaques ne seraient qu’invention. Oh, je ne dis pas qu’il faut voir le
diable partout mais simplement qu’il faut considérer sa présence et son action
dans le monde et dans nos vies cherchant à contrer l’œuvre divine. Or quelle
est l’œuvre divine si ce n’est le salut de l’humanité, ce salut qui nous a été
obtenu par les mérites de la passion et de la mort du Seigneur Jésus dès lors
s’opposer à la passion et à la mort du Seigneur revient à s’opposer au salut de
l’humanité d’où la réaction du Seigneur face à St Pierre. Mais face à cet
évangile il convient de nous laisser interpeller pour recevoir pleinement ce
qu’il nous enseigne.
La
souffrance et la mort font partie de notre humanité et Dieu a voulu se faire si
proche de nous qu’Il a choisi de connaître ces deux maux. En faisant cela Dieu
n’a pas donné un sens à la souffrance ou à la mort mais Il leurs a permis de
recevoir une signification complémentaire. La souffrance peut-être vécue comme
participation aux souffrances même du Seigneur, aussi intolérable qu’elle
demeure elle nous permet de percevoir ce que le Seigneur a choisi de vivre pour
nous. Nous ne choisissons pas la souffrance mais Dieu l’a choisie pour nous
rejoindre dans ces moments terribles. La mort quant à elle a perdue de son
pouvoir d’anéantissement car si la mort a été vécue par Dieu Lui-même c’est
pour faire resplendir le don de la résurrection. La mort demeure inacceptable
mais elle reçoit du Seigneur cette capacité d’ouvrir au ciel et à l’éternité.
Il ne s’agit donc pas de dire que la souffrance et la mort sont bonnes bien au
contraire, il s’agit de reconnaître cette transformation que le Seigneur a
permis en les portant Lui-même.
De
plus, il nous faut également être attentif à ne pas entendre résonner pour
nous-même la parole du Seigneur « Passe derrière moi, Satan »
c'est-à-dire qu’il nous faut être attentif à ne pas être un obstacle quant à
l’accomplissement de la volonté du Seigneur, obstacle en nous y opposant, obstacle
en ne nous y impliquant pas pleinement, obstacle en choisissant de demeurer
spectateur et non acteur. Pour ce faire, il nous faut approfondir notre Foi
pour recevoir les positions de l’Eglise. Et peut-être qu’en cette rentrée qui
approche il est bon de se reposer certaines questions.
J’ose
espérer que la paroisse participe à l’accomplissement de la volonté de Dieu
pour nos villages et je cherche de mon côté, avec la grâce, à m’y approcher
toujours davantage mais la paroisse c’est nous tous. La paroisse doit être un
instrument toujours plus habile de l’accomplissement de la volonté du Seigneur
et il ne faut pas que nous restions sur le banc de touche à contempler la
partie qui se joue. Il faut que nous prenions part à la vie paroissiale. Pour
ceux qui le peuvent en donnant un peu de temps pour les permanences d’accueil,
pour la catéchèse, pour l’aumônerie, pour le secours catholique, pour la visite
aux malades, pour des travaux de bricolages, pour la chorale et pour les
chantres, pour des travaux de bureautique, pour le ménage, pour les maisons de
retraite, pour les scouts, ou pour tant et tant d’autres choses qui sont
nécessaires à la vie paroissiale. Et pour ceux qui ne le peuvent pas et bien il
ne faut pas hésiter à porter la paroisse dans la prière quotidienne. Nous avons
tous un rôle à jouer mais il nous faut parfois nous faire violence pour nous
lancer et bien que la rentrée 2014 soit ce temps-là. Le bon Dieu a besoin de
nous tous, la paroisse a besoin de nous tous !
Amen.